Lisle-sur-Tarn a terminé premier de sa poule de promotion Honneur Occitanie, avec la manière. Le ticket pour la (re)montée en Honneur en poche (voir notre article), en cette année de centenaire pour le club, quel beau cadeau pour tout le club. Mais ça, c’était avant que la crise du coronavirus ne vienne changer la donne, et offrir un temps de réflexion supplémentaire, et visiblement nécessaire, pour accepter ou pas cette promotion. L’entraîneur Régis Sacarrère s’était engagé à nous tenir au courant et à nous expliquer le pourquoi de la décision finale…
Régis, la décision est prise donc ?
Nous avions le choix de monter ou pas. Notre façon de fonctionner est collective. Les joueurs se sont réunis entre eux, pour dégager un point de vue unique, pour avoir un oui ou un non. Idem pour les dirigeants, les coachs, avec quinze personnes qui se sont exprimées. Au final, c’est une grande majorité qui a décidé de ne pas monter.
Pourquoi ?
On est trop dans l’incertitude par rapport à des recrues potentielles, d’autant plus qu’il fallait se positionner avant le 4 mai pour respecter la volonté de la FFR. On aurait plus de temps, peut-être que la décision aurait été différente, mais là, il y avait beaucoup trop d’incertitudes au niveau de l’effectif, et même au niveau de la date de reprise de la prochaine saison. Franchement, aujourd’hui, impossible d’affirmer que l’on reprendra en septembre, en octobre ou en janvier 2021.
N’y-t-il pas une frustration à refuser une montée que vous avez acquise sur le terrain ?
Les joueurs sont frustrés oui, mais il faut savoir faire preuve de lucidité. Il y a l’obligation de jouer à 15 en B, d’avoir un effectif, des dirigeants, des moyens financiers autres. On le sait pour y être passés il y a quelques saisons, et la fin a été douloureuse. On ne veut pas le revivre, mais on veut se préparer pour revenir plus fort, pérenniser le club, mettre l’accent sur la formation et monter dans de meilleures conditions. La montée n’était pas l’objectif de la saison. Tant mieux pour nous d’avoir réalisé cette belle saison, comme celle d’avant où on avait terminé deuxième. Mais parfois, entre la raison et la passion…
Cette situation exceptionnelle liée au coronavirus vous a permis de choisir, sans quoi, vous seriez donc montés ?
Forcément oui. La modification de la règle pour les droits acquis tout en restant à notre niveau, a pesé dans la balance. Car ce serait un non sens de repartir en promotion sans pouvoir jouer les phases finales. D’autant que je précise que notre objectif pour la saison prochaine, est de se structurer, pour monter. Peut-être que certains ne comprendront pas notre décision, d’autres diront que l’on manque d’ambition… Pas du tout, bien au contraire. On voit des équipes qui explosent en vol après une montée mal digérée, nous on annonce que l’on veut avoir des fondations solides, pour monter et rester en Honneur.
Gaillac, votre « voisin » le plus proche, refuse également la montée en fédérale 1, à plus ou moins long terme, une entente entre les deux clubs n’est-elle pas incontournable ?
Nous entretenons de très bonnes relations avec Gaillac, grâce notamment à Sébastien Gimenez (co-entraîneur) qui est très actif et qui a fait un gros travail pour faire jouerl e réseau. Il n’y a pas de partenariat formel, même si nos juniors sont en entente. Ceci dit, il est clair entre nous qu’un jeune de 19 ans trop juste pour jouer en fédérale 2, viendra chez nous pour se former, et repartira à Gaillac s’il le mérite. C’est dans l’ordre des choses. Donc plutôt que de parler d’une entente, je parlerai de collaboration, de concertation constructive. On va d’abord se pencher sur notre avenir et nous verrons bien dans quelques années si nos chemins sont amenés à se croiser plus sérieusement.