Les hasards du calendrier proposent parfois des matchs au sommet, des derbys, ou des retrouvailles de longue date. Dimanche dernier, il y avait un peu de tout ça sur les terrains du Tarn, grand département de rugby pourvoyeur de belles équipes. Que ce soit en Fédérale 2 avec Lavaur-Gaillac, en Promotion Honneur avec Rabastens qui accueillait Saint-Sulpice, ou Marssac contre Valence d’Albi. Oui, dimanche était un jour de derby sur les bords du Tarn…
Lavaur – Gaillac
Plus de mille personnes se sont pressées au Complexe des Clauzades de Lavaur pour cette 3ème journée de Fédérale 2 entre les Vauréens et les Gaillacois. Après le lever de rideau qui vit les locaux s’imposer largement sur le score de 34 à 7, les supporters vauréens espéraient une aussi belle issue pour la rencontre des équipes Une. D’entrée de jeu, ce sont les Gaillacois qui allaient mettre la pression et comme au bon vieux temps des derbys, une partie de manivelles allait agrémenter les premières minutes. Résultat : un carton jaune de chaque côté. Lavaur perdait en plus sur blessure son talonneur. Alors que lors des précédentes prestations les adversaires étaient asphyxiés par la puissance du pack vauréen, c’est Gaillac cette fois-ci qui allait mettre à mal des locaux trop sanctionnés. Dans les lignes de trois-quarts, les intentions de jeu étaient là mais les défenses ou la maladresse prenaient le dessus. Lavaur pénalisé, c’est l’excellent buteur gaillacois qui profitait des aubaines pour permettre aux siens de prendre l’avantage (0-6). Sur l’une de seules occasions vauréennes, c’est finalement Delbos en bout de ligne qui permettait aux siens de passer en tête à la pause (essai et transformation). En seconde période, bien que Lavaur essayait de produire du jeu par ses trois-quarts, c’est encore Gaillac, plus réaliste et plus habitué à ce genre de rencontre, qui allait prendre les devants grâce à l’inévitable Goze. Ce n’est qu’à l’heure jeu que Lavaur reprenait un mince avantage grâce à un drop phénoménal de plus de 50 mètres de Delbos. Un coup de massue pour des Gaillacois qui ne baissèrent cependant jamais les bras et quand à sept minutes du terme, Goze leur permettait à nouveau de passer en tête, le public gaillacois pensait que l’exploit était en route. Si Lavaur n’a pas séduit par son jeu, il faut quand même lui reconnaitre un esprit d’abnégation permanent dans le combat. Il reste trois minutes, l’arbitre accorde une pénalité aux Vauréens. Delbos, encore et toujours lui, donnera l’avantage final à ses couleurs pour un derby qui aura tenu en haleine tout le monde (16-15).
Rabastens – Saint-Sulpice-la-Pointe
Beaucoup de monde à Rabastens pour soutenir les deux camps. Saint-Sulpice a fait respecter son rang en début de match, en concrétisant une nette domination par deux essais. Oui, mais voilà, Rabastens a des valeurs, et réagit à la demi-heure de jeu par Goze, qui marque et transforme…à deux reprises. Saint-Sulpice ne pose pas le genou au sol et repart de l’avant et inscrit un 3ème essai (non transformé) avant la pause (14-20). En deuxième période le bras de fer a continué mais tournera finalement à l’avantage de l’équipe la plus expérimentée. Saint-Sulpice repart 8km plus loin avec la victoire, mais pas le bonus offensif. Le match retour promet déjà beaucoup
Marssac – Valence d’Albi
Plus au nord, mais à la même heure, un troisième derby débutait, en 3ème série. Un derby est souvent synonyme de petits accrochages et petites intimidations d’usage. Disons simplement qu’un premier match de championnat ne permet pas souvent d’avoir des automatismes déjà rodés. Alors, à défaut de grandes envolées, le public, là aussi venu en masse, a assisté à de l’enthousiasme, de l’envie, mais aussi pas mal de déchets. Et son petit lot d’amabilités. Au final, Marssac l’a donc emporté 29 à 14. Sans la manière, sans génie, mais avec du coeur. Les fondations de succès futurs plus aboutis sûrement. Quant à Valence d’Albi, qui n’a pas démérité, repart avec quelques motifs de satisfaction et va se préparer à un autre derby du Tarn, plus éloigné certes mais pas moins compliqué, face à Vabre. Oui, le Tarn est décidément une belle terre de rugby. C’est un long fleuve, souvent tranquille, qui fait quelques vagues parfois…