Tony Moggio est devenu un symbole malgré lui. De par son accident en match un jour d’hiver en 2010. « Talonneur brisé » comme le raconte son livre paru cinq ans plus tard, a un mental d’acier. Tétraplégique, il ne cesse de se montrer actif et de relever des défis qui ont valeur d’exemple. Le dernier en date a eu lieu hier. Après des mois de préparation, Tony s’est jeté à l’eau au propre comme au figuré, pour traverser le golfe de Saint-Tropez (voir sa page facebook et les vidéos).
Soit 4km à la nage, sur le dos, à la seule force de ses bras. Un défi que l’ancien rugbyman a relevé avec courage. Son prochain défi restera le plus beau de tous : devenir papa. Pour rendre hommage à Tony, nous vous proposons de voir ou revoir l’article que nous lui avions consacré cinq ans jour pour jour après son accident. Un témoignage fort, qui annonçait déjà le sacré tempérament du bonhomme…
7 Février 2010, le talonneur de Castelginest (31), Tony Moggio, reste au sol après une entrée en mêlée. Il ne se relèvera pas, il ne se relèvera plus. Tétraplégique, il a fait preuve d’un énorme mental pour se reconstruire. L’accident, la rééducation, le quotidien, les proches, et l’avenir, tout cela, il voulait le raconter dans un livre, qui verra le jour en octobre prochain. L’occasion pour nous d’échanger avec Tony, cinq ans jour pour jour après ce terrible accident. Le jeune homme parle sans retenue, avec justesse, et démontre une grande force de caractère… (par Jonah Lomu)
Tony, pourquoi ce livre tout d’abord ?
Pour raconter mon histoire, mon accident, pour montrer qu’il y a une suite, que la vie continue, que rien n’est foutu. Pour parler de ce que la grande famille du rugby signifie vraiment, le soutien dont j’ai fait l’objet, encore aujourd’hui. On ne s’enrichit pas avec un livre, et ce n’est pas le but, l’idée première est de laisser une trace, qu’il y ait un impact auprès des personnes qui sont blessées.
Justement, peut-on revenir sur ce 7 février 2010 ?
Bien sûr, j’en parle naturellement aujourd’hui, c’est nécessaire. Lors d’une entrée en mêlée, j’ai eu une section complète de moelle, et suis devenu tétraplégique, paralysé des quatre membres.
Tu as toujours fait preuve d’un gros mental, tout de suite après l’accident…
J’ai rapidement fait le deuil de mon accident, pour tout dire. J’ai admis rapidement que je ne remarcherai plus, ce qui m’a aidé dans ma rééducation. Car ceux qui espèrent trop, et ne voient pas de progrès notables, perdent la motivation, l’envie, et n’ont plus le moral nécessaire. Si je m’étais mis en tête de remarcher un jour, je n’aurais pas fait tant de progrès.
Aussi, quand j’ai pu faire des mouvements d’épaules, de bras, c’était un pas important pour moi. On est tous différents face à ce genre d’accident, il y a différents niveaux de paralysie. Me concernant, à force de travail, j’ai des muscles du bras qui répondent encore. Mais j’ai surtout eu la chance d’être très bien entouré par ma fiancée, ma famille, des proches.
Comment se passe cette rééducation concrètement ?
J’ai été dans un centre adapté, et fait la rencontre d’ergothérapeute, un métier peu connu, mais tellement utile, fondamental. Ces personnes aident les handicapés à retrouver une certaine autonomie, à la faveur d’exercices adaptés. Ils inventent des systèmes pour écrire, créent une cuillère spéciale, comme ça été le cas pour moi. Grâce à eux, j’ai « récupéré ». J’arrive même à conduire…
Comment ça ?
J’ai un véhicule adapté bien sûr, avec une porte latérale qui s’ouvre automatiquement et qui fait descendre une rampe. Je peux m’installer au volant, et à l’aide de fourches, je peux tenir le volant, et avec une autre fourche, je peux accélérer ou freiner. J’ai repassé un permis exprès.
Tu suis toujours le rugby ?
Oui, je parviens à faire abstraction de ce qui m’est arrivé pour aimer autant ce sport. Au début, quand je voyais des entrées en mêlée, je détournais mon regard, je ne le cache pas, mais ça va mieux. Je vais voir mon club aussi, pas aussi souvent que je le voudrais, mais j’y passe de temps en temps. Il y reste un noyau dur. J’aimerai toujours le rugby.
Tu parlais de la grande famille du rugby, comment se traduit son soutien ?
Castelginest, tout d’abord, qui a beaucoup fait pour moi, par des actions concrètes, vente de maillots, t-shirts,… Ensuite il y a la fondation Albert Ferrasse, qui aide les accidentés, par un suivi psychologique. Cette fondation est financée par des manifestations, des récoltes de dons. Ce qui permet d’acheter un fauteuil, et de continuer à aider les anciens blessés comme les plus récents.
J’en profite ici pour remercier tous les clubs du rugby, en plus de Castelginest, tous les comités territoriaux et départementaux, l’Association Groupormo à Castanet, qui suit les grands blessés du rugby , Media pitchounes, la Fondation Albert Ferrasse, Rugby Espoir Solidarité, la Mairie de Castelginest, de Pechbonnieu, et de Juzet d’Izaut, le village d’enfance de mes parents. J’en oublie certainement, mais merci à celles et ceux qui m’ont aidé.
Pour terminer et revenir sur le livre, que peut-on en dire à ce jour ?
Les Editions Privat vont assurer la sortie du livre, au national, c’était nécessaire pour continuer ce projet, et je les en remercie aussi. La sortie devrait avoir lieu en octobre prochain, avec le soutien de la FFR normalement. J’en saurai un peu plus dans quelques semaines. On aura l’occasion d’en reparler d’ici là.
je t’ai apprécié, dès le premier jour, et, j’ étais certaine que tu étais un jeune homme exceptionnel, un BATTANT . Il y aurait tant à dire sur toi et ta famille, qui ont vraiment participé à ta victoire, et aujourd’hui ce n’ est que le résultat de ton combat qui fait l’ être que tu as toujours été, un bel exemple de courage, et de bonté. Au fond; je te souhaite tout le bonheur du monde, et je suis sure que tu t’ amélioreras encore et encore, et j’ espère que ton livre sauras réconforter des personnes telles que toi, mais leur prouver aussi que l’ espoir n’ est pas vain.
amitiés Babette
Tony
5 années déjà se sont écoulées et beaucoup auraient laissé tout tomber pour rester refermés sur eux- même . Cela aurait laissé la porte ouverte à une déprime psychologique nuisible non seulement pour soi mais aussi pour tout l’entourage .ll faut féliciter ,bien entendu, tous ceux qui t’ont aidé ,parents ,famille ,compagne ,amis ,mais c’est toi et toi seul qu’il faut mettre en relief dans ce combat permanent ,quotidien pour avoir une vie normale .
Alors chapeau bas ! Je n’ai pas l’habitude de faire des éloges …beaucoup trop en font pour faire bonne figure et se donner bonne conscience !
Si j’avais un seul mot à dire (un mot de trop sans doute):
CONTINUE (EN RESTANT COMME TU ES!)
Dominique
Nous venons d’apprendre la prochaine sortie de ton livre. Depuis cinq ans en silence, tu te bats malgré ton handicap avec une telle force qui nous procure une grande admiration. Au fil des ans, tu as su nous montrer ta détermination et cette rage en toi d’aller de l’avant, donner une leçon de vie aux personnes qui sont comme toi et qui malgré l’handicap la vie continue. Nous t’aimons très fort, tu es un bon exemple dans la vie de tous les jours, tu nous donnes une bonne leçon de courage et tu nous apprends à ne pas baisser les bras. Avec notre affection, tonton et tatie