Stéphane Lapierre, co-président passionné de l’USSS, a pour habitude de dire ce qu’il pense. Depuis que la FFR a évoqué des changements en profondeur au niveau des fédérales, et notamment pour les réserves, il est monté au créneau, par écrit cette fois, pour faire savoir son mécontentement aux instances, ainsi qu’à ses collègues de fédérale 1. Explications…
confirmait-il « en expliquant les raisons pour lesquelles nous ne sommes pas favorables à la disparition de la Nationale B. Nous avons mis plus de 3 trois ans à structurer notre formation des Belascain aux séniors, à construire une approche avec nos clubs en entente de Labarthe et Lezat sur Lèze qui permet à nos jeunes de pouvoir évoluer de la 2ème série à la Fédérale 1 en sortie de leur formation ( 2 piliers cette saison issus du parcours, ont joué en F1). Nous pensions avoir trouvé un équilibre intéressant, mais qui serait irrémédiablement mis en cause par le nouveau format ».
Cette inquiétude, partagée par bon nombre de présidents a priori, pourrait avoir été entendue, car il se murmure que de nouvelles dispositions seraient à l’étude, et que les présidents de fédérale 1 seraient convoqués à Paris le 6 avril prochain. En attendant, voici donc ci-dessous, le courrier de « Caillou » :
« Chers Présidents et Acteurs de la Fédérale 1,
Les événements organisés d’échange et de concertations sont d’excellentes initiatives et la prise en compte des avis des clubs se concrétise. Nous sommes donc plus que favorables à cet exercice et aux conséquences de décision soumise à la majorité des votes. Il est cependant une décision qui va nous éloigner, nous, petit poucet de la division, de ce haut niveau amateur. En effet, la suppression de la nationale B jointe à la F1 nous ferait perdre notre âme. Pourquoi ?
- Dans notre mode de gestion nous considérons un groupe senior unique qui vit, s’entraîne et se déplace ensemble
- C’est le principe même qui nous permet la transmission des valeurs du clubs entre des jeunes et anciens du village majoritaires en équipe réserve et transmettre aux nouveaux, aux pièces rapportées pourquoi on joue au rugby : prendre du plaisir, vivre une aventure ensemble, se faire des amis, partager et célébrer un bon match qu’il soit gagné ou perdu.
- C’est l’application de ces principes fondamentaux qui nous permettent d’avoir peu de mouvements de joueurs a l’intersaison.
- Cela provoquera inéluctablement plus d’arrivées et de départs ( joueurs de plus de 23 ans, …) et une évolution vers le système du football. Moins de spectateurs car moins de visages connus, moins de bénévoles, perte d’identité et petit à petit un mouvement du public vers le spectacle professionnel comme c’est le cas dans le football aujourd’hui. Nous n’y survivrons pas et c’est pourquoi nous partageons avec vous cette inquiétude.
Enfin si nous voulons préserver nos priorités à Saint Sulpice :
- Intégrer nos jeunes
- Garder un maximum de stabilité dans l’effectif
- Faire du groupe senior et du stade un lieu de vie, de sport de haut niveau et de Fête dans un souci de lien social,…
Sportivement,
Stéphane Lapierre »
Vous avez certainement raisons mais la différence s’est que le rugby ou la vie des clubs n’est pas la même dans le comité PACA, Alpes, ect…. ou celui des Pyrénées, cote d’argent, Béarn Ect….
La difficulté s’est de respecté tous le monde, et là on rentre dans l’impossible que ce soit sous Camou ou Laporte !!!!
Bonjour,
Il est vrai que cette réforme peut susciter des interrogations pour les joueurs, dirigeants, supporters des « petits » clubs de F1.
Primo, les joueurs : ce sont les premiers touchés par cette décision.
Dans des clubs comme Saint-Sulpice, la réserve et la une sont intimement mêles, imbriqués, tout le monde se retrouve (et s’y retrouve), avant, pendant, après les matchs…si les réserves disparaissaient, le club devrait par la force des choses se séparer d’éléments qui ont assuré la cohésion du groupe et forgé son âme depuis des années.
Les quelques joueurs « cadres » conservés seraient amenés à participer à un championnat totalement indépendant de leurs copains de la une pour jouer le rôle (très important, il en faut dans toutes les équipes) de « papa », mais à quel prix…
Quand aux autres…
Secundo, le club : imaginons un « petit » club de F1 qui tous les week-ends se pèle les semi-pros (je suis gentil) venus d’horizons parfois…lointains arrivant au courage (et pas par miracle) à se maintenir en 2017.
Vient 2018, l’année est plus compliquée et la descente en F2 inévitable.
L’équipe aurait indubitablement à subir le départ de joueurs seniors importants qui privilégieraient leur niveau sportif.
Double peine, les U23 performants que le club aurait eu toutes les peines du monde à aligner auraient tout intérêt à chercher une autre équipe de F1 pour avoir du temps de jeu, car en F2 (et F3)…il y a toujours une réserve, plus de U23.
Résultat des courses : un groupe amputé de quelques-uns de ses meilleurs joueurs de une et de U23 qui se frotte à un championnat rugueux (aux réserves expérimentées et aux effectifs renforcés par les joueurs précédemment exclus de F1) et qui n’a pas pu conserver suffisamment de seniors pour aligner deux équipes compétitives…ça sent la descente sans freins…
Tertio, les supporters : la grand-messe dominicale est l’occasion, surtout pour les matchs à la maison, de moments conviviaux : l’apéro, le repas au club-house, les deux matchs et la rencontre qui suit avec les joueurs…
Si le seul match de le une est programmé, je gage que les jours de pluie de nombreux spectateurs se contenteront de ce que le Flop 14 leur proposera dans la lucarne…
Que les clubs Top 14, Pro D2 et Élite s’inscrivent dans cette démarche, il sera toujours temps par la suite de la généraliser, si elle apporte des résultats (j’en doute un peu, je pense qu’au contraire on aura à subir une arrivée massive de jeunes U23 arrachés aux petits clubs ou, plus grave, issus de pays de rugby plus ou moins lointains recrutés au prix fort, voyez « Mercenaire ») .
Je comprendrais (et soutiendrais) les dirigeants qui se poseraient la question du bien-fondé d’un maintien en F1, la survie du club est en jeu…
Mais je ne suis pas spécialiste, simple joueur de réserve il y a quelques années et supporter de ce « petit » club.
Bonjour, président de l’Union sportive Seynoise, je pense exactement le contraire ! La suppression de la B et la création d’un championnat autonome va enfin redonner de l’oxygène à nos jeunes ! Je peux comprendre les arguments du président de saint Sulpice mais je ne les partage pas du tout… De plus, si on a voté pour avoir du changement, ce n’est pas pour continuer à aller dans cette voie de garage que s’était mis le rugby amateur. Nous attendons donc avec impatience les réformes annoncées pendant la campagne. Enfin, respecter la majorité devrait être le principe de base de tout dirigeant.
Bonjour,
Ayant participé avec Thierry Murie à ce projet, je tiens à préciser qu’il y a eu 31 clubs sur 40 qui ont voté cette réforme.
Non, le 6 avril n’est pas là pour modifier ce championnat qui sera soumis au vote demain au Comité Directeur, le 6 avril est une réunion de travail pour la répartition des clubs dans les poules, proposer et débattre afin que chacun s’y retrouve.
D’autre part, les U23 pourront être renforcés de 8 seniors, ce qui laisse à penser un effectif d’ancien de 10 à 15 joueurs. D’autre part, la longueur du championnat permettra aussi de piocher dans les effectifs de B de cette année.
Enfin, il semble étrange de parler de transmission des valeurs tout en affirmant que les U23 ne sont pas compatible.
C’est justement pour transmettre ces valeurs et assurer une continuité dans la formation des clubs que cette compétition voit le jour.
Olivier Allegret
Collaborateur en charge du Rugby Amateur
Bonsoir Olivier,
Bien noté pour le 6 avril et son contenu. Bientôt un rapprochement entre rugbyfédéral et rugbyamateur donc ? 😉