Arrivé en novembre 2018, Ahmed Nasri s’est impliqué dans la vie associative et sportive d’Issoudun (Région Centre Val de Loire). Au point d’obtenir un brevet fédéral français pour être éducateur au sein du club de rugby. Ses nouvelles responsabilités ne sont qu’un juste retour des choses pour un homme dont la gentillesse et sa capacité d’écoute sont reconnues de toutes et tous. Mais tous ces efforts fournis pourraient être balayés pour des raisons administratives…
C’est par ses liens avec un joueur du club, également tunisien, qu’Ahmed a décidé de rejoindre la France. Lui qui avait porté haut les couleurs du MS Jemmel, l’un des clubs les plus réputés du pays, et le brassard de capitaine de la sélection nationale lors de l’Africa Gold Cup, qualificative cet été pour la Coupe du monde 2019, avait déjà embrassé une carrière d’entraîneur auprès de jeunes tunisiens. Le pilier a posé ses bagages à Issoudun en novembre 2018, et faisait ses premiers pas en fédérale 3, deux mois plus tard avec l’équipe fanion. En deux ans, il s’est fait une place sur et en dehors du terrain. Mais l’homme de 33 ans aujourd’hui disposait d’un visa courte durée et malgré ses nombreuses démarches, ne peut le transformer en version longue, ni en carte de séjour. Il risque donc d’être expulsé du territoire français.
Ce qui provoque bon nombre de réactions, à commencer par celle du capitaine de l’équipe première, Louis Lainault : « Ahmed est un joueur exemplaire, au service du collectif, que ce soit sur le terrain ou dans la vie. Avant d’être un coéquipier c’est notre ami, il aime son sport, il aime le transmettre à notre école de rugby, c’est une personne en or, un homme timide, mais qui s’est bien intégré. »
L’émotion est vive au sein du Rugby Club Issoudun, qui se mobilise. Les joueurs du groupe séniors ont lancé une pétition en ligne, pour que chacun signifie sa solidarité. Une pétition lancée le weekend dernier, et qui a déjà recueillie plus de 200 signatures. Le RC Issoudin a sollicité RugbyAmateur et sollicite surtout le rugby amateur pour qu’il y ait encore plus de signatures et de poids afin de défendre Ahmed Nasri.
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Le mot Razvan Stanca, responsable de l’école de rugby d’Issoudun : « Je ne sais même pas par où commencer, car la nouvelle est surprenante et radicale, mais je vais me lancer. Je me rappelle d’Ahmed la première fois quand il est arrivé au stade, un personnage très réservé, très timide, qui ne voulait pas déranger. Je me posais même la question sur le rôle qui serait le sien, dans notre plan de développement. Puis les séances terrain arrivent et là, une fois rentré sur le rectangle vert, Ahmed devient quelqu’un d’autre, quelqu’un avec beaucoup de confiance, quelqu’un qui sait très bien travailler avec les enfants, qui récite à la perfection sa philosophie sur le rugby. On avait trouvé notre éducateur référent U12. Il est tout de suite rentré en formation « Brevet Fédérale Développement », diplôme qu’il a obtenu sans problème, en étant même parmi les remarques de la promotion. C’est très bizarre, car en étant d’origine roumaine, je suis passé moi aussi par là, où Ahmed se trouve maintenant, et nous avons échangé beaucoup par rapport à ça. Ça me fait mal au cœur parce que c’est une très belle personne, avec beaucoup de qualités, une vaste connaissance du rugby, qui s’est impliqué à 200% avec notre club et qui se retrouve parfaitement dans nos trois grandes valeurs : FAMILLE, RESPECT, HUMILITÉ. Je lui dis ici que je suis fier de le côtoyer, je lui souhaite tout le bonheur possible et je lui promets que la famille du Rugby Club Issoudun fera tout ce qu’elle pourra pour qu’il ait la chance de faire ce qu’il aime : former des joueurs et des joueuses de rugby, mais aussi de belles et bonnes personnes pour l’avenir de notre société. Soutenons-le dans son combat ! »
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