Au terme d’une vraie rencontre de phases finales, le Stade Toulousain Rugby Féminin a vaincu La Valette 27 à 15 et valide son billet pour le Top 8 la saison prochaine. Une semaine après leur titre de championnes de France Élite 2 Armelle Auclair, les superlatifs manquent pour qualifier l’extraordinaire saison des rouge et noire. (par Jeremy Guscott)
C’est à Gruissan, au stade Mateille, qu’avait lieu ce barrage d’accession à l’élite du rugby féminin. Car comme les instances avaient estimé qu’un titre de champion ne suffisait pas à rejoindre le Top 8, il fallait en passer par là pour faire partie du gotha hexagonal. Une autre montagne pour les filles du président Azzi qu’il fallait donc soulever une fois de plus. Face à elles les Varoises de La Valette, promises à la dernière place du Top 8 depuis de longs mois, avaient eu le temps de préparer ce match couperet pour préserver leur place. Petite péripétie, les coéquipières de Marion Peyronnet revêtaient un jeu de maillots gruissannais, prêté par la ville hôte dont le maire n’est autre que Didier Codorniou, le « Petit Prince », brillant centre international ayant évolué à Narbonne et… au Stade Toulousain.
L’entame était toulousaine, le STRF restait sur sa dynamique des dernières rencontres et par sa feu-follet Prune Pégot marquait le premier essai dès la 2ème minute. L’arrière stadiste malgré son jeune âge, s’extirpait d’un regroupement telle une avant chevronnée pour donner un premier avantage. La transformation passait et une pénalité de Sabatié octroyait un écart intéressant (10-0). La Valette opposait un registre rugueux aux Toulousaines et ouvrait son compteur sur pénalité puis revenait avec un essai non transformé (10-8). Les Varoises enfonçaient même le clou avant la pause par un deuxième essai, transformé celui-là (10-15, 40e). Sous une chaleur estivale, on craignait alors la répétition des matchs pour les filles de Cyril Balester et David Gérard et une cruelle issue.
Fatigue ? Quelle fatigue ?
C’était mal connaître la pugnacité des Haut-Garonnaises et on ne peut que souligner le travail de la préparatrice physique Stéphanie Ferrasse tant ce deuxième acte aura tourné à leur avantage. Un drop de Mélanie « Wilko » Sabatié ramenait d’abord les siennes avant qu’un essai de pénalité ne dessine les contours d’un succès (20-15). La Valette, dans la pure tradition varoise, tentait un baroud d’honneur avec les mains mais sans le ballon. Qu’importe, Prune Pégot y allait de son doublé et douchait les derniers espoirs adverses pour une victoire historique 27 à 15. Le Stade Toulousain Rugby Féminin évoluera donc la saison prochaine en Top 8, un formidable aboutissement qui vient ponctuer une année de rêve. Un rêve rendu accessible par le talent et la force mentale d’un groupe et d’un club qui méritaient une telle apothéose.
La composition du STRF : 1)Traoré 2) Laborie 3) Rouanet 4) Clave Chastang 5) Alaux 6) Peyronnet Ma.(cap.) 8) Hermet 7) Bosque 9) Arnaud 10) Sabatié 11) Beauparlant 12) Peyronnet 13) Fregier 14) Bertrand 15) Pégot
Remplaçantes : Serrant, Billon, Mengué, Combebias, Lanteaume, Galibert, Vieillefond
Réactions
Corinne Rouanet (pilier STRF) : Ce fut un match rugueux et engagé. Nous avons bien commencé la première mi-temps avec un essai dans les toutes premières minutes mais les Varoises avec leur jeu agressif sont revenues au score et menaient à la pause. Cette victoire est le résultat de beaucoup de travail. Après le titre la semaine dernière, la montée en Top 8 conclut une très belle saison.
Prune Pégot (arrière STRF) : C’était un très gros match contre La Valette. Elles n’ont jamais rien lâché, beaucoup d’agressivité des deux côtés. Le match pouvait basculer d’un côté comme de l’autre. On savait que ça allait être dur car le niveau entre l’Armelle Auclair et le top 8 n’est pas le même. La Valette est une équipe qui ne lâche jamais rien et on savait qu’elles avaient à cœur de gagner, aucune des deux équipes n’a abdiqué ce qui a donné un match fou jusqu’à la fin. On gagne au terme d’une saison extraordinaire, je suis contente d’avoir fait partie de cette aventure avec une bonne bande de copines. Maintenant on va pouvoir fêter le titre et cette montée en top 8. Ce sera dur on le sait, mais on donnera toujours tout.
Sébastien Azzi (président STRF) : Je suis un président heureux et très satisfait. On s’était donné comme objectif le titre de champion de France et une montée dans les deux ans. On a bien géré l’euphorie du titre sans trop le fêter pour se donner les moyens d’aller jusqu’au bout. On a un peu fait tourner l’effectif et les remplaçantes ont été plus qu’à la hauteur. On avait pas mal axé notre semaine de préparation sur la récupération mais ce match s’est surtout joué sur la vie. Ce groupe est sain et s’apprécie. Elles savent jouer ensemble et l’ont prouvé aujourd’hui face à une rugueuse adversité en s’en sortant par le jeu. On a une moyenne d’âge très jeune mais ce qui pourrait être un défaut devient un atout avec le talent et l’efficacité car il fallait se maîtriser dans ce match. On va évidemment savourer ces résultats. La suite, nous l’avions un peu anticipé en nous mettant en quête d’ores et déjà de nouveaux budgets pour la saison prochaine. Nous serons sûrement plus étriqués financièrement que cette année avec de longs déplacements notamment mais restons confiants tout de même.
– Remerciements à Béa P. pour son aide et sa contribution tout au long de la saison –