Las Vegas, en plein milieu du désert, au pays des canyons et des apaches. La ville qui fait rêver le monde du jeu par son extravagance, ses hôtels, ses casinos, ses mariages, ses bars, et tant d’autres joyeusetés locales. C’est à Vegas donc que les Froggies ont passé une semaine. L’équipe créée en 1990, devenue un fleuron national du rugby à 7, s’exporte très bien hors de nos frontières. Mi pro, mi amateur, la team chère à Jean-Jacques Rous, un des fondateurs, était engagée dans le tournoi de l’America’s Cup section Elite hommes, compétition officielle en parallèle avec l’étape du tournoi des World series de la RW Seven. C’était la semaine dernière, et nous avions un correspondant sur place…
Cette America’s Cup comptait des Pays dont l’Allemagne, le Chili, le Pérou, les Iles Cayman, des équipes de développement françaises et américaines, l’équipe championne des îles Fidji Daveta, des sélections américaines du Nord Est comme Denver All stars, du Sud Est, avec Atlantis et Florida State, du Sud Ouest avec Bridge City, de Hawai avec Tumatauenga, de l’US Air Force, de l’Académie Serevi. Bref, que du lourd.Sur une immense étendue de terrains autour du Sam Boyd Stadium, le stade de l’Université de Football de Las Vegas a vu passer plus de 27 sections, hommes, femmes, enfants, vétérans, soit presque 300 joueurs et joueuses réunies pour le plus gros tournoi de rugby à VII des Etats-Unis.
Après avoir atterris le mardi sur place, nos frenchies ont mis le bleu de chauffe dès le jeudi. Ou plutôt les beaux équipements Macron, fournis par Ludovic Quezel quelques heures avant le grand départ. Pierre Cabot (Saint-Sulpice), Matthew Ford, Aurélien Sourouille (Auch), Laurent Thuéry (Valence d’Agen), Hugo Torres (Castanet), Hugo Alonso (Rodez), ou encore Maxime Charrueau (Blagnac), pour ne citer qu’eux, passaient de l’hiver du sud Ouest français à la douceur végasienne. Et ils semblaient avoir bien digéré le décalage horaire pour infliger d’autres décalages, à leurs adversaires, et terminaient premiers de poule après avoir battus les Denvers Seven, une grosse université américaine, une autre de Mexico, puis celle d’Atlantis. Au final, ils décrochaient une quatrième au classement général des 20 équipes, devancée par l’Allemagne, les USA Falcons et les Daveta Fidji, soit les cadors du tournoi.
L’exploit contre l’Allemagne…
Retrouvant une très solide et joueuse équipe du Chili en quart, les grenouillettes l’emportaient, non sans mal, et se donnaient le droit de jouer une demi-finale sur le grand stade, contre l’Allemagne ! Les joueurs d’Outre-Rhin étaient donnés favoris des bookmakers américains et de beaucoup d’entraîneurs nationaux. Mais à la surprise générale, les Froggies résistaient et finissaient même par terrasser nos amis teutons, devant une forte colonie allemande. Un exploit majeur, quand on sait que l’Allemagne intégrera le groupe des 16 équipes du circuit professionnel l’an prochain.
Les Français s’invitaient donc en finale du tournoi pour jouer l’équipe des USA Falcons, véritable équipe 2 professionnelle américaine. Dans un Stadium rempli de 10 000 supporters ricains complètement acquis à la cause USA, les Froggies sont passés tout près de l’exploit. Malgré un match remarquable, et à 11 joueurs seulement, ils s’inclinaient sur une action en toute fin de match (17-12).
Ce beau parcours méritait notre éclairage, car notre Beud Spencer international, alias Jean-Phi Bedos, qui sillonne les terrains de la région, fait partie de la joyeuse troupe menée par Jean-Jacques Rous. Bravo à toute la team donc, qui a pris du bon temps, et un virage important dans le cadre de son développement sur la scène mondiale. Yes, they can !
Ils ont dit
Matthew Ford (Auch) : Malgré le niveau inconnu, le nôtre comme celui des autres équipes, on a su prendre beaucoup de plaisir tout en allant jusqu’en finale. On n’était pas en place, ni collectivement, ni pour du sept, qui est très différent du 15, mais on s’est vite trouvé. Sur et en-dehors du terrain. Je suis content qu’on soit allé en finale pour cette raison. Le fait que nous ne nous connaissions pas, et que pour beaucoup, ça faisait un moment qu’on n’avait pas joué à sept. Alors que beaucoup d’équipes du tournoi étaient des spécialistes du sept et s’étaient préparées en conséquence. Jouer la demie finale et la finale sur le stade IRB rajoutait encore plus d’éclat à la journée du samedi. D’ailleurs la finale s’est jouée devant un nombre important de spectateurs, mais vu qu’à sept tout va vite et qu’il n’y a presque pas de temps mort, on s’en rend à peine compte (rires). C’est aussi pour ça que je suis reconnaissant envers les Froggies, car ils permettent de faire du sept dans des endroits magnifiques. Ça fait deux tournois que je fais avec eux et deux fois qu’on s’incline en finale face à une équipe nationale (à Rome en 2015 vs l’Afrique du Sud). Peut être que la troisième sera la bonne !
Hugo Alonso (Rodez) : Comme toujours, ce fût un superbe voyage partagé avec un groupe familier à cette équipe. C’était pourtant mal parti étant donné que nous avions rencontré quelques « problèmes » avec nos différents vols, mais une fois tous réunis, l’aventure à Vegas a pu débuter. Il y avait une super ambiance dans le groupe, le soleil était également du rendez-vous. Motivés par la possibilité de jouer sur le terrain du tournoi IRB nous avons réussi à nous qualifier pour la demi-finale face à la sélection allemande, puis en finale face à l’équipe 2 des USA, une expérience fantastique ! Et à côté de ça, on a eu la chance de pouvoir visiter, de jour comme de nuit, quelques grands sites touristiques de la ville tels que le Caesar Palace, le Bellagio ou encore le Sapphire (rires). En résumé un voyage enrichissant humainement et sportivement !
Pierre Cabot (Saint-Sulpice-sur-Lèze, capitaine des Froggies) : C’est mon quatrième tournoi avec l’équipe des Froggies en tant que capitaine. Pour moi le 7 c’est une longue histoire. L’aventure Vegas a été un véritable régal tant humainement que sportivement, à l’image de l’association. Jouer une finale d’un tournoi international dans un stade bondé, ce sont des moments rares que le groupe a su savourer. Le mérite revient toutefois à Yoann Dalla Riva qui a su créer un véritable groupe alors que nous n’avions jamais joué ensemble auparavant.