Au premier coup d’oeil, on se dit qu’il a le physique d’un bon pilier à n’en pas douter. 1m68 pour 104kg, difficile de l’imaginer à un autre poste en même temps. Et pourtant, depuis peu, Julien Rivière évolue avec le 10 solidement accroché à son large dos massif. Ses origines et son parcours nous en disent un peu plus sur le bonhomme, lucide sur son physique, il fait abstraction du « chambrage » régulier, mais ne redoute pas pour autant le jugement, ni le deux poids, deux mesures…
Tout a commencé par le foot, dès l’âge de 6 ans, où il occupe le poste de défenseur central Et puis un jour, à 11 ans, un copain lui propose de l’accompagner à un entraînement de rugby. La belle histoire avec le ballon ovale venait de commencer. « Je n’étais déjà pas très maigre quand j’étais plus petit. Au foot mon physique commençait déjà à être en décalage avec le reste de l’équipe » sourit-il, et poursuit « quand j’ai fait cet essai à Saint-Sulpice sur Lèze, ça m’a plu de suite. Là, mon physique ne prêtait à aucune discussion, on m’a fait jouer pilier puis talonneur, ce qui était assez logique finalement ».
Les années passent, jusqu’à la majorité. A 18 ans, c’est la fin de l’aventure à l’USSS, une des meilleures écoles de rugby de la région. Un copain, encore, lui dit de le rejoindre dans un club voisin, moins huppé certes, mais où ils se retrouveront ensemble, et c’est bien là l’essentiel. Le voici à quelques kilomètres de là, à Saint-Clar de Rivière. Niveau plus bas, alors on se risque à essayer le gabarit hors norme du jeune homme pour créer des brèches, au centre. « J’ai trouvé ça sympa, c’était une autre vision du rugby, une autre approche, mais j’ai rapidement aimé jouer au centre ».
Toujours en suivant ce fameux copain, il partira ensuite à Roques, puis à Labarthe sur Lèze, où il sera auréolé d’un titre de vice champion de France de 3ème série. « A Labarthe, j’ai vécu une saison extraordinaire, sur et en dehors du terrain. On a perdu contre le Servette de Geneve en finale, mais on a partagé de grands moments ». Le marcassin des Îles, comme se plaisent à l’appeler ses coéquipiers, est attaché à l’amitié, à la notion de groupe. Cette saison-là, il en aura même profité pour découvrir un autre poste. « Oui, je jouais à l’aile. Mais j’étais plus svelte qu’aujourd’hui puisque je faisais 95kg (rires) ».
Julien pratique l’auto dérision sans retenue, et accepte les remarques sur son poids sans sourciller. Même si l’on perçoit dans certaines intonations que les moqueries répétées, pourraient le blesser. Des réflexions qui fendillent la carapace parfois.
« A chaque fois qu’on me voit rentrer sur un terrain, on me chambre, dans les tribunes j’entends des remarques sur mon physique oui, pas toujours agréables. Mais bon, je ne peux rien y faire, je l’accepte car je n’ai pas le choix. Pour tout dire, je n’y fais pas trop attention, il y a plus grave dans la vie non ? Je mentirai si je disais que je n’y suis pas toujours insensible, ça m’affecte un peu par moments, mais en même temps, je sais très bien que je n’ai pas un gabarit d’ouvreur ou d’ailier ».
« Mon père est de la Réunion, ma mère de la Nouvelle Calédonie, j’ai le physique d’un joueur du pacifique en somme (rires) ».
Parti de Labarthe parce que le groupe perdait une cohésion chère à notre gaillard, « Bastagros » comme il se fait appeler affectueusement, décide alors de suivre un autre ami, comme fil conducteur, du côté de Carbonne cette fois « Ça fait 3 ans que j’y suis, et je m’y sens très bien ». Pourtant cette saison 2017-18 n’engage pas à l’optimisme, avec un groupe très réduit en quantité, bien conscient qu’il sera compliqué de rivaliser, et d’éviter la descente. Dernier de la poule 2 de 1ère série Midi-pyrénéenne, avec cinq défaites consécutives, le noyau dur reste plus que jamais solidaire, avec l’amitié en bandoulière, au dessus de toute considération.
Il faut s’accrocher, et rester à disposition de l’équipe pour l’aider au mieux. Comme lors de ce match chez le leader, à Montréjeau, le 22 octobre dernier. L’intéressé nous raconte : « Notre 10 se blesse, et le coach m’a dit qu’il voulait m’essayer à l’ouverture. Je ne m’y attendais pas du tout. J’ai fait ce que j’ai pu. Il faut croire que ma prestation a plu, puisque maintenant je reste à l’ouverture. Et pour être honnête, je trouve le poste génial. Du coup, je me suis mis à m’entraîner plus dur pour taper les renvois, et les coups de pied en tous genres. »
A 25 ans, Julien Rivière ne sait pas encore s’il continuera à l’ouverture, mais il entend bien y finir la saison. Le Marcassin des Îles poursuit sa métamorphose, intérieure, et nous dévoile les raisons de ce surnom : « Mon père est de la Réunion, ma mère de la Nouvelle Calédonie, j’ai le physique d’un joueur du pacifique en somme (rires) ».
Pacifique, il l’est, assurément. Sa voix, posée, transpire la lucidité et la gentillesse aussi. Les moqueries continueront à descendre des tribunes, mais Juju nous a assuré que finalement, elles n’avaient aucun…poids sur sa volonté, ni sur son mental. Et de mental, il en aura besoin, au moment de retrouver ses anciens coéquipiers de Labarthe-sur-Lèze, ce dimanche.
Nul doute que Julien Rivière continuera à… peser sur les défenses, comme en attaque. Car quoiqu’il arrive, il fera parti des gros, et en rugby, c’est synonyme de grande famille…
Au premier coup d’oeil, on se dit qu’il a le physique d’un bon pilier à n’en pas douter. 1m68 pour 104kg, difficile de l’imaginer à un autre poste en même temps. Et pourtant, depuis peu, Julien Rivière évolue avec le 10 solidement accroché à son large dos massif. Ses origines et son parcours nous en disent un peu plus sur le bonhomme, lucide sur son physique, il fait abstraction du « chambrage » régulier, mais ne redoute pas pour autant le jugement, ni le deux poids, deux mesures…
Tout a commencé par le foot, dès l’âge de 6 ans, où il occupe le poste de défenseur central Et puis un jour, à 11 ans, un copain lui propose de l’accompagner à un entraînement de rugby. La belle histoire avec le ballon ovale venait de commencer. « Je n’étais déjà pas très maigre quand j’étais plus petit. Au foot mon physique commençait déjà à être en décalage avec le reste de l’équipe » sourit-il, et poursuit « quand j’ai fait cet essai à Saint-Sulpice sur Lèze, ça m’a plu de suite. Là, mon physique ne prêtait à aucune discussion, on m’a fait jouer pilier puis talonneur, ce qui était assez logique finalement ».
Les années passent, jusqu’à la majorité. A 18 ans, c’est la fin de l’aventure à l’USSS, une des meilleures écoles de rugby de la région. Un copain, encore, lui dit de le rejoindre dans un club voisin, moins huppé certes, mais où ils se retrouveront ensemble, et c’est bien là l’essentiel. Le voici à quelques kilomètres de là, à Saint-Clar de Rivière. Niveau plus bas, alors on se risque à essayer le gabarit hors norme du jeune homme pour créer des brèches, au centre. « J’ai trouvé ça sympa, c’était une autre vision du rugby, une autre approche, mais j’ai rapidement aimé jouer au centre ».
Toujours en suivant ce fameux copain, il partira ensuite à Roques, puis à Labarthe sur Lèze, où il sera auréolé d’un titre de vice champion de France de 3ème série. « A Labarthe, j’ai vécu une saison extraordinaire, sur et en dehors du terrain. On a perdu contre le Servette de Geneve en finale, mais on a partagé de grands moments ». Le marcassin des Îles, comme se plaisent à l’appeler ses coéquipiers, est attaché à l’amitié, à la notion de groupe. Cette saison-là, il en aura même profité pour découvrir un autre poste. « Oui, je jouais à l’aile. Mais j’étais plus svelte qu’aujourd’hui puisque je faisais 95kg (rires) ».
Julien pratique l’auto dérision sans retenue, et accepte les remarques sur son poids sans sourciller. Même si l’on perçoit dans certaines intonations que les moqueries répétées, pourraient le blesser. Des réflexions qui fendillent la carapace parfois.
« A chaque fois qu’on me voit rentrer sur un terrain, on me chambre, dans les tribunes j’entends des remarques sur mon physique oui, pas toujours agréables. Mais bon, je ne peux rien y faire, je l’accepte car je n’ai pas le choix. Pour tout dire, je n’y fais pas trop attention, il y a plus grave dans la vie non ? Je mentirai si je disais que je n’y suis pas toujours insensible, ça m’affecte un peu par moments, mais en même temps, je sais très bien que je n’ai pas un gabarit d’ouvreur ou d’ailier ».
« Mon père est de la Réunion, ma mère de la Nouvelle Calédonie, j’ai le physique d’un joueur du pacifique en somme (rires) ».
Parti de Labarthe parce que le groupe perdait une cohésion chère à notre gaillard, « Bastagros » comme il se fait appeler affectueusement, décide alors de suivre un autre ami, comme fil conducteur, du côté de Carbonne cette fois « Ça fait 3 ans que j’y suis, et je m’y sens très bien ». Pourtant cette saison 2017-18 n’engage pas à l’optimisme, avec un groupe très réduit en quantité, bien conscient qu’il sera compliqué de rivaliser, et d’éviter la descente. Dernier de la poule 2 de 1ère série Midi-pyrénéenne, avec cinq défaites consécutives, le noyau dur reste plus que jamais solidaire, avec l’amitié en bandoulière, au dessus de toute considération.
Il faut s’accrocher, et rester à disposition de l’équipe pour l’aider au mieux. Comme lors de ce match chez le leader, à Montréjeau, le 22 octobre dernier. L’intéressé nous raconte : « Notre 10 se blesse, et le coach m’a dit qu’il voulait m’essayer à l’ouverture. Je ne m’y attendais pas du tout. J’ai fait ce que j’ai pu. Il faut croire que ma prestation a plu, puisque maintenant je reste à l’ouverture. Et pour être honnête, je trouve le poste génial. Du coup, je me suis mis à m’entraîner plus dur pour taper les renvois, et les coups de pied en tous genres. »
A 25 ans, Julien Rivière ne sait pas encore s’il continuera à l’ouverture, mais il entend bien y finir la saison. Le Marcassin des Îles poursuit sa métamorphose, intérieure, et nous dévoile les raisons de ce surnom : « Mon père est de la Réunion, ma mère de la Nouvelle Calédonie, j’ai le physique d’un joueur du pacifique en somme (rires) ».
Pacifique, il l’est, assurément. Sa voix, posée, transpire la lucidité et la gentillesse aussi. Les moqueries continueront à descendre des tribunes, mais Juju nous a assuré que finalement, elles n’avaient aucun…poids sur sa volonté, ni sur son mental. Et de mental, il en aura besoin, au moment de retrouver ses anciens coéquipiers de Labarthe-sur-Lèze, ce dimanche.
Nul doute que Julien Rivière continuera à… peser sur les défenses, comme en attaque. Car quoiqu’il arrive, il fera parti des gros, et en rugby, c’est synonyme de grande famille…