[Régionale 3 : Racing Clape Plage Armissan – US Nissan Colombiers, mais que s’est-il vraiment passé ?] C’est un triste sentiment de déjà vu (voir article de la semaine dernière), puisqu’un match de rugby amateur s’est de nouveau arrêté avant la 80ème minute. En régionale 3 Occitanie, le Racing Clape Plage Armissan, dernier de la poule 2 (12 pts), accueillait l’US Nissan Colombiers, 4ème (41 pts). Le match aller, disputé sans incident notoire, s’était terminé sur une victoire des Héraultais 25-13, qui avaient donc naturellement les faveurs des pronostics pour cette 15ème journée. Mais les locaux, en besoin de points pour tenter d’accrocher une éventuelle 8ème place et continuer le championnat, espéraient bien signer un 4ème succès…
Ce match retour a été pour le moins heurté, entre plaquages hauts et autres accrochages répétés. Derrière le grillage les noms d’oiseaux et les provocations diverses ont fusé, attisant les tensions auprès des joueurs et sur les bancs de touche. Ces accrochages multiples, sanctionnés par plusieurs cartons jaunes, ont malheureusement perduré. Au point qu’à cinq minutes du terme, une bagarre générale a éclaté, plusieurs joueurs en sortaient avec le visage tuméfié. Deux d’entre eux, côté Armissan, étaient particulièrement touché. Alors que l’arbitre se préparait à adresser un carton rouge pour chaque équipe, une seconde bagarre éclatait. L’arbitre décidait alors de mettre fin prématurément à cette rencontre à l’ambiance délétère.
Le journal local l’indépendant a rapporté dès ce dimanche soir qu’un joueur d’Armissan, à terre, aurait reçu un coup de pied au visage par un joueur adverse, obligeant les pompiers à l’emmener à l’hôpital de Narbonne pour le soigner. Un autre joueur d’Armissan le rejoindra, touché lui aussi au visage. « Ces joueurs ont des traumas, des points de suture et des fractures » nous confiait un responsable du club audois, qui ne souhaitait s’étaler plus longuement : « Pour le moment nous ne communiquerons pas sur le sujet, le dossier est dans les mains de la commission de discipline. »
« Quand on file des boîtes, il faut s’attendre à en recevoir aussi. »
De son côté, l’équipe de Nissan-Colombiers s’indignait des propos rapportés dans la presse locale. Eric Eugone, président des Héraultais, tenait même à pouvoir s’exprimer pour réhabiliter son équipe et donner une toute autre version des faits : « Dès le début du match, les joueurs d’Armissan n’ont pas arrêté de mettre des coups et des fourchettes. Notre pilier s’est fait marcher dessus en première mi-temps, il s’est relevé d’un regroupement avec le visage marqué par un crampon. L’arbitre a dit n’avoir rien vu, ok, peut-être, mais il aurait pu avertir l’équipe adverse, parler à son capitaine. L’ambiance était malsaine, jusque derrière le grillage, où j’ai entendu de tout. A la 75ème minute, et pas à un quart d’heure de la fin, comme indiqué dans l’Indépendant, il y a eu deux autres fourchettes, et là, ça a déclenché oui. »
Le président, passablement remonté par cet article qu’il considère à charge, tient à faire savoir son point du vue plus global : « Quand on file des boîtes, il faut s’attendre à en recevoir aussi. L’arbitre a sorti un rouge de chaque côté après cette bagarre, ce qui est logique. Mais les joueurs d’Armissan sont revenus à la charge pour déclencher à nouveau. Là, l’arbitre a sifflé la fin de la rencontre. Et il a mentionné sur son rapport : « arrêt du match cause Armissan ». Ce qui me semble assez clair non ? ».
« Triste d’en arriver là… »
Et Eric Eugone de poursuivre dans son analyse de cette fin de rencontre détestable : « C’est triste d’en arriver là oui. Triste d’abord pour les joueurs blessés. J’ai pris des nouvelles de celui d’Armissan qui était le plus touché. Ce qui est normal, on ne vient à un match de rugby pour en sortir blessé de la sorte. A-t-il pris un coup de pied, un coup de genou, un coup de poing, je ne peux pas vous le dire, mais je ne peux pas accepter qu’on soit pointé du doigt de la sorte. Depuis le début de saison, nous n’avons eu aucun souci, on a pris des cartons jaunes oui, mais comme tout le monde. Ca va faire cliché, mais notre équipe est jeune, moyenne d’âge de 25 ans, en face, c’était des papas, de 35 à 40 ans, barbus, solides. Plus solides que nous, ça c’est sûr, peut-être qu’ils se sont dit qu’ils allaient intimider nos jeunes, les faire reculer. Mais ça ne s’est pas passé comme ça, et ça les a vexés. Je rajoute qu’Armissan avait, contrairement à ce qui a été dit, un enjeu sur ce match : en le gagnant, ils pouvaient encore espérer se qualifier. Ils ont choisi de la jouer à l’ancienne, c’est dommage. »
La gendarmerie locale, prévenue rapidement de ces incidents, s’est déplacée rapidement pour constater les faits, et ramener le calme. Selon nos informations, des plaintes devraient être déposées dans chaque camp. Enfin, aucun incident en dehors du terrain n’était à déplorer. Un moindre mal. Mais un dossier de plus pour la Commission de Discipline occitane…
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