Le week-end dernier se déroulaient les finales territoriales du Comité des Flandres. Fête du rugby local, cette journée présentait en tête d’affiche la finale du championnat Honneur offrant l’accès en fédérale 3 pour le vainqueur. Affiche inédite entre deux RCA : le Rugby Club Audomarois (Saint-Omer) et le Rugby Club Amiénois. Oui, le rugby nordiste a aussi des racines profondes, et des hommes de valeurs. La preuve…
Pour les Audomarois (nom des habitants de Saint-Omer donc pour ceux qui n’avaient pas suivi), ce jour était l’occasion ou jamais de conclure en apothéose une saison exceptionnelle et de marquer l’histoire du club l’année de ses 50 ans d’existence. Mais avant de penser à souffler les bougies, les coachs noir et blanc avaient décidé de partir plus tôt dans la journée et de garder le groupe isolé. Deux bus étaient mis à disposition, les Ultras Audomarois (#ultrasmaispashooligans), surnom que se sont donnés les supporters, organisèrent la journée de main de maître : banderoles, drapeaux, mégaphone, chants distribués et répétés dans le bus, rien n’a été laissé au hasard.
Maxime, un des joueurs de l’équipe, jouait le rôle du reporter « inside » pour nous: « Pour une finale, tu n’as envie que d’une chose, partager ce moment avec les supporters, les copains, être avec eux sur le pré. Sans oublier celui qui est à côté de toi, le mec qui fait toute la saison et qui n’est pas sur la feuille ce jour de finale, et le type qui se blesse le vendredi soir, tous les deux inconsolables… »
L’entrée sur le terrain est accompagnée d’une farandole de bruits en tous genres, l’ambiance est belle. Le match lui, est plutôt cadenassé, les deux équipes se rendent coup pour coup et Amiens vire en tête à la pause (12-0). « Tu te sens mal, tes potes font vraiment un bon match, mais sur deux actions tu prends deux essais, et tu ne parviens pas à scorer » enchaîne Maxime. La deuxième mi-temps repart sur les mêmes bases mais St-Omer décide d’être plus joueur et se voit récompenser de deux essais transformés. 14-12, la victoire a changé de camp, Amiens donnera tout mais cela ne suffira pas. 17h40, coup de sifflet final : « tu penses qu’il y a touche, tu vois des bras levés, des mecs qui se tiennent la tête, ça y est, c’est gagné. Champions des Flandres, presque champions du monde quoi, la tribune déborde de joie, le capitaine est porté par les joueurs, bouclier en mains et les larmes aux yeux, alors vite tu descends sur le terrain et tu les embrasses tous, tellement fier. Plus qu’à fêter ça dignement. Tard dans la nuit ou tôt le matin tu sais plus trop: tu t’endors, ivre …. de bonheur. Quelle journée ! »