La situation n’est pas simple pour les clubs amateurs. Et pour certains plus que d’autres. On ne parle pas de la crise sanitaire ici, mais plutôt de… l’entretien du terrain. Comme celui de l’Avenir Rugbystique Aytrésien, qui a l’amère sensation d’avoir rendez-vous en terrain inconnu…
Le club de Charente Maritime s’est vu proposer la gestion et l’entretien de son terrain : tonte de la pelouse, traçage du terrain, paiement des factures d’eau, d’électricité, etc… Une pratique qui aurait tendance à se démocratiser, moyennant une compensation financière adaptée de la part de la Mairie concernée. Ici, une convention sur dix ans était prête à signer, si ce n’est qu’aucune subvention, ni quelconque contrepartie n’a été proposée.
Pendant ce temps-là, le complexe sportif Pierre Rouché s’est quelque peu dégradé pendant les discussions…et après surtout. L’herbe a poussé, au même titre que la colère ambiante des locataires des lieux. Philippe Lezeau, président du club, en tête, fustigeant de devoir réclamer sans cesse un entretien minimal. Comme cette branche cassée suite à un fort coup de vent, qui est restée sur le terrain pendant… un mois. La verte pelouse est devenue herbe haute jaunie. Et puis, un beau matin, le personnel des espaces verts est arrivé avec le tracteur tondeuse de compétition pour redonner une apparence rugbystique au terrain. Mais comme chacun sait, l’herbe repousse et le suivi régulier ne semble pas encore établi clairement.
Philippe Lezeau ne décolère pas : « Nous avons recruté une personne pour structurer et développer le rugby sur Aytré et ses alentours. Laurent Galindo a fait un travail formidable en quelques mois, en allant dans les écoles, les lycées. Résultat une augmentation significative de jeunes licenciés, idem pour les partenariats alors que la période n’est pas franchement favorable. Bref, on fait le boulot avec 200 licenciés en tout. La Mairie nous octroie une bonne subvention (16 000€) qui sert justement au bon fonctionnement du club, mais nous n’avons pas les moyens d’acheter une tondeuse, ni les capacités à changer une ampoule d’un projecteur. Nous dépensons chaque année 5 000€ pour l’entretien des locaux, il ne reste plus grand chose pour faire fonctionner le club ensuite ! »
« Nous avons dépensé 800€ de produits d’entretien, que des bénévoles de 70 ans ont utilisé pour nettoyer l’intérieur et l’extérieur… »
En attendant, joueurs et dirigeants n’ont pas eu le temps d’apprécier l’odeur de l’herbe fraîchement coupée, car des invités surprises ont pris possession des lieux. Des gens du voyage s’y sont en effet installés pour une quinzaine de jours. Décidément, ce terrain suscite l’intérêt de tous, sauf à la mairie d’Aytré, que nous avons contacté pour avoir une réaction de M. le Maire, Tony Loisel. Une demande restée sans réponse malheureusement.
Le rugby n’est pas la seule victime de ce désamour sportif, car le club de football local n’est pas mieux loti. Son terrain d’honneur cité en référence et connu pour être un « billard », a subi les affres du temps lui aussi. Agnès Vienne, la présidente de l’Etoile Maritime FC, est exaspérée elle aussi : « Outre le terrain d’honneur qui s’est dégradé, le terrain annexe est devenu impraticable, il y a trop de trous. Il y a deux mois, nous avons subi une panne de pompe d’arrosage. J’ai envoyé une dizaine de mails, restés sans réponse, pendant un mois un demi, la pelouse a fini par brûler. Lors de notre AG, un représentant de la mairie est venu, s’étonnant de voir l’état de la pelouse. Depuis, l’arrosage a repris, mais le mal est fait. Et puis, le terrain est ouvert à tous, des jeunes sont venus casser un banc de touche il y a six mois, on attend encore une réparation. Je suis obligée de faire la police parfois. Côté vestiaires et club house, nous avons dû les nettoyer à nos frais, tellement c’était insalubre. Nous avons dépensé 800€ de produits d’entretien, que des bénévoles de 70 ans ont utilisé pour nettoyer l’intérieur et l’extérieur, plus du désherbant autour du terrain. On m’a assuré que des devis étaient en cours à la mairie, mais je n’y crois guère. Le pire est en fait de n’avoir aucun réponse ferme, aucune communication. On doit avance de notre côté, on s’entraîne à Villeneuve à côté de chez nous, avec qui nous sommes en entente. Mais ce n’est pas une solution durable. Je sais que la succession de la Mairie d’Aytré n’était pas simple par manque de moyens et des factures impayées, mais au moins nous tenir au courant, nous dire les choses en face. Le Maire et ses assistants ne connaissent rien au monde du bénévolat, ils n’imaginent pas notre détresse. »
A l’ombre du grand Stade Rochelais, vice champion de France et d’Europe 2021, situé à 6 km seulement d’Aytré, la gestion municipale du sportif fait tâche. Les 9 000 aytrésiens ne sont certes pas tous concernés par le rugby (ou le foot) mais il ne faudrait pas que cet exemple donne des (mauvaises) idées à d’autres mairies peu portées sur le sport. L’herbe n’est pas toujours plus verte qu’ailleurs, mais l’envie d’aller y goûter peut être tentante. L’occasion de solliciter des ententes avec des clubs voisins ? Qui sait, avec un… brin de chance…
La situation n’est pas simple pour les clubs amateurs. Et pour certains plus que d’autres. On ne parle pas de la crise sanitaire ici, mais plutôt de… l’entretien du terrain. Comme celui de l’Avenir Rugbystique Aytrésien, qui a l’amère sensation d’avoir rendez-vous en terrain inconnu…
Le club de Charente Maritime s’est vu proposer la gestion et l’entretien de son terrain : tonte de la pelouse, traçage du terrain, paiement des factures d’eau, d’électricité, etc… Une pratique qui aurait tendance à se démocratiser, moyennant une compensation financière adaptée de la part de la Mairie concernée. Ici, une convention sur dix ans était prête à signer, si ce n’est qu’aucune subvention, ni quelconque contrepartie n’a été proposée.
Pendant ce temps-là, le complexe sportif Pierre Rouché s’est quelque peu dégradé pendant les discussions…et après surtout. L’herbe a poussé, au même titre que la colère ambiante des locataires des lieux. Philippe Lezeau, président du club, en tête, fustigeant de devoir réclamer sans cesse un entretien minimal. Comme cette branche cassée suite à un fort coup de vent, qui est restée sur le terrain pendant… un mois. La verte pelouse est devenue herbe haute jaunie. Et puis, un beau matin, le personnel des espaces verts est arrivé avec le tracteur tondeuse de compétition pour redonner une apparence rugbystique au terrain. Mais comme chacun sait, l’herbe repousse et le suivi régulier ne semble pas encore établi clairement.
Philippe Lezeau ne décolère pas : « Nous avons recruté une personne pour structurer et développer le rugby sur Aytré et ses alentours. Laurent Galindo a fait un travail formidable en quelques mois, en allant dans les écoles, les lycées. Résultat une augmentation significative de jeunes licenciés, idem pour les partenariats alors que la période n’est pas franchement favorable. Bref, on fait le boulot avec 200 licenciés en tout. La Mairie nous octroie une bonne subvention (16 000€) qui sert justement au bon fonctionnement du club, mais nous n’avons pas les moyens d’acheter une tondeuse, ni les capacités à changer une ampoule d’un projecteur. Nous dépensons chaque année 5 000€ pour l’entretien des locaux, il ne reste plus grand chose pour faire fonctionner le club ensuite ! »
« Nous avons dépensé 800€ de produits d’entretien, que des bénévoles de 70 ans ont utilisé pour nettoyer l’intérieur et l’extérieur… »
En attendant, joueurs et dirigeants n’ont pas eu le temps d’apprécier l’odeur de l’herbe fraîchement coupée, car des invités surprises ont pris possession des lieux. Des gens du voyage s’y sont en effet installés pour une quinzaine de jours. Décidément, ce terrain suscite l’intérêt de tous, sauf à la mairie d’Aytré, que nous avons contacté pour avoir une réaction de M. le Maire, Tony Loisel. Une demande restée sans réponse malheureusement.
Le rugby n’est pas la seule victime de ce désamour sportif, car le club de football local n’est pas mieux loti. Son terrain d’honneur cité en référence et connu pour être un « billard », a subi les affres du temps lui aussi. Agnès Vienne, la présidente de l’Etoile Maritime FC, est exaspérée elle aussi : « Outre le terrain d’honneur qui s’est dégradé, le terrain annexe est devenu impraticable, il y a trop de trous. Il y a deux mois, nous avons subi une panne de pompe d’arrosage. J’ai envoyé une dizaine de mails, restés sans réponse, pendant un mois un demi, la pelouse a fini par brûler. Lors de notre AG, un représentant de la mairie est venu, s’étonnant de voir l’état de la pelouse. Depuis, l’arrosage a repris, mais le mal est fait. Et puis, le terrain est ouvert à tous, des jeunes sont venus casser un banc de touche il y a six mois, on attend encore une réparation. Je suis obligée de faire la police parfois. Côté vestiaires et club house, nous avons dû les nettoyer à nos frais, tellement c’était insalubre. Nous avons dépensé 800€ de produits d’entretien, que des bénévoles de 70 ans ont utilisé pour nettoyer l’intérieur et l’extérieur, plus du désherbant autour du terrain. On m’a assuré que des devis étaient en cours à la mairie, mais je n’y crois guère. Le pire est en fait de n’avoir aucun réponse ferme, aucune communication. On doit avance de notre côté, on s’entraîne à Villeneuve à côté de chez nous, avec qui nous sommes en entente. Mais ce n’est pas une solution durable. Je sais que la succession de la Mairie d’Aytré n’était pas simple par manque de moyens et des factures impayées, mais au moins nous tenir au courant, nous dire les choses en face. Le Maire et ses assistants ne connaissent rien au monde du bénévolat, ils n’imaginent pas notre détresse. »
A l’ombre du grand Stade Rochelais, vice champion de France et d’Europe 2021, situé à 6 km seulement d’Aytré, la gestion municipale du sportif fait tâche. Les 9 000 aytrésiens ne sont certes pas tous concernés par le rugby (ou le foot) mais il ne faudrait pas que cet exemple donne des (mauvaises) idées à d’autres mairies peu portées sur le sport. L’herbe n’est pas toujours plus verte qu’ailleurs, mais l’envie d’aller y goûter peut être tentante. L’occasion de solliciter des ententes avec des clubs voisins ? Qui sait, avec un… brin de chance…