En fin de saison dernière, le pilier Damien Weber et l’ailier Clément Lagain ont achevé leur aventure columérine, mettant par-là même un terme à leur carrière professionnelle. Néanmoins, pas question pour ces « néo-retraités » d’arrêter de jouer et d’assouvir leur passion pour ce sport qui leur a tant apporté. Tout en se lançant dans un nouveau défi : celui de la vie active. Très active… (par Marco Matabiau).
La fin de l’exercice 2020/2021 laisse un goût amer dans la bouche de chacun des deux joueurs. Comme l’explique Clément Lagain, passé par l’US Tyrosse et l’Aviron Bayonnais: « Après huit années passées au club, c’est vraiment rageant d’arrêter à cause de la pandémie de Covid-19. D’autant plus qu’on a réalisé une superbe saison, qu’on était en tête de la Pro D2 (77 points, 17 victoires en 23 rencontres) et qu’on était donc bien partis pour jouer les phases finales d’accession au Top 14« . Le discours est sensiblement identique chez Damien Weber, pour sa part originaire de Forbach, dans l’Est de la France. Cependant, les raisons diffèrent: « En 2018-2019, on avait galéré pour se maintenir, arrachant les points décisifs sur le terrain du Biarritz Olympique (victoire 21-18 lors de la 28è journée). La saison dernière, c’était différent. Je n’avais pas pris de vacances du fait de mon implication à la boucherie, j’ai repris fatigué. Du coup, j’ai eu une tendinite au tendon d’Achille, puis une blessure au genou. J’ai repris le jeu trop tôt, pas bien préparé. Puis je me suis fait une déchirure au tendon lors du match de préparation face au Stade Toulousain« . Il enchaîne ensuite les pépins physiques jusqu’à la rupture du tendon douloureux. Il entame alors une grosse période de rééducation, interrompue par l’épidémie de coronavirus. Les deux joueurs auraient bien prolongé d’une ou deux saisons, mais le club à la colombe en a décidé autrement.
Le choix de la pluri-activité
Vint alors l’heure d’étudier les différentes options qui s’offraient à eux. Pour Clément Lagain, les choses étaient claires dès le départ: « J’ai eu des propositions de nombreux clubs, notamment en Pro D2 et en Nationale. Toutefois, je ne voulais pas m’éloigner de la région toulousaine. En effet, mon épouse est ostéopathe à Plaisance du Touch et je viens d’avoir une petite fille. Je voulais la voir grandir, profiter de ma famille et surtout ne pas être loin d’elles« . Concernant l’après-rugby, le natif de Saint-Jean de Marsacq (dans les Landes), menuisier de formation, envisage sa reconversion dans ce domaine : « Certes, je n’ai pas exercé depuis longtemps. Je vais donc m’engager sur un an pour valider un titre pro chez les Compagnons, histoire de bien me remettre à niveau… et dans le bain« .
Pour Damien Weber, la reconversion avait déjà commencé lors de sa carrière professionnelle. L’ex-joueur du Stade Français (champion de France en 2007 face à Clermont) est propriétaire d’une boucherie (à Colomiers justement) depuis le 26 septembre 2018: « La première année a été difficile financièrement, j’ai dû énormément travailler, jongler avec le rugby. Cela ne m’a notamment pas aidé par rapport aux blessures« . En revanche, quand il s’est agi de trouver un club pour la saison 2020-2021, la boucherie a finalement été un élément déterminant: « Pendant la crise de la Covid, on disait au gens d’aller chez les commerçants du coin, pour les aider dans ces périodes compliquées. J’ai alors fait la connaissance d’Eric Escribano, l’un des entraîneurs de Blagnac (avec Romain Fuertes, Christophe Deylaud étant le manager), qui est passé à l’Atelier. Je lui ai expliqué que si Colomiers ne me gardait pas, j’avais tout de même envie de continuer. Il m’a laissé un peu de temps, puis a donné mon numéro au président Benoit Trey. On a bien accroché. L’autre avantage, c’est qu’on s’est mis d’accord pour que je ne reprenne que fin septembre, début octobre, le temps que je peaufine ma rééducation avec David Gouze« .
Quant à Clément Lagain, le réseau a bien fonctionné: « A vrai dire, je ne pensais pas réellement reprendre. Puis j’ai eu contact avec Damien Catala (formé à l’USC, ex-talonneur du FCTT). Il m’a parlé du projet du club puis m’a mis en contact avec Sylvain Gomez, le nouvel entraîneur du club toulousain tout juste promu en Fédérale 1 (avec Damien Toyas). Tout s’est bien passé« .
L’intégration n’a posé aucun souci aux deux ex-partenaires. « La Lague » confirme: « J‘ai bien pris mes marques. Le fait que je connaisse déjà certains joueurs m’a grandement aidé. De ce que j’en ai vu, on a vraiment un très bon groupe qui évolue dans une ambiance familiale. Le seul problème actuellement, c’est que certains sont en vacances et que le groupe n’est jamais réellement au complet pour s’entraîner. Côté, jeu, la stratégie mise en place par le staff est intéressante. Même si on est dans une poule homogène et costaud (poule 3), je pense qu’on a de quoi tirer notre épingle du jeu. D’autant plus que les très grosses écuries évoluent désormais en Nationale« . Damien Weber confirme: « C’est en quelque sorte un retour aux sources, et je dois bien avouer que j’ai été agréablement surpris. On s’entraîne le soir, après le travail, à raison de trois séances collectives par semaine (plus deux séances de musculation). Le club a un beau projet et est très bien structuré. Le groupe est jeune, tout le monde est concerné. Au complet, on devrait en embêter plus d’un. A titre plus personnel, j’ai hâte de jouer à Dijon, où j’ai passé deux ans au sein du pôle Espoirs entre 15 et 17 ans« .
Le championnat de Nationale battra alors son plein. Après un déplacement à Bourg en Bresse pour l’ouverture (défaite 12-21), les Blagnacais en sont à une victoire pour trois revers. Autant dire que le retour à la compétition de Weber devrait faire du bien aux Caouecs. Pour sa part, avec le FCTT, Clément Lagain a enfin commencé sa saison avec un match nul ce dimanche contre Céret (10-10). Le début d’un nouveau chapitre de leur vie, tant sportive que professionnelle.
En fin de saison dernière, le pilier Damien Weber et l’ailier Clément Lagain ont achevé leur aventure columérine, mettant par-là même un terme à leur carrière professionnelle. Néanmoins, pas question pour ces « néo-retraités » d’arrêter de jouer et d’assouvir leur passion pour ce sport qui leur a tant apporté. Tout en se lançant dans un nouveau défi : celui de la vie active. Très active… (par Marco Matabiau).
La fin de l’exercice 2020/2021 laisse un goût amer dans la bouche de chacun des deux joueurs. Comme l’explique Clément Lagain, passé par l’US Tyrosse et l’Aviron Bayonnais: « Après huit années passées au club, c’est vraiment rageant d’arrêter à cause de la pandémie de Covid-19. D’autant plus qu’on a réalisé une superbe saison, qu’on était en tête de la Pro D2 (77 points, 17 victoires en 23 rencontres) et qu’on était donc bien partis pour jouer les phases finales d’accession au Top 14« . Le discours est sensiblement identique chez Damien Weber, pour sa part originaire de Forbach, dans l’Est de la France. Cependant, les raisons diffèrent: « En 2018-2019, on avait galéré pour se maintenir, arrachant les points décisifs sur le terrain du Biarritz Olympique (victoire 21-18 lors de la 28è journée). La saison dernière, c’était différent. Je n’avais pas pris de vacances du fait de mon implication à la boucherie, j’ai repris fatigué. Du coup, j’ai eu une tendinite au tendon d’Achille, puis une blessure au genou. J’ai repris le jeu trop tôt, pas bien préparé. Puis je me suis fait une déchirure au tendon lors du match de préparation face au Stade Toulousain« . Il enchaîne ensuite les pépins physiques jusqu’à la rupture du tendon douloureux. Il entame alors une grosse période de rééducation, interrompue par l’épidémie de coronavirus. Les deux joueurs auraient bien prolongé d’une ou deux saisons, mais le club à la colombe en a décidé autrement.
Le choix de la pluri-activité
Vint alors l’heure d’étudier les différentes options qui s’offraient à eux. Pour Clément Lagain, les choses étaient claires dès le départ: « J’ai eu des propositions de nombreux clubs, notamment en Pro D2 et en Nationale. Toutefois, je ne voulais pas m’éloigner de la région toulousaine. En effet, mon épouse est ostéopathe à Plaisance du Touch et je viens d’avoir une petite fille. Je voulais la voir grandir, profiter de ma famille et surtout ne pas être loin d’elles« . Concernant l’après-rugby, le natif de Saint-Jean de Marsacq (dans les Landes), menuisier de formation, envisage sa reconversion dans ce domaine : « Certes, je n’ai pas exercé depuis longtemps. Je vais donc m’engager sur un an pour valider un titre pro chez les Compagnons, histoire de bien me remettre à niveau… et dans le bain« .
Pour Damien Weber, la reconversion avait déjà commencé lors de sa carrière professionnelle. L’ex-joueur du Stade Français (champion de France en 2007 face à Clermont) est propriétaire d’une boucherie (à Colomiers justement) depuis le 26 septembre 2018: « La première année a été difficile financièrement, j’ai dû énormément travailler, jongler avec le rugby. Cela ne m’a notamment pas aidé par rapport aux blessures« . En revanche, quand il s’est agi de trouver un club pour la saison 2020-2021, la boucherie a finalement été un élément déterminant: « Pendant la crise de la Covid, on disait au gens d’aller chez les commerçants du coin, pour les aider dans ces périodes compliquées. J’ai alors fait la connaissance d’Eric Escribano, l’un des entraîneurs de Blagnac (avec Romain Fuertes, Christophe Deylaud étant le manager), qui est passé à l’Atelier. Je lui ai expliqué que si Colomiers ne me gardait pas, j’avais tout de même envie de continuer. Il m’a laissé un peu de temps, puis a donné mon numéro au président Benoit Trey. On a bien accroché. L’autre avantage, c’est qu’on s’est mis d’accord pour que je ne reprenne que fin septembre, début octobre, le temps que je peaufine ma rééducation avec David Gouze« .
Quant à Clément Lagain, le réseau a bien fonctionné: « A vrai dire, je ne pensais pas réellement reprendre. Puis j’ai eu contact avec Damien Catala (formé à l’USC, ex-talonneur du FCTT). Il m’a parlé du projet du club puis m’a mis en contact avec Sylvain Gomez, le nouvel entraîneur du club toulousain tout juste promu en Fédérale 1 (avec Damien Toyas). Tout s’est bien passé« .
L’intégration n’a posé aucun souci aux deux ex-partenaires. « La Lague » confirme: « J‘ai bien pris mes marques. Le fait que je connaisse déjà certains joueurs m’a grandement aidé. De ce que j’en ai vu, on a vraiment un très bon groupe qui évolue dans une ambiance familiale. Le seul problème actuellement, c’est que certains sont en vacances et que le groupe n’est jamais réellement au complet pour s’entraîner. Côté, jeu, la stratégie mise en place par le staff est intéressante. Même si on est dans une poule homogène et costaud (poule 3), je pense qu’on a de quoi tirer notre épingle du jeu. D’autant plus que les très grosses écuries évoluent désormais en Nationale« . Damien Weber confirme: « C’est en quelque sorte un retour aux sources, et je dois bien avouer que j’ai été agréablement surpris. On s’entraîne le soir, après le travail, à raison de trois séances collectives par semaine (plus deux séances de musculation). Le club a un beau projet et est très bien structuré. Le groupe est jeune, tout le monde est concerné. Au complet, on devrait en embêter plus d’un. A titre plus personnel, j’ai hâte de jouer à Dijon, où j’ai passé deux ans au sein du pôle Espoirs entre 15 et 17 ans« .
Le championnat de Nationale battra alors son plein. Après un déplacement à Bourg en Bresse pour l’ouverture (défaite 12-21), les Blagnacais en sont à une victoire pour trois revers. Autant dire que le retour à la compétition de Weber devrait faire du bien aux Caouecs. Pour sa part, avec le FCTT, Clément Lagain a enfin commencé sa saison avec un match nul ce dimanche contre Céret (10-10). Le début d’un nouveau chapitre de leur vie, tant sportive que professionnelle.