La Côte d’Ivoire, le Ghana, le Sénégal et Madagascar sont sortis vainqueurs de leur tour préliminaire pour rejoindre huit équipes déjà qualifiées. Pour cette seconde phase, ces 12 nations seront reparties en 4 poules de 3 et joueront chacune un match à domicile et un autre à l’extérieur. Les Ivoiriens croiseront le fer avec le Maroc (au Maroc le 13 juin) avant de recevoir le Kenya le 27 juin. Dans les autres poules, le grand favori Namibien se retrouvera avec la Zambie et Madagascar ; l’Algérie affrontera l’Ouganda et le Sénégal; alors que le voisin Ghanéen aura fort à faire face au Zimbabwe et à la Tunisie. Les 4 premiers de poule se retrouveront pour un ultime tournoi les 29 juillet et 1er août. Outre le titre de champion d’Afrique 2020 qui sera alors attribué, c’est bien la coupe du Monde 2023 qui est dans toutes les têtes. A commencer par celle de Stéphane Akah, qui nous raconte la formidable expérience vécue avec la Côte d’Ivoire lors de la réception du Rwanda il y a un mois. Un moment magique à bien des égards…
Cela faisait six longues années que la Côte d’Ivoire n’avait pas accueilli un match international sur ses terres. C’était donc jour de fête à Abidjan avec un public qui a répondu massivement présent pour cet événement. Laurent Diomandé, Ismael Lassissi, Silvère Tian, Jean-Michel Meunier, Babou Edgar, autant de grands noms du rugby qui défendent les couleurs du pays avec implication, derrière leur capitaine Bakary Meité. « La sélection se restructure, avec un objectif clair de se qualifier pour la Coupe du monde. La fédération nous permet de pratiquer le rugby dans de bonne conditions, avec des joueurs qui répondent présent. Le manager Olivier Diomandé demande à tous d’être exigents envers nous mêmes pour être performants. Il y a vraiment des hommes de grande valeur dans cette sélection, le tout dans une bonne humeur sincère, c’est ce qui fait notre force » explique Stéphane Akah.
Le pilier de Saint-Sulpice-sur-Lèze, passé par Rieumes, poursuit donc sa progression (voir notre article en 2015) et ne cache pas son émotion de porter le maillot national : « Au moment des hymnes, on pouvait sentir une véritable communion entre le public et nous, ce qui nous a beaucoup aidés à surmonter les difficultés pendant le match. C’est un peu comme à Saint-Sulpice, où le public joue un rôle important quand on reçoit des grosses écuries. A ce moment-là, on ne ressent plus comme un joueur, mais comme un maillon d’une équipe, on se sent vraiment plus forts. »
Objectif Kenya et Maroc maintenant !
La première étape a été franchie sans encombre face au Rwanda (victoire 60-3) mais les Eléphants sont déjà tournés vers le prochain objectif. « Nous sommes bien conscients que le chemin est encore très long, mais que le travail finira par payer. » poursuit Stéphane Akah, qui, au-delà de la rencontre, nous fait partager ses sensations : « Passer de 2 degrés à 33, je ne m’en plains pas (rires). Le match s’est bien déroulé à titre personnel au sein de la mêlée notamment. C’était particulier car à l’échauffement, j’ai compris que les piliers mettaient des crampons vissés de 18mm, même sur un terrain dur comme la pierre. J’en ai fait autant, mais j’avais presque du mal à courir. A la fin de l’échauffement, Paul, mon pote de la 3ème ligne, m’a prêté des crampons hybrides… mais en glissant quand même cette réflexion : »si tu n’avances pas, moi non plus ! » J’avais la pression. »
Vous l’aurez compris, tout s’est bien passé au final. Ces quatre jours ont permis de valider un ticket sportivement, mais aussi humainement. Olivier Diomandé l’a répété, il veut que son équipe soit au meilleur de sa forme au moment d’affronter le Kenya et le Maroc, deux nations fortes du continent. Il sait qu’il peut compter sur un groupe réceptif, et sur Marcel Tano, président de fédération, particulièrement impliqué pour donner un coup d’accélérateur au rugby ivoirien, tant sur le terrain qu’en dehors avec des partenariats solides. Le discours est suivi d’actes, les prochains mois seront décisifs pour l’avenir du rugby dans ce pays qui avait participé à l’édition 1995 de la Coupe du Monde. 28 ans plus tard, tout un pays rêve de fouler les terrains français pour l’édition 2023.
Stéphane Akah le premier, lui le bien nommé, qui s’imagine peut être faire face à un autre Haka un jour…