L’Association Sportive Penne Saint-Sylvestre (47) recevait dimanche dernier l’Union Sportive Lanquais Varennes (24), pour le compte de la première journée de Régionale 3. Problème, il n’y avait pas d’arbitre officiel pour diriger le match. Ce qui a provoqué la colère froide de Jacquie Babiel, président de l’ASPSS…
Un retour à l’arbitrage forcé
Le président Babiel a poussé et écrit un coup de gueule sur la page facebook de son club. Il nous raconte d’abord comment et pourquoi son entraîneur des avants a dû arbitrer cette rencontre au pied levé : « Jeudi, nous avions bien un arbitre sur Oval-e, mais le lendemain plus rien. On a donc dû trouver une solution de dernière minute. Normalement, chaque club doit avoir un coach en capacité d’arbitrer et on tire au sort pour savoir lequel des deux dirige la rencontre. Cependant, le seul Lanquaisien disponible avait dépassé l’âge légal de 55 ans. C’est donc Albéric Lascou, un de nos entraîneurs, qui s’y est collé. »
Une décision imprévue, mais pas une nouveauté pour le coach, qui a pour lui une certaine expérience comme arbitre en fédérale. Une chance a priori, mais le président lot-et-garonnais déplore aussi que son entraîneur ait connu une partie très compliquée, bien qu’il se soit proposé bénévolement :
« Pendant tout le match, il s’est fait insulter par le banc des Lanquais. Les coachs adverses n’ont pas cessé de critiquer, de parler d’arbitrage maison, de fautes oubliées, C’est incompréhensible, car avant le match, ils étaient totalement d’accord pour qu’il ait le sifflet. Résultat, Albéric a été sacrément dégouté par ce dimanche très difficile. Pourtant, il en a connu des matchs au centre du terrain, jusqu’en Fédérale 2. » Le match s’est finalement conclu par une victoire 21-0 des locaux.
« Des jeunes écœurés de l’arbitrage … »
Pour expliquer ce problème d’arbitre ce week-end, la Ligue Nouvelle-Aquitaine a évoqué le retard du renouvellement de certains certificats médicaux. Cependant, Jacquie Babiel considère qu’il y a un problème plus profond : « Je pense qu’il faut davantage former les jeunes. En Régionale 3, ils ne sont pas accompagnés sur chaque rencontre, alors que ce sont les matchs les plus compliqués à gérer. Ils se retrouvent seuls face à la pression des bancs et du public, ce n’est pas toujours un cadeau. »
D’ailleurs, il en profite pour pointer du doigt l’impunité de ceux qui insultent les arbitres : « Nous devons absolument mettre en place de vraies sanctions à chaque fois qu’un coach ou des pseudo-supporters dépassent les limites. Sinon, le nombre de jeunes, écœurés de l’arbitrage, continuera à grandir d’année en année. À titre d’exemple, comme chaque club, nous devons fournir un arbitre pour 7 ou 8 matchs. Et bien, je peux vous dire que c’est compliqué d’en trouver parmi les licenciés. »
« Les petits clubs sont les vaches à lait du rugby français. »
Si l’absence d’un arbitre pour une rencontre peut arriver à tous les niveaux, le président de l’ASPSS considère que la Régionale 3 est la division la plus touchée : « Forcément, dès qu’il manque des arbitres quelque part, ça se répercute sur le plus bas niveau, pour compenser. C’est d’ailleurs sûrement ce qu’il nous est arrivé dimanche, puisque l’arbitre prévu a finalement disparu. A nous, peut-être, de monter les échelons pour ne plus connaitre cette situation. »
Plus généralement, Jacquie Babiel ressent aussi un manque de considération de la Ligue Nouvelle-Aquitaine et de la FFR envers la Régionale 3 : « Il ne faut pas oublier que lorsqu’on reçoit une rencontre, on paye 150€ pour l’arbitrage, plus 60€ s’il y a un officiel. Globalement, on paye beaucoup à la Fédération et à la Ligue, mais les retombées ne sont à la hauteur. Les petits clubs sont vraiment les vaches à lait du rugby français, alors qu’une bonne partie peine déjà à survivre. »
Espérons pour tous les acteurs concernés, que tous les entraîneurs de Régionale ne soient pas obligés d’emporter dans leur sac, un sifflet. Au cas où…
L’Association Sportive Penne Saint-Sylvestre (47) recevait dimanche dernier l’Union Sportive Lanquais Varennes (24), pour le compte de la première journée de Régionale 3. Problème, il n’y avait pas d’arbitre officiel pour diriger le match. Ce qui a provoqué la colère froide de Jacquie Babiel, président de l’ASPSS…
Un retour à l’arbitrage forcé
Le président Babiel a poussé et écrit un coup de gueule sur la page facebook de son club. Il nous raconte d’abord comment et pourquoi son entraîneur des avants a dû arbitrer cette rencontre au pied levé : « Jeudi, nous avions bien un arbitre sur Oval-e, mais le lendemain plus rien. On a donc dû trouver une solution de dernière minute. Normalement, chaque club doit avoir un coach en capacité d’arbitrer et on tire au sort pour savoir lequel des deux dirige la rencontre. Cependant, le seul Lanquaisien disponible avait dépassé l’âge légal de 55 ans. C’est donc Albéric Lascou, un de nos entraîneurs, qui s’y est collé. »
Une décision imprévue, mais pas une nouveauté pour le coach, qui a pour lui une certaine expérience comme arbitre en fédérale. Une chance a priori, mais le président lot-et-garonnais déplore aussi que son entraîneur ait connu une partie très compliquée, bien qu’il se soit proposé bénévolement :
« Pendant tout le match, il s’est fait insulter par le banc des Lanquais. Les coachs adverses n’ont pas cessé de critiquer, de parler d’arbitrage maison, de fautes oubliées, C’est incompréhensible, car avant le match, ils étaient totalement d’accord pour qu’il ait le sifflet. Résultat, Albéric a été sacrément dégouté par ce dimanche très difficile. Pourtant, il en a connu des matchs au centre du terrain, jusqu’en Fédérale 2. » Le match s’est finalement conclu par une victoire 21-0 des locaux.
« Des jeunes écœurés de l’arbitrage … »
Pour expliquer ce problème d’arbitre ce week-end, la Ligue Nouvelle-Aquitaine a évoqué le retard du renouvellement de certains certificats médicaux. Cependant, Jacquie Babiel considère qu’il y a un problème plus profond : « Je pense qu’il faut davantage former les jeunes. En Régionale 3, ils ne sont pas accompagnés sur chaque rencontre, alors que ce sont les matchs les plus compliqués à gérer. Ils se retrouvent seuls face à la pression des bancs et du public, ce n’est pas toujours un cadeau. »
D’ailleurs, il en profite pour pointer du doigt l’impunité de ceux qui insultent les arbitres : « Nous devons absolument mettre en place de vraies sanctions à chaque fois qu’un coach ou des pseudo-supporters dépassent les limites. Sinon, le nombre de jeunes, écœurés de l’arbitrage, continuera à grandir d’année en année. À titre d’exemple, comme chaque club, nous devons fournir un arbitre pour 7 ou 8 matchs. Et bien, je peux vous dire que c’est compliqué d’en trouver parmi les licenciés. »
« Les petits clubs sont les vaches à lait du rugby français. »
Si l’absence d’un arbitre pour une rencontre peut arriver à tous les niveaux, le président de l’ASPSS considère que la Régionale 3 est la division la plus touchée : « Forcément, dès qu’il manque des arbitres quelque part, ça se répercute sur le plus bas niveau, pour compenser. C’est d’ailleurs sûrement ce qu’il nous est arrivé dimanche, puisque l’arbitre prévu a finalement disparu. A nous, peut-être, de monter les échelons pour ne plus connaitre cette situation. »
Plus généralement, Jacquie Babiel ressent aussi un manque de considération de la Ligue Nouvelle-Aquitaine et de la FFR envers la Régionale 3 : « Il ne faut pas oublier que lorsqu’on reçoit une rencontre, on paye 150€ pour l’arbitrage, plus 60€ s’il y a un officiel. Globalement, on paye beaucoup à la Fédération et à la Ligue, mais les retombées ne sont à la hauteur. Les petits clubs sont vraiment les vaches à lait du rugby français, alors qu’une bonne partie peine déjà à survivre. »
Espérons pour tous les acteurs concernés, que tous les entraîneurs de Régionale ne soient pas obligés d’emporter dans leur sac, un sifflet. Au cas où…