Ce dimanche 10 novembre, dans la poule 8 de Fédérale 3, Rodez Rugby recevait l’AS Bressolaise XV dans son célèbre stade Paul Lignon, pour le compte de la 7e journée. Cette rencontre est bien allée à son terme, avec une victoire bonifiée des locaux sur le score de 44 à 18, mais elle s’est tout de même achevée à… 12 contre 11 ! L‘arbitre de champ, a été contraint de sortir pas moins de dix cartons, dont huit lors de la seconde période. Mais que s’est-il passé ? (Par Loulou / Photos Cé Tout com et Rodez Rugby)
Arthur Hick, devait être bien soulagé à la fin d’une rencontre pour le moins mouvementée, ponctuée de multiples bagarres et mauvais gestes. Pourtant, en rejoignant son vestiaire, une nouvelle problématique se présentait à l’homme en noir. Pour remplir correctement la feuille de match, les représentants des deux équipes et le délégué officiel devaient en retracer l’historique.
« C’était un jaune ou un rouge sur la bagarre ? » Ce débat autour de la couleur du carton, n’a normalement pas lieu d’exister, mais force est de constater que le rouge a viré au blanc : «Mon carton rouge est passé à la machine à laver », explique monsieur l’arbitre. Le jour où l’indiscipline est à son paroxysme dans les deux camps, pas de chance…
Pour Arthur Hick, Rodez a écopé de 4 jaunes et 1 rouge, tandis que Bressols a reçu 3 jaunes et 2 rouges, soit bien 10 en tout. Mais l’on ne retrouve pas tout à fait les mêmes couleurs sur la feuille de match de la FFR, qui indique quant à elle 3 jaunes et 2 rouges pour les visiteurs. La commission de discipline risque d’être bien délicate à suivre…
« L’arbitre était obligé de sanctionner, mais ça n’a guère calmé les joueurs » Thomas Lacombe, président de Rodez Rugby
Revenons en au terrain. Car cet imbroglio ne serait jamais arrivé sans certaines querelles évitables. « Il y a quelques temps de ça, j’avais lu sur les réseaux sociaux qu’il fallait venir à Rodez mettre deux ou trois claques, et que derrière ça suffisait… Voilà, aujourd’hui, je n’invite personne à venir essayer, car on sait répondre aussi aux provocations. Même si ce n’est pas notre état d’esprit, ni l’image que l’on veut donner. » s’est défendu Patrick Furet, l’entraineur de Rodez à l’issue du match, chez nos confrères de Centre Presse Aveyron.
Pourtant, Thomas Lacombe, le président du club ruthénois, affirme qu’aucun contentieux n’existait entre ces deux équipes : « Il n’y avait pas de contexte particulier, pas de passif entre nos deux équipes. Le début de rencontre s’est plutôt bien passé, mais au fil du match, même si le score a toujours été plus ou moins large en notre faveur, la nervosité et les contacts ont été de plus en plus rugueux. »
À la mi-temps, Rodez menait 27-15 et « seul » un carton jaune avait été brandi de part et d’autre, sans aucune échauffourée. Tout a « dégénéré » en seconde période, à la 45ème exactement, lorsqu’une première bagarre éclatait. Résultat, un rouge (logique) de chaque côté : « L’arbitre était obligé de sanctionner » nous avoue le président ruthénois, « mais ça n’a guère calmé les joueurs. Il n’y a pas eu de mauvais coup pour autant, mais des gestes idiots et des échauffourées, ce qui a contraint l’arbitre à sortir plus de cartons. »
C’est en effet une pluie de cartons qui s’est ensuite abattue sur le terrain, car les accrochages se reproduisaient sans cesse. Carton rouge et jaune à la 67ème, cartons jaunes à la 70ème, 71ème, 79ème et 80ème ! Dans ce désordre total, la rencontre se terminait à 12 Ruthénois contre 11 Bressolais. « La notion de respect vis-à-vis de l’arbitre est trop importante dans notre club pour lui jeter la responsabilité de ce triste final. Il a fait son travail. Les premiers responsables, ce sont les acteurs ayant été pénalisés. »
Thomas Lacombe, assume donc, poursuit, et se projette : « C’est dommage, car nous n’avons pas vu un grand match de rugby et ces cartons vont pénaliser les deux équipes pour la suite », qui en attendant les sanctions et des suspensions plus que probables, tenait à tempérer : « Ce n’est rien de très grave, passons à autre chose ».