« Si tu n’as jamais joué » : une saison de rugby amateur en documentaire –
En arrivant en Ardèche il y a deux ans, Karl Rosenfeld, étudiant en cinéma et joueur de rugby, a rejoint l’Ovalie Berg Coiron Helvie (OBCH) en Régionale 2. Dès sa première saison, il a décidé de documenter le quotidien de son nouveau club, dans un court métrage aussi réaliste que réussi. Comme un appel ouvert à découvrir le monde du rugby amateur. Et l’a appelé : « Si tu n’as jamais joué ». Tout un programme…
À la rentrée 2021, Karl Rosenfeld est entré à l’école documentaire de Lussas, située dans un village ardéchois d’à peine 1100 habitants. Rugbyman depuis de nombreuses années, il a alors rapidement recherché un club à intégrer, comme relaté dans le film. Après quelques cliques sur internet, il tombe sur l’OBCH, en Régionale 2, et s’y fait une place. Quand son école lui demande de réaliser un reportage, il décide de se concentrer sur sa nouvelle équipe et de filmer le déroulé d’une saison, des entrainements dans le froid d’hiver, aux phases finales enflammées, en passant par l’intimité des joueurs entre les matchs.
Laurent Meysonnier co-président du club, se souvient de l’arrivée du joueur, et de l’origine de son projet : « Très vite après son arrivée au club, il nous a expliqué avoir ce travail à rendre pour son école, et qu’il aimerait donc nous filmer tout au long de la saison. On a bien-sûr accepté, et il a posé sa caméra au bord du terrain durant un an. Il ramenait parfois certains de ses amis, pour gérer le son, ou tenir la caméra. »
Une avant-première dédiée pour le club
« Si tu n’as jamais joué » est bien un documentaire, car chaque séquence est prise sur le vif et les joueurs de rugby ne jouent pas aux acteurs : « Karl ne nous prévenait jamais avant de filmer, afin que les vidéos soient le plus réalistes possible. On était même parfois pris à notre insu (rires), même si on avait tous bien évidemment accepté au début. En tout cas, il posait discrètement la caméra, et il n’y avait aucun scénario », tiens à rappeler le co-président.
Joueurs et dirigeants n’ont d’ailleurs pas vu le projet monté jusqu’à sa parution. Pour l’occasion, Karl avait préparé de quoi marquer le coup : « À la fin de l’année, son école avait organisé un petit festival, et il y présentait son film. Juste avant, il nous a donc tous réuni dans une salle réservée, pour nous le projeter. C’était vraiment un bon moment. »
Surtout, le documentaire aura eu l’effet escompté, à savoir de faire connaitre le quotidien d’un club amateur : « De notre côté, en tant que membres du club, on a forcément apprécié le film, mais notre objectivité est toute relative, » ironise Laurent Meysonnier. « Mais les gens étrangers au rugby nous ont tous témoigné avoir une nouvelle vision de notre sport. La plupart disent d’ailleurs avoir jusque là une autre image du quotidien d’un club comme le notre. »
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