En quête de progression, toujours
Le célèbre neuropsychiatre français Boris Cyrulnik, en pointe sur le concept de résilience, a rédigé la préface de ce livre : « Encore une fois, rien de vraiment calculé. Je connaissais bien sûr ce concept, j’avais beaucoup lu à ce sujet. Jean-Pierre a envoyé une lettre à Monsieur Cyrulnik avec quelques extraits du livre. Un peu comme une bouteille à la mer. Preuve que parfois elles arrivent. Quelques mois plus tard, il nous a répondu par courrier en incluant la préface. Au vu de son parcours, je suis très reconnaissant du cadeau que m’a fait cet homme. ».
Peu à peu, au travers du livre, on découvre le chemin parcouru par « Nico » avant et après ce 1er Avril 2006 : « J’ai beaucoup cherché, lu, appris, pas seulement sur le rugby mais sur beaucoup de sujets différents. Je voulais sortir de l’aspect purement « combat » que j’avais connu sur le terrain pour devenir un vrai technicien de ce sport. J’ai pu assister à des séances et des semaines d’entraînements et de préparation à Toulon, à Marcoussis avec le XV de France ou à l’UBB. J’ai pu échanger, entre autres, avec Xavier Pemeja, Christophe Urios ou Fabien Galthié. Toutes ces rencontres m’ont amené à penser qu’un entraineur tire sa légitimité de ses compétences techniques mais obtient des résultats grâce à son leadership et sa capacité à fédérer un groupe. ». Grâce à tout cela, Nicolas prépare, ajuste et fignole son projet. Son but est d’entraîner, et rien d’autre : « On m’a proposé plusieurs fois d’intégrer des staffs en tant qu’analyste vidéo, mais j’ai refusé. Je ne voulais pas dévier de mon projet initial. En plus, ce qui peut arriver, c’est qu’on est ensuite cantonné à un domaine et que pour en sortir, c’est très compliqué ».
En parallèle, Nicolas a créé, en 2015, le centre « Ovalie Performance », dans lequel il entraine individuellement des joueurs souhaitant se développer techniquement. Après des débuts modestes, la structure, qui se trouve à Castelsarrasin, s’étend désormais sur 4000 m2 : « Je voulais monter ma structure pour pouvoir travailler à ma manière. J’ai débuté sur un petit synthétique de 160 m2, puis peu à peu, nous nous sommes agrandis ». Depuis les débuts, environ 250 joueurs sont passés par les divers ateliers proposés.
Il y a deux saisons de cela, Nicolas a été nommé entraîneur du Stade Beaumontois, où il rejoint Frédéric Decotte et David Landry : « Quand ils sont venus me chercher, ils me connaissaient. Ils savaient déjà comment je voulais travailler, quel était mon caractère. Avant de donner mon accord, je suis allé au stade pour voir les aménagements à réaliser afin que je puisse évoluer au sein des infrastructures. Tous les acteurs du club ainsi que la mairie ont rapidement fait le nécessaire ». Une première saison en Fédérale 3, interrompue par l’épidémie de Covid-19, mais au terme de laquelle Beaumont accède à la Fédérale 2 après avoir terminé en tête de sa poule : « On aurait préféré passer par des phases finales, vivre une épopée. Mais au fond, c’est la récompense des cinq ou six dernières saisons ». Les débuts en Fédérale 2 sont également très satisfaisants (les Bleu et Blanc trustaient les premières places de la poule avec Layrac et L’Isle Jourdain), mais de nouveau la saison est interrompue : « On ne sait pas trop où on va. Il faut rester humble face à ce virus. On essaie de coller à la réalité de chaque semaine. Je dois bien avouer qu’on a arrêté de planifier : à chacune des étapes, on fait du mieux possible tout en restant en attente des annonces suivantes ».
Comment s’est donc passée l’arrivée à Gaston-Vivas ? « Côté adaptation, cela a été rapide. J’ai été agréablement surpris par la volonté de travail et la qualité technique de l’ensemble de l’effectif. J’ai trouvé un groupe qui butait sur la marche de la montée en F2 depuis quelques saisons mais les garçons avaient un excellent état d’esprit, ils ont su s’adapter et sont allés très loin dans l’exigence ». Il est vrai que Nicolas a pris un club avec des bases solides et un effectif de qualité, effectif qu’il a tout de même souhaité renforcer : «On voulait doubler les postes pour éviter de surutiliser certains joueurs. Quand tu arrives en phases finales, certains garçons ne sont plus en mesure d’apporter leur maximum. Question recrutement, je ne fais jamais venir un joueur que je ne connais pas ou que l’un d’entre nous n’a rencontré. Au-delà des qualités rugbystiques, on mise sur l’âge et l’état d’esprit. On essaie de voir s’il peut se fondre dans notre modèle. Il doit savoir se mettre au service du collectif car ici, l’équipe sera toujours plus importante que les individualités ».
Après de tels débuts, comme certains le prédisent dans le livre, Nicolas Crubilé souhaite-t-il rêver plus haut ? « Quel que soit le niveau auquel tu entraînes, l’objectif est de rendre les choses possibles, pour les autres et pour toi. Le 30 Mars 2006, je pensais devenir joueur de rugby professionnel, 3 jours plus tard, j’étais tétraplégique. Donc la suite de mon histoire, comme toute ma vie, c’est le destin qui en décidera. Pour ma part, ma première intention reste toujours intacte : être la meilleure version de moi-même, chaque jour ».
En quête de progression, toujours
Le célèbre neuropsychiatre français Boris Cyrulnik, en pointe sur le concept de résilience, a rédigé la préface de ce livre : « Encore une fois, rien de vraiment calculé. Je connaissais bien sûr ce concept, j’avais beaucoup lu à ce sujet. Jean-Pierre a envoyé une lettre à Monsieur Cyrulnik avec quelques extraits du livre. Un peu comme une bouteille à la mer. Preuve que parfois elles arrivent. Quelques mois plus tard, il nous a répondu par courrier en incluant la préface. Au vu de son parcours, je suis très reconnaissant du cadeau que m’a fait cet homme. ».
Peu à peu, au travers du livre, on découvre le chemin parcouru par « Nico » avant et après ce 1er Avril 2006 : « J’ai beaucoup cherché, lu, appris, pas seulement sur le rugby mais sur beaucoup de sujets différents. Je voulais sortir de l’aspect purement « combat » que j’avais connu sur le terrain pour devenir un vrai technicien de ce sport. J’ai pu assister à des séances et des semaines d’entraînements et de préparation à Toulon, à Marcoussis avec le XV de France ou à l’UBB. J’ai pu échanger, entre autres, avec Xavier Pemeja, Christophe Urios ou Fabien Galthié. Toutes ces rencontres m’ont amené à penser qu’un entraineur tire sa légitimité de ses compétences techniques mais obtient des résultats grâce à son leadership et sa capacité à fédérer un groupe. ». Grâce à tout cela, Nicolas prépare, ajuste et fignole son projet. Son but est d’entraîner, et rien d’autre : « On m’a proposé plusieurs fois d’intégrer des staffs en tant qu’analyste vidéo, mais j’ai refusé. Je ne voulais pas dévier de mon projet initial. En plus, ce qui peut arriver, c’est qu’on est ensuite cantonné à un domaine et que pour en sortir, c’est très compliqué ».
En parallèle, Nicolas a créé, en 2015, le centre « Ovalie Performance », dans lequel il entraine individuellement des joueurs souhaitant se développer techniquement. Après des débuts modestes, la structure, qui se trouve à Castelsarrasin, s’étend désormais sur 4000 m2 : « Je voulais monter ma structure pour pouvoir travailler à ma manière. J’ai débuté sur un petit synthétique de 160 m2, puis peu à peu, nous nous sommes agrandis ». Depuis les débuts, environ 250 joueurs sont passés par les divers ateliers proposés.
Il y a deux saisons de cela, Nicolas a été nommé entraîneur du Stade Beaumontois, où il rejoint Frédéric Decotte et David Landry : « Quand ils sont venus me chercher, ils me connaissaient. Ils savaient déjà comment je voulais travailler, quel était mon caractère. Avant de donner mon accord, je suis allé au stade pour voir les aménagements à réaliser afin que je puisse évoluer au sein des infrastructures. Tous les acteurs du club ainsi que la mairie ont rapidement fait le nécessaire ». Une première saison en Fédérale 3, interrompue par l’épidémie de Covid-19, mais au terme de laquelle Beaumont accède à la Fédérale 2 après avoir terminé en tête de sa poule : « On aurait préféré passer par des phases finales, vivre une épopée. Mais au fond, c’est la récompense des cinq ou six dernières saisons ». Les débuts en Fédérale 2 sont également très satisfaisants (les Bleu et Blanc trustaient les premières places de la poule avec Layrac et L’Isle Jourdain), mais de nouveau la saison est interrompue : « On ne sait pas trop où on va. Il faut rester humble face à ce virus. On essaie de coller à la réalité de chaque semaine. Je dois bien avouer qu’on a arrêté de planifier : à chacune des étapes, on fait du mieux possible tout en restant en attente des annonces suivantes ».
Comment s’est donc passée l’arrivée à Gaston-Vivas ? « Côté adaptation, cela a été rapide. J’ai été agréablement surpris par la volonté de travail et la qualité technique de l’ensemble de l’effectif. J’ai trouvé un groupe qui butait sur la marche de la montée en F2 depuis quelques saisons mais les garçons avaient un excellent état d’esprit, ils ont su s’adapter et sont allés très loin dans l’exigence ». Il est vrai que Nicolas a pris un club avec des bases solides et un effectif de qualité, effectif qu’il a tout de même souhaité renforcer : «On voulait doubler les postes pour éviter de surutiliser certains joueurs. Quand tu arrives en phases finales, certains garçons ne sont plus en mesure d’apporter leur maximum. Question recrutement, je ne fais jamais venir un joueur que je ne connais pas ou que l’un d’entre nous n’a rencontré. Au-delà des qualités rugbystiques, on mise sur l’âge et l’état d’esprit. On essaie de voir s’il peut se fondre dans notre modèle. Il doit savoir se mettre au service du collectif car ici, l’équipe sera toujours plus importante que les individualités ».
Après de tels débuts, comme certains le prédisent dans le livre, Nicolas Crubilé souhaite-t-il rêver plus haut ? « Quel que soit le niveau auquel tu entraînes, l’objectif est de rendre les choses possibles, pour les autres et pour toi. Le 30 Mars 2006, je pensais devenir joueur de rugby professionnel, 3 jours plus tard, j’étais tétraplégique. Donc la suite de mon histoire, comme toute ma vie, c’est le destin qui en décidera. Pour ma part, ma première intention reste toujours intacte : être la meilleure version de moi-même, chaque jour ».