Dans la poule 4, la septième journée du championnat de Régionale 2 offrait une opposition entre deux sommités du rugby midi-pyrénéen. A domicile, l’Union Sportive Portésienne (6ème, 14 points) souhaitait rebondir après le revers subi sur les terres du Rugby Club Mazères (26-31), pourtant peu en réussite en ce début d’exercice. Les visiteurs, à savoir le Stade Saint Orennais XV (3ème, 16 points), restaient pour leur part sur un succès probant (35-17) face à Labarthe-sur-Lèze… (Par Marco Matabiau/ Photos Alain Montségur)
Après une minute d’applaudissements à la mémoire de Grégory Roses, ancien joueur de Portet décédé quelques jours plus tôt, les deux équipes attaquaient fort la rencontre. Face au vent, l’USP essayait de marquer au fer rouge les visiteurs du jour, mettant l’accent sur les impacts à chaque point de rencontre. Un enthousiasme qui débordait parfois sur certains déblayages, puisque les locaux se voyaient sanctionnés à deux reprises (3ème, 6ème). Saint-Orens devait se contenter de peu et tentait de contrer en envoyant le ballon en bout d’aile, comme sur cette transmission acrobatique de l’ouvreur Julien pour mettre son ailier Petton en débordement. Les Rouge et Noir bénéficiaient d’une pénalité après un plaquage haut du troisième ligne portésien Allemane sur son vis-à-vis Niodo. Une légère échauffourée s’en suivait contre le grillage. Sans conséquences. La pénalité obtenue se transformait en pénal touche, mais cette dernière ne donnait rien (11ème).
La conquête posait d’ailleurs de sérieux soucis aux alignements des deux camps. Il fallait se rabattre sur le combat au sol pour glaner quelques ballons, à l’image de ce grattage de Turies sur l’arrière saint-orennais Jean (16ème). Entre imprécisions et maladresses, les visiteurs ouvraient tout de même la marque par la botte de Julien (3-0, 22ème). Les locaux mettaient un peu de temps à réagir mais y parvenaient après la demi-heure. Et de quelle manière! Départ d’Allemane derrière sa mêlée, relais du solide Turies, qui perçait. L’ouvreur Calmus venait ensuite se proposer à hauteur et progressait. Portet obtenait une pénalité, qui se transformait en une nouvelle mêlée. Au sortir de celle-ci, Turies, décidément très sollicité, fixait à nouveau plein axe. Trois temps de jeu plus tard, l’ailier Ghrib, servi à cinq mètres de la ligne, passait par un trou de souris et marquait l’essai. Le deuxième ligne (oui oui!) Villas transformait (7-3, 35ème).
Malgré cette embellie des locaux la fin de période était plutôt saint-orennaise. A proximité des 22 adverses, le deuxième ligne Catel captait le cuir dans l’alignement. S’en suivait un beau maul porté duquel s’extirpait Niodo. Le talonneur, bien que plaqué, libérait pour son troisième ligne et capitaine Cortes, qui pensait aplatir. M. Marty en jugeait autrement et n’accordait pas l’essai, mais un renvoi sous les barres (39ème). Dans les arrêts de jeu, « Saint-O » recollait toutefois grâce à la botte de Julien (7-6, 40ème + 2). Il était alors temps pour chacun de récupérer.
Portet profite bien du vent en seconde période
Touché aux abducteurs, l’ouvreur portésien Calmus devait céder sa place à Castigne. Désormais obligés de porter davantage le ballon, les visiteurs lançaient le jeu au large où le trois-quart centre Orrière, en bout d’aile, poussait rasant au pied dans les 22 adverses. L’arrière Malfait assurait parfaitement la couverture et permettait aux siens de se dégager (42ème). Les Saint-Orennais remettaient ça dans la foulée, cette fois côté gauche, sur lequel Petton s’illustrait avant d’être repris tout près de la ligne. L’action rebondissait mais une transmission maladroite entre le demi de mêlée Aguilar et Catel y mettait un terme (44ème). Pour sa part, Portet ne laissait pas passer l’occasion de creuser l’écart, à deux reprises (47ème, 51ème) par la botte de Villas (13-6).
Dans les secondes qui suivaient, Saint-Orens effectuait à son tour quelques modifications dans son effectif, cherchant sans doute à se donner un nouveau souffle. Jean et Martin étaient remplacés par Rodriguez et Sicre. Rien n’y faisait dans l’immédiat. Au contraire, ce sont les Rouge et Vert qui exerçaient une terrible pression et allaient inscrire leur deuxième essai de l’après-midi. « 89 » entre Allemane et Thieurmel (qui avait remplacé le capitaine Villas), deuxième temps de jeu avec une belle percussion de Villas (l’autre, le deuxième ligne!), puis Allemane, resservi à quelques centimètres de la ligne, marquait en force. Villas transformait pour donner 14 longueurs d’avance à sa formation (20-6, 58ème).
L’euphorie était de courte durée puisqu’après avoir inscrit son essai, Allemane écopait d’un carton jaune après un nouveau contact avec son homologue Niodo (64ème). La sanction était quasi immédiate. Saint-Orens faisait le siège de la ligne adverse, notamment grâce à deux belles interventions de Sicre, et le talonneur suppléant Postel faisait parler sa puissance pour conclure. Julien rajoutait les deux points de la transformation (20-13, 69ème). Les visiteurs pouvaient alors au moins envisager d’accrocher le bonus défensif, mais cet espoir faisait long feu quand le deuxième ligne Fenech se rendait à son tour coupable d’un plaquage haut. Il était lui aussi sanctionné d’un carton jaune (71ème). Comme pour remuer le couteau dans la plaie, Castigne réussissait la pénalité (23-13, 72ème). Les forces s’équilibraient quand Malfait, replacé au centre, plaquait haut Orrière. Nouveau carton jaune (77ème). « Saint-O » avait alors la balle de bonus défensif mais la gâchait: dans les 22 adverses, après une belle prise en touche de Jouault, le ballon était mal négocié dans le maul et M. Marty sifflait un en-avant (79ème). Plus rien ne serait marqué.
Ce duel entre deux des historiques de l’ex-comité des Pyrénées a tenu toutes ses promesses. Malgré certaines imprécisions et autres maladresses, les deux formations s’en sont donné à cœur joie sur la superbe pelouse de Salvador-Allende. Dominé d’entrée sur les impacts, le Stade Saint-Orennais XV n’aura pas vraiment su profiter de l’appui du vent et aura subi la majeure partie du premier acte. Mieux en seconde période, les hommes du trio Laurent Theillaud – Julien Parissenti – Christophe Gimenez Esteran auront su proposer davantage de variation dans leur jeu. Trop court toutefois, ne serait-ce que pour empocher un point de bonus défensif. Citons tout de même les prestations de Fenech (très présent dans le combat au près), du troisième ligne Niodo (très souvent sollicité pour faire avancer les siens) et de l’ailier Petton, qui a montré de belles qualités de vitesse. A venir: un affrontement en Rouge et Noir sur les terres du Rugby Club Mazères.
Marquer l’adversaire dès l’entame. Tel avait dû être le discours des entraîneurs portésiens Franck Allemane et Olivier Gonzalez à leurs troupes. Message reçu 5 sur 5 si l’on en juge par les vingt premières minutes des locaux. Certes imprécis (notamment dans l’alignement), les Portésiens ont, contre le vent, imprimé le rythme de la rencontre, recentrant le débat au près, notamment grâce aux charges du troisième ligne Allemane et du deuxième ligne Villas (Jimmy, par ailleurs excellent buteur !), véritables leaders de combat de l’équipe. Sans parler du trois-quart centre Balanca, redoutable défenseur. Le demi de mêlée Villas (Baptiste) aura sans cesse dynamisé le jeu des siens. Quant au trois-quart centre Turies, il aura constitué un point d’ancrage des plus précieux pour toute la ligne d’attaque. Prochaine échéance: un déplacement sur la pelouse de l’US Fuxéenne.
Réactions
Olivier Gonzalez (Entraîneur, USP) : « Pour une fois, on a maitrisé le match de bout en bout. Un état d’esprit retrouvé face à une courageuse équipe de Saint-Orens qui avait de plus, belle allure. On est bien contents de cette victoire qui nous fait du bien. »
David Bruned (Président, SSO XV): « Il y avait la place de gagner. C’est bien dommage. Portet est rentré fort en début de rencontre. On revient au score, mais on lâche par la suite, notamment après le carton jaune (…) Du positif toutefois. Le groupe est en train de se créer. On a été solidaires tout au long de la partie. C’est très encourageant pour la suite. »
Rémy Allemane (Troisième ligne, USP): « Une victoire qui fait plaisir, on a vu de l’envie. On a mis les ingrédients qu’il fallait (…) On voulait les recentrer au départ puis écarter davantage le jeu. Un peu dur contre le vent, mais on a tout de même réussi à le faire. »
Pierre Fenech (Deuxième ligne, SSO XV): « En première mi-temps, on est dominés sur les points de rencontre, et pas assez incisifs sur la conservation. Ils en profitent en marquant un bel essai. L’essai refusé, c’est anecdotique. En seconde période, on revient bien, on met du jeu, notamment en jouant sur les extérieurs, mais on ne trouve pas les clés pour marquer. Eux marquent trois fois. On concède une défaite, c’est rageant, car la poule est serrée et on pouvait obtenir mieux. Il faut faire avec, c’est comme ça ».
Feuille de match
A Portet-sur-Garonne (Stade Salvador-Allende): Union Sportive Portésienne bat Stade Saint Orennais XV 23 à 13 (mi-temps: 7 à 6).
Arbitrage: M. Sébastien Marty (Ligue Occitanie).
Cartons jaunes: à l’USP, Allemane (64ème), Malfait (77ème); au SSO XV, Fenech (71ème).
Pour Portet: 2 essais Ghrib (35ème), Allemane (58ème), 3 pénalités Villas (47ème, 51ème), Castigne (72ème), 2 transformations Villas.
Pour Saint-Orens: 1 essai Postel (69ème), 2 pénalités (22ème, 40è + 2) et 1 transformation Julien.
Composition Portet: Malfait; Darre, Balanca, Turies, Ghrib; Calmus (o), Villas B. (m, cap); Allemane, Backmann, Fassini; Villas J., Delon; Cavalli, Lapene, Béranger.
Sur le banc: Cueille, Dejean, Cazaux, Belmonte, Thieurmel, Castigne, Candelon.
Entraîneurs: Franck Allemane et Olivier Gonzalez.
Composition Saint-Orens: Jean; Petton, Martin, Orrière, Lopez; Julien (o), Aguilar (m); Niodo L., Alegre, Cortes (cap); Catel, Fenech; Jullie, Niodo E., Coquil.
Sur la banc: Postel, Jouault, Barbera, Buard, Molinie, Sicre, Rodriguez.
Entraîneurs: Laurent Theillaud, Julien Parissenti et Christophe Gimenez Esteran.