N’allez pas vous imaginer que nous radotons. Non, c’est juste que depuis plus d’une décennie, le club de Montredon-Labessonié a pris la bonne habitude d’empiler les performances de haut vol, et presque de les banaliser au point de ne plus surprendre son monde. Mais qu’on ne s’y trompe pas, l’OM vient de marquer son histoire, et celle du rugby régional occitan, par une nouvelle saison pleine, et à la clé, une nouvelle montée, en Honneur ! Oui, les anciens auront peut être du mal à le croire, mais Montredon jouera bel et bien en élite régionale en septembre prochain. Une superbe récompense pour tout un club et ses dirigeants…
Mai 2008, sur le terrain de Brassac, l’équipe de Montredon-Labessonié vient de perdre en finale de 3ème série Pyrénéenne contre Puylaurens. La déception est là, mais personne n’oubliera ce parcours, cette demi-finale contre Séverac le Château à Saint Affrique conclue par 4 drops victorieux de l’inévitable Mickalèche, tout jeune à l’époque devenu capitaine depuis. Difficile d’imaginer que cette génération n’était qu’au début d’une grand aventure sportive et humaine. Une bande de 27 séniors pour une seule équipe, une école de rugby en demi-teinte, pas de cadets ni de juniors. Depuis les temps ont bien changé.
La découverte de la 2ème série, et un premier titre à la clé, la création de la réserve la même année, puis des cadets l’année suivante, suivie des juniors en 2011, pour arriver à l’autonomie quelques années plus tard en école de rugby (en accompagnement avec les voisins et amis vabrais). Plus de 50 gamins gambadent aujourd’hui sur un terrain de campagne que certains disent loin de tout !
La vie d’un club est faite de succès certes, mais aussi de défaites. Encore faut-il se souvenir de ces moments pour mieux rebondir. Les finales perdues de peu en cadets et juniors malgré des effectifs restreints, et de belles roustes, ont forgé le caractère de la génération montante. Celle qui a vu ses aînés conquérir deux titres, un en 2012, et un autre, magique, en 1ère série, à Ernest Wallon (voir le résumé vidéo de la finale 2017). Même le sorcier local, David Loubet, pas forcément enchanté au départ de fouler la pelouse du Stade Toulousain, le confirme.
« Croyez-nous, tout est compliqué, comme dans tous les clubs oui, mais la densité de population et les distances compliquent encore plus la chose… »
Car évidemment, si la réussite sportive est là, elle est liée plus qu’étroitement à l’investissement sans faille de dirigeants passionnés et du coach des Bleu et Blanc. David Loubet, figure locale, dont le franc parler est bien connu, tout comme ses compétences techniques, et son amour du jeu. Nous l’avons appelé à plusieurs reprises « Guy » Loubet, pour son discours proche d’un guy Roux de la grande époque dans le football, à jouer le rôle du petit, de l’outisder permanent, ou d’un Guy Novès, à faire passer des messages bien sentis, à savoir se plaindre juste ce qu’il faut, et fédérer derrière lui. « Croyez-nous, tout est compliqué, comme dans tous les clubs oui, mais la densité de population et les distances compliquent encore plus la chose. Le sport collectif dans son ensemble a perdu de sa superbe, les jeunes n’aiment pas la contrainte et préfèrent le culte du corps dans les salles, alors il ne faut pas les manquer, et leur donner ce plaisir à tous, sans en délaisser, nos éducateurs sont formidables pour ça. »
A travers cette prise de parole, vous avez un aperçu de ce que David Loubet est et restera. Un sacré personnage. Un humaniste du rugby, un caractère bien trempé, une volonté permanente de tendre la main et de créer du lien, entre son sport bien aimé et les alentours : « De plus en plus, les liens entre la population du village ou rurale des environs se sont tissés, à tel point qu’avec l’aide de la municipalité et de nos sponsors, dont un majeur Cédric Jalade, ancien capitaine historique de 2012, un club house a vu le jour l’été dernier, un formidable outil de convivialité qui aide les dirigeants de façon plus sereine. » souligne-t-il satisfait.
Deuxième étage de la fusée Loubet-Montredon : la convivialité, et le plaisir du jeu, comme priorité absolue (voir article « Montredon, priorité à l’amitié). Le coach le confirme sans détours : « Le club a les honneurs pour cette montée, mais l’honneur fait quand même peur, on n’en a pas encore conscience certainement, mais nous ne changerons pas notre façon de fonctionner, c’est un peu notre ADN, d’abord le plaisir de se retrouver et de pratiquer au mieux cette discipline. Tous nos futurs adversaires ne connaîtront pas notre village, ses commerces, son artisanat, ses paysans et son zoo, mais ils pourront par la suite le situer, il faut juste être fiers de s’exporter, encore plus, tous ensemble. »
« On gagne parce qu’on s’aime ! »
Dimanche dernier, c’est face à l’Aviron Castrais que l’OM a composté officiellement son ticket pour l’espace. Avec une présentation de tous les membres du club, une grande photo de famille, et une joie partagée au coup de sifflet final, sans commune mesure. Le pays montredonnais pouvait faire la fête. David Loubet en tête, lui qui, dans la joie ou la déception sportive, n’oublie pas de ramener ces instants à l’essentiel, il ne pouvait donc s’empêcher d’avoir une pensée émue pour Jean Marc Fabre décédé il y a peu, à l’âge de 45 ans. « Il était un des artisans de la création du club, un leader par la suite et un fidèle pour l’éternité de notre association, difficile de ne pas lâcher nos larmes en voyant son fils Lucas fouler la pelouse au milieu de ses copains de toujours, et de sa famille toute aussi émue. »
On s’aime parce qu’on gagne ou bien on gagne parce qu’on s’aime ? A Montredon, la question ne se pose pas, on vous laisse juste deviner le dicton qui accompagne la réussite d’un club qui a posé sa griffe sur la région (quoi de plus normal quand un zoo est partenaire du club – voir l’article « Les Lions de l’OM »). Et sans doute même plus, tant ce club a valeur d’exemple dans cette période où certains déplorent un manque d’effectif, réel, et déposent les armes. Celles de Montredon ne sont pas meilleures qu’ailleurs, assurément, mais les fameuses valeurs du rugby y règnent fièrement. Portées par des hommes qui méritaient amplement ce coup de projecteur by RugbyAmateur. En attendant le prochain bien sûr…
Et parce que si David Loubet cristallise les regards et l’écoute, de par son rôle central dans la réussite du club, ce porte-parole sait mieux que quiconque, qu’on ne fait rien tout seul. Il nous a donc demandé avec insistance de saluer et remercier l’ensemble du staff :
Entraîneurs séniors : Fabrice Norgieux, David Molinier, Serge Molinié, Samuel Estadieu, David Loubet
Entraineurs juniors : Yves Cabanes, Maxime Pierre
Entraîneurs Cadets : Robert Etienne, Bryan Durand
Ecole de rugby : Thierry Viala, Stéphanie Camp, Nicolas Roux, Patrick Pinel, Jean-Christophe Déjean, Philippe Camp, Jérôme Ginestet, Justine Delecouls, Camille Houlès, Emeline Bertrand, Rachel Silem
Dirigeants : Gilbert et Monique Cros, Florence Molinié, Stéphanie Camp, Myriam Auriol, Vanessa Cros, Pierre Gayraud, Thierry Caminade, Jean-Louis Rossignol, Véronique Molinié, Albert Diaz, Ludivine Poulain, Martine Combes
Arbitres : Christophe Tichit, Bérénice Loubet
Et aussi nos familles qui nous supportent, conjointes et conjoints, enfants et parents !
Bravo David pour cette montée en honneur qui couronne tes compétences rugbystiques et ta belle humanité reconnues dans ce bel article. Montredon, c’est une belle histoire de rugby-passion, une histoire comme on les aime en terre d’Ovalie…
Bises du ♡, P-H.
J ai pu vous côtoyer quelques années mais depuis je n ai jamais trouver votre égal dans les clubs, les valeurs que vous avez affichées il y a quelques années semblent inchangées et ont porté leurs fruits, bon vent l om xv.