Nous avons évoqué plusieurs arrêts de carrière ces dernières semaines, y compris celui d’un nos parrains, Imanol Harinordoquy. Moins médiatisés, et pourtant tout aussi méritants, ils sont plusieurs à avoir gonflé la liste de ceux qui rangeaient les crampons au placard entre-temps. Alors, à travers les quelques uns que nous citons ci-dessous, nous rendons hommage ici aux valeureux et désormais glorieux anciens, de tout niveau, qui ont bataillé depuis si longtemps, sur tous les terrains de France et de Navarre. Expression elle aussi à la retraite, ressortie juste pour l’occasion…
A Tournefeuille, nous avions mis en lumière l’arrêt de Nicolas Berdja, mais il aurait été injuste de ne pas citer ses deux compères du fond du bus qui ramenait Tournefeuille de lointains déplacements. Grégory Saliba a aussi tourné la page, tout comme Mathieu Richard. Ce dernier, fidèle pendant 15 ans à ce qui sera son dernier club, résume bien ce que les néo-retraités ont dans la tête : « Ne me demande pas si le rugby va me manquer c’est évident, mais vers septembre, là on sort d’une longue saison je ne ressens pas encore de tristesse à l’idée de ne jamais rechausser les crampons ! Qui m’a marqué ? Il y en a trop, mais je prendrai le temps tranquillement de les saluer quand je les verrai. J’ai côtoyé des joueurs excellents, j’y ai rencontré mes amis d’aujourd’hui que j’embrasse fort, des entraîneurs différents, des présidents au fonctionnement opposé, des clubs magiques et d’autres où je ne souhaite à aucun rugbyman de devoir s’y pointer un dimanche. Et il y a tous ces gens qui nous suivent, avec qui on crée des liens forts, on s’y attache après toutes ces années ».
Nul doute que Guillaume Bortolaso, se retrouvera dans ces propos. Au détail près que le grand gaillard de 35 ans a connu le professionnalisme, avec Colomiers notamment. Sa saison avec Saint-Sulpice-sur-Lèze aura donc été la dernière. Il termine sur une remontée en fédérale 1, et l’impression du travail bien fait. « La fin d’une première vie » dit-il. Celui qui est devenu conseiller en fiscalité et patrimoine, en possède un très conséquent : celui d’une carrière bien remplie de Pau, à Auch, en passant par l’USAP, Montauban, Colomiers et l’USSS donc.
A Saint-Sulpice-sur-Lèze, un autre grand guerrier à mis un terme à une très belle carrière : Victor Labat. Il s’est exprimé ainsi : « Quand tu commences ce sport, les anciens passent leur temps a te dire qu’une carrière petite ou grande passe bien trop vite. Et puis avec le temps les rôles s’inversent jusqu’au jour ou tu arrêtes de jouer et que le vide t’envahit. Aujourd’hui je peux dire que ma vie sportive a été remplie de bonheur et de belles rencontres, deux grands ingrédients du Rugby. J’ai eu la chance de porter différents écussons à travers toute la France et j’espère avoir toujours fait honneur à ses maillots. Je ne pourrais évidemment oublier toutes les rencontres merveilleuses que j’ai pu faire, certains sont devenus des amis, voire plus. Voila une belle page de ma vie qui se tournent, alors je tenais à adresser toute ma reconnaissance à tous ceux m’ont entouré de près ou de loin durant cette aventure ». Une nouvelle commence pour Victor, puisqu’il va s’occuper de l’équipe réserve de l’USSS.
Comme tout joueur qui arrête, c’est au moment de la reprise de la compétition que le manque se fait le plus ressentir. Mais si certains sont sûrs de leur choix, d’autres émettent des doutes. Les coéquipiers surtout. Mathieu Richard nous a fait une petite confidence : « je vais m’occuper de ma fille qui arrive cet été, ensuite on verra ce que je ferai, je veux prendre le temps de savoir ce qui me plairait vraiment, même si Damien Lyet pense que je vais pointer ma fife en décembre à l’entraînement ! »
Qu’ils soient sur le pré ou en dehors, tous ces « anciens » seront forcément reçus par une bise ou une poignée de main chaleureuse, et un verre de l’amitié à la main. Salutations distinguées à tous les retraités du rugby, récents ou anciens.