La saison régulière terminée, ce weekend débutaient les barrages des divers championnats régionaux de la Ligue Occitanie. Dès ce premier tour, la Régionale 2 nous offrait déjà un beau duel de champions. A domicile, le Stade Saint-Orennais XV venait en effet de s’imposer lors des Boucliers de Terroir face aux voisins de Quint-Fonsegrives (26-24) et comptait bien, dans la foulée, lancer de la meilleure des manières ses phases finales. Il va sans dire que les visiteurs du jour, à savoir les Ariégeois Union Sportive Fuxéenne, sans doute galvanisés par leur titre départemental obtenu face au Stade Lavelanétien (27-15), ne l’entendaient guère de la même oreille… (Par Marco Matabiau/ Photos Alain Montségur)
Les premières minutes de la rencontre étaient à l’image de ce que les spectateurs, venus en nombre, allaient vivre tout au long de l’après-midi. Longue séquence de conservation haut-garonnaise, articulée autour du troisième ligne Petriat et du pilier Alègrel, mais Foix faisait front et contrait par son demi de mêlée Martinez, qui poussait au pied. Le ballon était récupéré, après un beau numéro de « dribbling », par Djemane. L’ailier gauche pensait se faire la belle jusqu’à l’en-but. C’était sans compter sur le retour de son vis-à-vis Clavel, qui permettait à son arrière-garde de gratter le ballon et d’obtenir une pénalité (3ème). Quelle entrée en matière!
Servi dans la ligne, le deuxième ligne Ripoll assure la continuité du jeu.
Toujours maitre du cuir, « Saint-O » posait la première banderille de l’après-midi. Après un lancement côté gauche, Aguilar inversait et trouvait Catel. Offload pour Clavel, qui remettait intérieur pour Ribera. Pris, l’ouvreur libérait, puis Aguilar servait à hauteur Postel. Impossible alors de refuser au puissant pilier l’accès à l’en-but. Ribera transformait (7 – 0, 6ème). Les Fuxéens ne s’en laissaient pas compter pour autant et réagissaient rapidement. Longue séquence initiée par le départ du troisième ligne Hauquin derrière sa mêlée. Redoublée d’école entre Lozano Brunel et son trois-quart centre Martins, avant que Djemane, venu de l’aile opposée, n’allonge pour son homologue Vié, lequel partait conclure en coin (7 – 5, 12ème).
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Sous le regard de Besset (bandeau), Hauquin démarre derrière son paquet d’avants. Le premier essai ariégeois est en marche.
Saint-Orens reprenait quelque peu ses aises, après une belle percée de l’intenable Alègre côté gauche. La pénalité obtenue suite au plaquage haut de Maurens était convertie par Ribera (10 – 5, 17ème). L’USF remettait la main sur le ballon et pressait par le trio Rosales – Besset – Lacoste. Face au rideau défensif, Martinez optait pour le petit par-dessus dans les 22, mais les locaux se dégageaient par Ribera (22ème). Les deux équipes jouaient à tout-va, même s’il fallait attendre d’avoir passer la demi-heure pour voir un nouvel essai.
Gouzy pris en tenaille par Oubreyrie (casqué) et Aguilar.
Et quel essai! Relance du triangle arrière saint-orennais Orrière – Clavel – Lopez. Les avants se mêlaient à la fête, avant qu’Aguilar n’éjecte pour Orrière, bien replacé. L’arrière perçait plein axe, se fendait d’une superbe feinte de passe, fixait l’ultime défenseur et servait à sa droite son ailier Lopez. Le plus Fuxéen des Haut-Garonnais filait derrière la ligne. Ribera rajoutait deux points (17 – 5, 32ème).
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Malgré la bonne défense de Besset, Catel (casque bleu) peut libérer ses bras.
C’est à ce moment que le staff ariégeois effectuait ses deux premiers changements. En première ligne, Tartie et Rosales étaient remplacés par Cazaux et Rouch. En face, le talonneur Niodo sortait quelques instants sur saignement (suppléé par « Boulon » Solignat) mais revenait dans la foulée. Les ultimes instants de ce premier acte voyaient Foix se rapprocher au score, Lozano Brunel faisant mouche à deux reprises (35ème avec l’aide du poteau droit, puis 40ème). A la pause, 17 – 11 pour les locaux.
Petriat plus haut que Martinez.
Chassé-croisé et final haletant : accrochez-vous !
Sur sa lancée de fin de première période, l’USF inscrivait les premiers points des quarante dernières minutes. Le maul porté progressait inexorablement, et Alègre se mettait à la faute. Sur l’avantage, Lozano Brunel attaquait la ligne, naviguait et servait main gauche son arrière Solana, lequel faisait parler sa pointe de vitesse pour marquer en coin. D’un maitre coup de pied, Lozano Brunel transformait, et Foix passait devant pour la première fois de la partie (17 – 18, 45ème). Pas pour bien longtemps néanmoins, puisque Ribera redonnait deux points d’avance à sa formation quelques instants plus tard (20 – 18, 47ème).
Ballon bien calé sous le bras, Pereira prend l’intervalle entre Alègre et Ribera.
Guère abattus, les visiteurs trouvaient une somptueuse 50 – 22. S’en suivait une copieuse séance de « pick and go », révélant le caractère de la défense saint-orennaise (qui perdait Alègre, touché et remplacé par le revenant Solignat). Une défense qui concédait toutefois une pénalité à 5 mètres. Pénalité jouée à la main mais sur laquelle Lacoste pouvait verser quelques larmes (pas de crocodile) puisqu’il commettait un en-avant au moment d’aplatir (52ème). Quelques minutes plus tard, la superbe relance initiée par Djemane avortait quand la dernière transmission entre Solana et Vié manquait de précision (57ème).
Notamment « lifté » par Goncalves (18), Cazaux lutte pour le gain du ballon. Pas soutenu par grand-monde, Jouret (19) fait ce qu’il peut.
Nouvelle vague de changements. A Saint-Orens, Oubreyrie et Catel sortaient, Boutonnet et Jouret entraient. En face, Lacoste, touché à la jambe, cédait son poste à Bergé. Au tour de ses coéquipiers de reprendre l’avantage. Séance au près des « gros » Ariégeois, toujours autour des deux ex-Appaméens Maurens et Hauquin. Le ballon était ensuite écarté jusqu’à Djemane, qui ne se faisait pas prier pour inscrire le troisième essai de sa formation.
A nouveau, Lozano Brunel transformait (20-25, 63ème). Retour en jeu du pilier Rosales, qui se signalait sur sa première prise de balle, progressant d’une bonne vingtaine de mètres. Les Fuxéens avançaient jusque dans les 22, où l’on retrouvait Bergé et Rosales, qui servait Pereira à hauteur. Repris, le trois-quart centre maitrisait toutefois mal son dernier geste.
Djemane permet aux siens de reprendre les devants. Cortes n’y peut rien. Orrière (arrière plan) se dit que les choses se compliquent.
Lors des dernières minutes, les deux équipes se rendaient coup pour coup. Après une énième longue séquence, Ribera et Orrières manœuvraient pour servir Petton. L’ailier, récemment entré en jeu, résistait au retour du dernier défenseur et marquait en coin, remettant ainsi les deux équipes à égalité (25-25, 74ème). Visiblement blessé, Jouret devait quitter ses camarades, entrainant ainsi le retour aux affaires de Petriat.
Ce dernier, sur son premier ballon, manquait de soutien et se faisait croquer au sol par Rouch. Pénalité. Aux 30 mètres, l’occasion était trop belle pour que Lozano Brunel ne la laisse passer (25-28, 77ème). Jusque dans les arrêts de jeu, Saint-Orens tentait de revenir, comme sur cette percée de Petton, auquel Martins faisait échapper le ballon au plaquage (79ème). Plus rien en serait marqué. Foix tenait son succès et sa qualification.
Les Fuxéens peuvent exulter. Ils joueront les huitièmes de finale du championnat d’Occitanie.
Quel spectacle les deux équipes ont offert ce dimanche sur la pelouse du Stade Gustave-Plantade, bien aidées en cela par l’excellente prestation du trio arbitral. Du jeu, du jeu et encore du jeu. Auteurs d’un début tonitruant, les joueurs Laurent Theillaud, Julien Cazaux et Christophe Gimenez ont rapidement pris l’avantage, usant d’un jeu plein de prises d’initiative et de continuité.
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En tête à la pause, ils auront pourtant semblé marquer le pas physiquement dans le dernier quart d’heure, cédant face aux assauts répétés des Ariégeois. Malgré les performances notables de Petriat, Ribera, Clavel et Orrière, la superbe saison des hommes du président Bruned s’arrête là, laissant tout de même espérer de bien belles choses pour les années futures.
Alliant qualités d’appuis et vitesse, Calvel (qui remet ici intérieur pour Lopez) s’est souvent montré insaisissable ballon en mains.
L’entraîneur fuxéen Paul Vals n’avait jamais gagné à Saint-Orens. Et bien, c’est désormais chose faite, et bien faite. Dominée lors de l’entame, menée de 12 points à la demi-heure, la formation menée par Paul Vals, Bruno Lozano et Yannick Fournié a ensuite fait feu de tout bois. Profitant d’un grand nombre de munitions fournies par leur paquet d’avants (avec Maurens, Lacoste et Hauquin en figures de proue), les lignes arrières s’en sont donné à cœur joie, dans le sillage des dynamiques Solana et Pereira. Le tout orchestré par un Lozano Brunel (13 points au compteur) de gala. Place désormais aux huitièmes de finale, dans l’Aveyron, à Espalion…
Précis, inspiré et incisif, Lozano Brunel a mené de main de maitre le jeu ariégeois.
Réactions
Yannick Fournié (Entraîneur, Foix): « On revient de l’enfer. Début de saison compliqué avec un nouveau groupe. Ils ont eu du mal à comprendre le système de jeu. Mais depuis la phase retour, on enchaine victoire sur victoire. De belle manière aussi, puisqu’on marque de beaux essais. On met du rythme. Quelque chose est en train de naitre ».
Coach Fournié mesure le chemin parcouru par ses protégés depuis le début de saison.
Laurent Theillaud (Entraîneur, Saint-Orens) : « On ne peut être que déçus au vu de la saison qui vient de s’écouler. On finit premiers de poule. Le groupe méritait mieux. Une superbe équipe en face, équilibrée, avec un bon buteur. On se trompe sur un ou deux coups, eux aussi. On est à 50 – 50. Le match se joue à rien. Foix a été bon partout. Je dis bravo. On a vu un bon match de rugby. Le fait est que le rugby est une remise en question permanente. On ne passe pas à côté du match. Deux équipes qui se rendent coup pour coup. C’est dur, mais c’est la réalité du rugby ».
Laurent Theillaud, déçu à l’issue de la rencontre, mais fier de la saison accomplie par « Saint-O ».
Gaël Pereira (Trois-quart centre, Foix) :« Avant tout, félicitations à cette belle équipe de Saint-Orens. Une victoire qui fait plaisir. On était venus en outsiders. On savait qu’en mettant de l’agressivité, il y avait quelque chose à faire. Rien n’a été simple. Ils jouent tous les ballons. On est allés la chercher, avec notre bon groupe. On n’a rien lâché, on est restés vaillants, même quand on concède d’entrée un essai. Après une grosse phase retour, on va essayer d’aller le plus loin possible ».
Gaël Pereira soulignait le remarquable état d’esprit des Fuxéens.
Axel Ribera (demi d’ouverture, Saint-Orens): « On perd face à une très belle équipe, qui a su patienter. On a été bons en défense, mais on a fini par craquer. Tout le mérite en revient à cette équipe de Foix. Je leur souhaite bonne continuation. Pour nous, la saison s’arrête aujourd’hui. Au terme de la rencontre, on s’est dit qu’on était tout de même fiers de ce que nous avions réalisé. On ne regrette rien et on reviendra plus forts l’année prochaine ».
La prestation aboutie d’Axel Ribera n’aura pas suffi pour les Haut-Garonnais.
Feuille de match
A Saint-Orens (Stade Gustave-Plantade) : Union Sportive Fuxéenne bat Stade Saint Orennais XV 28 à 25 (mi-temps: 17 à 11 pour Saint-Orens).
Arbitrage: M. Arnaud Gonzales assisté de Mme Laure Gonzales et M. Michel Payet (Ligue Occitanie).
Pour Foix: 3 essais Vié (12ème), Solana (44ème), Djemane (63ème), 3 pénalités (35ème, 40ème, 77ème) et 2 transformations Lozano Brunel.
Pour Saint-Orens: 3 essais Postel (6ème), Lopez (32ème), Petton (74ème), 2 pénalités (17ème, 47ème) et 2 transformations Ribera.
