C’est l’histoire d’un parcours pour le moins atypique, d’un amoureux du rugby, qui évoluait en 4ème série, et ne pensait sûrement pas devenir professionnel un jour. Et pourtant, le destin lui a fait croiser la route d’un certain Guilhem Guirado. L’actuel capitaine du XV de France, alors à l’USAP, a chaudement recommandé son club de s’intéresser à ce grand jeune homme prometteur. Sa vie venait de basculer. Romain Bézian, 28 ans, Columérin pour sa deuxième année, a connu un parcours atypique. Ce qui nous a donné envie de le solliciter pour aggrandir la liste de nos parrains. Le Catalan de 1.98m a accepté immédiatement, et nous en sommes ravis. Entretien.
Romain, à 18 ans, quand tu jouais en 4ème série au FLHV (Foyer Laïque Haut Vernet – 66), que représentait le rugby pour toi ?
Un jeu, tout simplement. Je jouais en 4ème série, j’avais fait mes classes dans ce club, et j’y étais bien.
Tu imaginais en faire ton métier ?
Pas du tout. C’est un concours de circonstance, puisque c’est Guilhem Guirado qui m’a repéré par hasard, et a remonté l’info auprès des dirigeants de Perpignan. De là, ils m’ont contacté et j’ai intégré l’équipe des Reichel. J’ai gravi tous les échelons jusqu’à signer mon premier contrat pro. Quelques temps plus tard, en septembre 2010, je jouais mon premier match de Top 14 face au Stade Français.
Qu’as-tu ressenti à ce moment-là ?
Je mesurais le chemin parcouru je crois, tout en me disant que j’étais assis à côté de joueurs que je regardais à la télé quelques temps plus tôt. Chouly, Tuilagi, Tchale Watchou, Mermoz, Candelon, Tonita, et tant d’autres. C’était assez impressionnant. Je réalisais que je j’étais passé de la 4ème série au Top 14, plus des matchs en Challenge Européen.
C’était la grande époque de l’USAP à ce moment-là, champion de France en titre. Pourquoi en être parti ?
Il y avait de très grands joueurs, très expérimentés. Je n’avais pas beaucoup de temps de jeu, ce que je pouvais comprendre. Mais en ayant un contrat pro, il fallait que je joue, et je voulais prouver des choses. Tarbes est venu frapper à la porte, et j’y suis allé.
Ce n’était pas trop dur de quitter ta ville natale ?
Il le fallait bien, mais c’est vrai que ça m’a fait quelque chose, car j’y avais tous mes repères. Mais Tarbes m’ a très bien accueilli, c’est un club « famille ». J’y ai retrouvé des émotions identiques à celles que j’avais connues quand j’étais au Haut-Vernet. J’ai passé des moments fabuleux, il y avait une très bonne ambiance. J’ai grandi en tant que joueur dans ce club, le premier à m’avoir donné une vraie chance de jouer en pro.
Tu décides après deux saisons passées en Bigorre, de venir à Colomiers, pourquoi ?
Sans savoir que Tarbes allait rencontrer les difficultés financières, connues de tous depuis, je voulais découvrir un nouveau club, un nouveau challenge. Colomiers fait partie des clubs stables, avec un projet intéressant, en plus, l’ambiance y est tout aussi sympa. Je suis très heureux de mon choix.
Tu parlais des problèmes financiers de Tarbes, on voit que d’autres clubs sont au bord du précipice, voire en liquidation, qu’est-ce que cela t’inspire ?
C’est vrai que de plus en plus de clubs ont des difficultés. On l’a vu à l’époque de Bourgoin, là il y a Tarbes, sans oublier le cas de Lille, et même de Chalon en fédérale 1. Ce que cela m’inspire, c’est qu’un joueur professionnel, qui signe généralement un contrat de deux ou trois ans, peut se retrouver en galère du jour au lendemain. C’est extraordinaire de pouvoir jouer au rugby et d’en faire son métier. Mais en Pro D2, il peut y avoir une certaine forme de précarité. Donc il faut rester attentif, et anticiper au mieux. Mais je ne peux pas cacher que ce qui arrive à Tarbes me touche, forcément.
Tu as gardé des contacts là-ba, en as-tu gardé avec ton club du Haut-Vernet ?
Bien sûr, c’est mon club formateur, là où j’ai découvert le rugby, et tout ce qui va autour. Je suis né à Perpignan, ça reste chez moi là-bas.
De la 4ème série à la Pro D2, ton parcours n’est pas forcément classique. Nous avons fait appel à toi pour devenir un des parrains de RugbyAmateur.fr, car représentatif d’un lien entre le rugby amateur et professionnel. Et tu as accepté immédiatement…
Bien sûr ! Et je peux même dire que je suis fier que vous ayez pensé à moi. Je sais que cela peut paraître convenu comme discours, mais le rugby est connu pour ses valeurs, son état d’esprit, et je trouve vraiment génial qu’un média existe pour en parler au quotidien, comme vous le faîtes. Je suis vraiment très fier de rejoindre « le club des parrains », et je souhaite une longue vie à RugbyAmateur.
Romain Bézian
Né le 9 août 1988 à Perpignan
1.98m – 112kg
2ème ou 3ème ligneSigne particulier : parrain de RugbyAmateur
BONSOIR ROMAIN OUI J AVAIS BEAUCOUP D ESTIME POUR VOUS QUAND JE SUIVAIS LE TPR ET MAINTENANT LE STADO ? ALLEZ BONNE CHANCE POUR VOUS ET VOTRE EQUIPE DE COLOMIERS AMITIES