31 mai 2021. Thomas Alarcon, demi de mêlée espoir mazamétain de 21 ans, est victime d’un très grave accident de travail sur un chantier. En formation pour devenir conducteur de travaux, il est en effet électrocuté par une ligne haute tension de 20 000 volts. Son pronostic vital est engagé, mais par miracle, il s’en sort vivant. S’en suit une interminable attente pour savoir si son corps va tenir après un tel choc (voir son interview du 8 juin 2021) Un an après l’hospitalisation, les greffes, et des soins toujours réguliers, nous avons pris des nouvelles de Thomas, toujours aussi combatif, et motivé par le rugby…
L’état de santé s’est stabilisé favorablement, mais il a fallu passer par des interventions pénibles, comme celle de décembre dernier, pour remodeler son pied par lequel les 20 000 volts sont passés. A l’autre extrémité, sa main gauche aussi a souffert : « J’ai du mal à m’en servir, en plus, j’ai perdu l’index. Je suis droitier heureusement, mais c’est handicapant. Au niveau du pied, l’orteil, le plus important, a été sauvé. Je vais à l’hôpital régulièrement pour des vérifications, je continue le kiné aussi, pour assouplir les greffes. »
Bien que « saoulé » par l’hôpital, le jeune homme a du mental, et regarde devant lui. Le rugby n’est pas étranger à cette motivation permanente : « J’essaie de reprendre ma vie d’avant accident, d’aller de l’avant au maximum, en reprenant mes activités. J’ai repris le travail dans les bureaux d’Eiffage et l’école en alternance à Toulouse. Côté rugby, je suis devenu analyste vidéo pour l’équipe première, grâce à un formation réalisée par Tech XV. La saison prochaine, je serai aussi co-entraîneur des espoirs de Mazamet, j’en profite pour remercier le club qui me fait passer mes diplômes. Au final, ce travail vidéo plus les entraînements me permettent de rester dans le rugby, c’est bon pour le moral. »
Et la grande question que se posait déjà Thomas il y a un an, reste d’actualité pour lui : pourra-t-il rejouer au rugby ? Sa réponse est à mi-chemin entre un optimisme mesuré et un réalisme forcé : « Ça risque d’être compliqué, en tout cas pas l’année prochaine. Je n’ai pas repris totalement la course encore, je ne veux et peux pas aller trop vite. L’accident date d’un an seulement, je sais que je reviens de loin. J’ai perdu énormément de mobilité de la main, donc si je reprends, ce ne sera sûrement pas en 9. Mais c’est toujours mon souhait de reprendre un jour, oui, c’est certain. Je suis jeune, je n’ai pas encore 22 ans (il les aura en septembre), je me laisse le temps de ne plus avoir aucune douleur. »
« J’ai pu constater que le rugby est vraiment une grande famille… »
Des douleurs atténuées par le soutien sans faille de son club, mais pas que : « Mazamet avec tous les joueurs ont répondu présent oui, un soutien formidable et important. Je remercie tout le monde bien sincèrement. De plus, j’ai pu constater que le rugby est vraiment une grande famille. J’ai reçu des maillots de Toulon, de la Rochelle, de Castres, de l’équipe de France à 7, qui m’a fait une vidéo aussi. J’ai rencontré Didier Lacroix, qui m’a invité en loges pour aller voir un match du Stade Toulousain. Je l’ai vu avec Thomas Ramos, lui aussi de Mazamet, qui m’a emmené voir les vestiaires et le couloir du stade. Ca fait vraiment plaisir. »
Le rugby comme médicament complémentaire, comme fil… conducteur aussi, pour un jeune homme conscient qu’il revient de loin. Et s’il se montre très vigilant quand il revient sur un chantier, il se montre plu que jamais motivé pour vivre sa vie à 200%…