Sofiane Oumiha : « Donner envie aux jeunes d’essayer la boxe et le rugby »
Le 16 Août dernier, à Rio, dans une ambiance de folie, Sofiane Oumiha échouait de peu en finale olympique de boxe dans la catégorie des -60kg, face au local Robson Conceiçao. Après des vacances méritées et une médaille d’argent autour du cou, le boxeur a repris le chemin des vestiaires, au TUC, son club de toujours. Le club toulousain aurait-il changé de sport à l’intersaison ? Non, bien sûr, mais le jeune homme de 21 ans pratique le rugby en amateur depuis son plus jeune âge. Interview du boxeur et ailier tuciste, aussi véloce et habile pour répondre aux questions que sur un terrain ! (par Jérémy VdC – RugbyAmateur)
Sofiane, tout d’abord, peux-tu nous détailler ton parcours sportif ?
J’ai commencé le rugby à l’âge de 7 ans au TUC, et je me suis inscris à la boxe à l’âge de 9 ans au Boxing Toulouse Bagatelle. Du coup j’ai presque toujours suivi les deux en parallèle, car j’avais de l’énergie à revendre et ces deux sports m’ont toujours plu !
Tu as été obligé de stopper le rugby pour privilégier ta préparation pour les JO de Rio. 4 ans sans crampons, la reprise n’a pas été trop dure en septembre ?
Non, non, pas du tout, au contraire, j’en avais vraiment envie, je voulais jouer. Et puis c’est comme le vélo, ça ne se perd pas ! (rires)
Est-ce que la boxe t’apporte un petit plus pour la pratique du rugby et inversement ?
Je suis un boxeur qui se sert beaucoup de ses jambes, qui occupe l’espace. Donc la boxe m’apporte quelque chose en plus au niveau des appuis et de la vitesse, ce qui est essentiel pour mon rôle d’ailier sur les terrains. Et le rugby me permet de travailler ces appuis pour la boxe. Un bon mélange en somme.
Quelles valeurs communes retrouves-tu dans ces deux sports, et est-ce aussi pour cela que tu aimes pratiquer la boxe et le rugby ?
Le respect, le sens du sacrifice et la combativité, j’ai été éduqué sur ces valeurs-là. Et oui, on les retrouve forcément au quotidien, c’est pour ça que j’aime beaucoup la boxe et le rugby.
Après 3 mois de vacances bien méritées, tu as repris le chemin des rings, non plus au Boxing Toulouse Bagatelle, mais à travers ton nouveau club «BOXOUM », pour « Boxing Oumiha ». Peux-tu nous dire un mot sur ce nouveau club, et quel est ton objectif principal désormais au niveau de la boxe ?
Boxing Oumiha, c’est un club que je viens d’ouvrir avec mon cousin entraîneur, mais on attend d’avoir une structure pour en parler plus en détail. Pour les objectifs, je n’ai rien fixé encore, je reprends tranquillement. Les J.O de Tokyo sont encore loin, j’essaye de ne pas me projeter trop vers l’avant.
Comment va ta cheville, suite à ta blessure lors du match contre Alban ?
Ca va mieux, l’entorse avait été confirmée. Forcément ça coupe l’élan, mais ce sont les aléas du sport, je reviens avec encore plus d’envie !
Quel est ton objectif avec le TUC cette saison, sur le plan collectif et sur le plan perso ?
Au niveau collectif, on va essayer de ne pas descendre en Promotion d’Honneur, parce que là on enchaîne les défaites et les blessés, il faut qu’on sorte de cette spirale négative. Et au niveau personnel, il y a les échéances avec la boxe qui arrivent, je vais voir ce qui serait le mieux pour moi.
Est-ce que le regard des autres, coéquipiers comme adversaires, a changé sur le terrain depuis ta médaille ?
Je pense que oui. Sur le terrain ils ne me le disent pas, mais les regards changent oui.
Avec cette notoriété, espères-tu avoir donné envie aux enfants de faire de la boxe, du rugby, ou les deux ensemble ?
Oui, j’espère vraiment que mon parcours va donner envie à certains jeunes de s’essayer dans ces deux sports, même si à très haut niveau, c’est compliqué d’allier boxe et rugby.
Dernière question : JO Tokyo 2020 / Coupe monde de rugby Japon 2019, tu préférerais gagner une finale de coupe du monde face aux All Blacks avec le XV de France ou décrocher la médaille d’or dans ta catégorie aux JO ?
(Rires) Oula, c’est une question compliquée ! Étant donné que j’aime les deux sports, et qu’il y a un an d’écart entre les deux événements, je choisis… les deux !