Régionale 3 : Le rassemblement entre Haut-Salat et Castillon sauve l’un et réveil l’autre – L’Union Sportive Haut-Salat s’ajoute à la longue liste des clubs occitans en manque de licenciés pour cette nouvelle saison. Mais pas de forfait pour le club ariégeois, grâce à un rassemblement avec son voisin de Castillon-en-Couserans. En plus de sauver l’USHS, ce projet réveille le Club Olympique Castillonnais, endormi depuis 2017. Éric Cavaillé, co-président de Haut-Salat revient sur l’histoire de ce rassemblement et, plus généralement, la situation du rugby dans les vallées du Couserans. A l’avant veille de débuter le championnat, dans sa poule 5 de régionale 3 Occitanie…
Un effectif déjà réduit la saison dernière
Comme Gramat, Haut-Salat a frôlé le forfait, à cause d’un effectif trop maigre, et ce, malgré une trentaine de licenciés en septembre 2022. Le club a connu une saison difficile, et ne comptait plus que 15 joueurs cet été. Éric Cavaillé nous explique les raisons de cette baisse drastique : « Il y a une petite partie liée à la malchance. On a connu beaucoup de casse, certains des blessés n’ont pas repris ensuite. Mais le vrai problème, ce sont les quelques intermittents du spectacle : ils s’inscrivent, mais ne viennent que lorsque ça les arrange. Donc forcément, après une saison difficile, ils arrêtent. Malheureusement, je sais que beaucoup de clubs connaissent cette situation ».
La saison a été logiquement aussi longue que compliqué, pour les dirigeants, et bien sûr, pour les joueurs restants. Éric Cavaillé nous raconte ce chemin de croix : « Sur les 14 journées du championnat, on a rempli qu’une feuille de match à 22. Donc forcément, les résultats n’ont pas été bons. On termine avant-derniers, avec seulement trois victoires pour onze défaites. »
Paradoxalement, le club n’a déclaré qu’une seule fois forfait, lors de la 12ème journée, contre Lavernose-Lacasse : « Certes, on était très peu nombreux, mais on avait un noyau très dur de joueurs, qui n’ont jamais lâché. Je tiens d’ailleurs à les remercier, car on leur doit la survie du club, ce qui a permis d’ouvrir la voie vers un rassemblement cet été. »
Un projet de rassemblement bénéfique pour tous
Au vu de ces difficultés cumulées, la question de la survie du club s’est rapidement posée : « Dès le mois de mai, les joueurs ont contacté leurs connaissances à Castillon et nous ont proposé cette idée de rassemblement. Ils voulaient faire d’une pierre deux coups : réveiller le club de Castillon-en-Couserans, endormi depuis plusieurs d’années, et nous sauver. Ce projet nous convenait parfaitement, d’autant plus que nous connaissons bien nos homologues castillonnais. Avec l’apport de dix joueurs du village, fidèles malgré la mise en sommeil, notre problème de licenciés était quasiment réglé. Il nous reste encore à recruter 4 ou 5 anciens, ou des jeunes qui ont arrêté le rugby, et le compte sera bon » confirme Eric Cavaillé.
Malgré des liens amicaux évidents entre les deux clubs, ce choix de rassemblement avait de quoi surprendre de par un certain éloignement (30km de distance, soit…40 minutes !). Mais tout a été prévu : « Concrètement, nous alternerons, une semaine chez eux et une chez nous. En ce qui concerne la durée du trajet, la majorité des joueurs viennent de loin et mettent le même temps pour se rendre sur les deux terrains. Enfin, le minibus du club sera mis à disposition de ceux qui le souhaitent, pour faire les trajets en groupe et économiser un peu sur le carburant. »
Quant au futur de ce rassemblement, Éric Cavaillé est bien décidé : « Pour l’instant, chaque club reste une entité séparée, avec ses propres dirigeants, joueurs et infrastructures. Mais le projet est clairement d’en venir à une fusion, dès l’été prochain. À condition que cette saison se passe bien, évidemment. »
Un rassemblement de l’école de rugby avec Saint-Girons à double-tranchant.
Si cette nouvelle entente permet aux deux clubs ariégeois de former un groupe de 25 à 30 joueurs, les difficultés de recrutement persistent. Mais pour quelles raisons ? Selon Éric Cavaillé, l’USHS est surtout handicapée par sa situation géographique : « Démographiquement, on a besoin de toucher une zone la plus grande possible. Mais à Oust, nous sommes enclavés au fond d’une vallée, avec derrière l’Espagne. Nous sommes donc trop loin pour la plupart des joueurs libres. De plus, Saint-Girons, à 16 kilomètres seulement, est en Fédérale 2 et draine beaucoup de joueurs. »
Contrairement à d’autres clubs comme Capvern (également forfait), le Haut-Salat a une école de rugby, en rassemblement avec Saint-Girons. Ce qui ressemble à première vue à un gros avantage, au niveau du renouvellement des joueurs, s’avère, en fait, être à double-tranchant. Éric Cavaillé nous explique ce paradoxe : « Encore une fois, l’aspect démographique nous force à nous réunir. Sans cette entente, nos gamins n’auraient pas d’école de rugby. Donc, on ne peut pas dire qu’elle nous desserve. En revanche, on a un problème sur les montées des joueurs vers les séniors. Ils veulent tous tenter leur chance en Fédérale 2 et restent donc à Saint-Girons. C’est très louable de viser haut, mais objectivement, tous n’ont pas le niveau. De plus, les anciens en fin de carrière ne descendent plus en Régionale pour aider les plus petits clubs, comme ça pouvait se faire autrefois. On cherche donc à avoir un dialogue avec Saint-Girons sur ce sujet. On leur demande d’inciter les jeunes à venir s’aguerrir en Régionale, mais on ne sait pas si ce discours est réellement relayé. » Affaire à suivre donc, avec le premier match de championnat programmé à ce dimanche 1er octobre, à la Tour du Crieu…
Les Rambailleuses d’Ariège, l’exemple à suivre
Le rugby féminin, comme dans tant d’autres clubs depuis plusieurs années, montre le chemin à suivre. En Ariège, les « Rambailleuses d’Ariège », issue d’un autre rassemblement entre Rieucros (qui accueille les minimettes), Bélesta (les cadettes) et l’US Haut-Salat (les séniores) a depuis longtemps fait ses preuves. Éric Cavaillé s’en réjouit : « L’équipe féminine fonctionne très bien oui, et nous sommes très heureux de les avoir. Leur groupe ne fait que grandir d’année en année. Elles font rayonner le club et participeront sans aucun doute à son renouveau. » Ne dit-on pas que La femme est l’avenir de l’homme…
Régionale 3 : Le rassemblement entre Haut-Salat et Castillon sauve l’un et réveil l’autre – L’Union Sportive Haut-Salat s’ajoute à la longue liste des clubs occitans en manque de licenciés pour cette nouvelle saison. Mais pas de forfait pour le club ariégeois, grâce à un rassemblement avec son voisin de Castillon-en-Couserans. En plus de sauver l’USHS, ce projet réveille le Club Olympique Castillonnais, endormi depuis 2017. Éric Cavaillé, co-président de Haut-Salat revient sur l’histoire de ce rassemblement et, plus généralement, la situation du rugby dans les vallées du Couserans. A l’avant veille de débuter le championnat, dans sa poule 5 de régionale 3 Occitanie…
Un effectif déjà réduit la saison dernière
Comme Gramat, Haut-Salat a frôlé le forfait, à cause d’un effectif trop maigre, et ce, malgré une trentaine de licenciés en septembre 2022. Le club a connu une saison difficile, et ne comptait plus que 15 joueurs cet été. Éric Cavaillé nous explique les raisons de cette baisse drastique : « Il y a une petite partie liée à la malchance. On a connu beaucoup de casse, certains des blessés n’ont pas repris ensuite. Mais le vrai problème, ce sont les quelques intermittents du spectacle : ils s’inscrivent, mais ne viennent que lorsque ça les arrange. Donc forcément, après une saison difficile, ils arrêtent. Malheureusement, je sais que beaucoup de clubs connaissent cette situation ».
La saison a été logiquement aussi longue que compliqué, pour les dirigeants, et bien sûr, pour les joueurs restants. Éric Cavaillé nous raconte ce chemin de croix : « Sur les 14 journées du championnat, on a rempli qu’une feuille de match à 22. Donc forcément, les résultats n’ont pas été bons. On termine avant-derniers, avec seulement trois victoires pour onze défaites. »
Paradoxalement, le club n’a déclaré qu’une seule fois forfait, lors de la 12ème journée, contre Lavernose-Lacasse : « Certes, on était très peu nombreux, mais on avait un noyau très dur de joueurs, qui n’ont jamais lâché. Je tiens d’ailleurs à les remercier, car on leur doit la survie du club, ce qui a permis d’ouvrir la voie vers un rassemblement cet été. »
Un projet de rassemblement bénéfique pour tous
Au vu de ces difficultés cumulées, la question de la survie du club s’est rapidement posée : « Dès le mois de mai, les joueurs ont contacté leurs connaissances à Castillon et nous ont proposé cette idée de rassemblement. Ils voulaient faire d’une pierre deux coups : réveiller le club de Castillon-en-Couserans, endormi depuis plusieurs d’années, et nous sauver. Ce projet nous convenait parfaitement, d’autant plus que nous connaissons bien nos homologues castillonnais. Avec l’apport de dix joueurs du village, fidèles malgré la mise en sommeil, notre problème de licenciés était quasiment réglé. Il nous reste encore à recruter 4 ou 5 anciens, ou des jeunes qui ont arrêté le rugby, et le compte sera bon » confirme Eric Cavaillé.
Malgré des liens amicaux évidents entre les deux clubs, ce choix de rassemblement avait de quoi surprendre de par un certain éloignement (30km de distance, soit…40 minutes !). Mais tout a été prévu : « Concrètement, nous alternerons, une semaine chez eux et une chez nous. En ce qui concerne la durée du trajet, la majorité des joueurs viennent de loin et mettent le même temps pour se rendre sur les deux terrains. Enfin, le minibus du club sera mis à disposition de ceux qui le souhaitent, pour faire les trajets en groupe et économiser un peu sur le carburant. »
Quant au futur de ce rassemblement, Éric Cavaillé est bien décidé : « Pour l’instant, chaque club reste une entité séparée, avec ses propres dirigeants, joueurs et infrastructures. Mais le projet est clairement d’en venir à une fusion, dès l’été prochain. À condition que cette saison se passe bien, évidemment. »
Un rassemblement de l’école de rugby avec Saint-Girons à double-tranchant.
Si cette nouvelle entente permet aux deux clubs ariégeois de former un groupe de 25 à 30 joueurs, les difficultés de recrutement persistent. Mais pour quelles raisons ? Selon Éric Cavaillé, l’USHS est surtout handicapée par sa situation géographique : « Démographiquement, on a besoin de toucher une zone la plus grande possible. Mais à Oust, nous sommes enclavés au fond d’une vallée, avec derrière l’Espagne. Nous sommes donc trop loin pour la plupart des joueurs libres. De plus, Saint-Girons, à 16 kilomètres seulement, est en Fédérale 2 et draine beaucoup de joueurs. »
Contrairement à d’autres clubs comme Capvern (également forfait), le Haut-Salat a une école de rugby, en rassemblement avec Saint-Girons. Ce qui ressemble à première vue à un gros avantage, au niveau du renouvellement des joueurs, s’avère, en fait, être à double-tranchant. Éric Cavaillé nous explique ce paradoxe : « Encore une fois, l’aspect démographique nous force à nous réunir. Sans cette entente, nos gamins n’auraient pas d’école de rugby. Donc, on ne peut pas dire qu’elle nous desserve. En revanche, on a un problème sur les montées des joueurs vers les séniors. Ils veulent tous tenter leur chance en Fédérale 2 et restent donc à Saint-Girons. C’est très louable de viser haut, mais objectivement, tous n’ont pas le niveau. De plus, les anciens en fin de carrière ne descendent plus en Régionale pour aider les plus petits clubs, comme ça pouvait se faire autrefois. On cherche donc à avoir un dialogue avec Saint-Girons sur ce sujet. On leur demande d’inciter les jeunes à venir s’aguerrir en Régionale, mais on ne sait pas si ce discours est réellement relayé. » Affaire à suivre donc, avec le premier match de championnat programmé à ce dimanche 1er octobre, à la Tour du Crieu…
Les Rambailleuses d’Ariège, l’exemple à suivre
Le rugby féminin, comme dans tant d’autres clubs depuis plusieurs années, montre le chemin à suivre. En Ariège, les « Rambailleuses d’Ariège », issue d’un autre rassemblement entre Rieucros (qui accueille les minimettes), Bélesta (les cadettes) et l’US Haut-Salat (les séniores) a depuis longtemps fait ses preuves. Éric Cavaillé s’en réjouit : « L’équipe féminine fonctionne très bien oui, et nous sommes très heureux de les avoir. Leur groupe ne fait que grandir d’année en année. Elles font rayonner le club et participeront sans aucun doute à son renouveau. » Ne dit-on pas que La femme est l’avenir de l’homme…