Dans un édito très complet diffusé ce jour sur son site, la FFR présente tous les enjeux liés à la réforme territoriale prévue pour le 1er janvier 2018. Il faut dire que durant sa campagne, le candidat Bernard Laporte a situé les territoires comme un des enjeux prioritaires de sa future politique…
L’engagement numéro 7 indiquait une «décentralisation du pouvoir fédéral afin de renforcer les territoires et les rendre plus autonomes », en plaçant la formation au cœur du projet. Cet engagement n’attendra pas la fin du mandat ; il sera effectif au plus tard le 31 décembre 2017 ainsi que l’exige le courrier du ministère des Sports reçu dans le bureau du président Bernard Laporte ces derniers mois.
Laurent Gabbanini, directeur général adjoint de la FFR, le confirme : « Le calendrier 2017 sera des plus serrés et il n’y a pas de temps à perdre pour mener cette réforme territoriale. C’est un engagement de campagne, certes, mais c’est aussi une obligation de restructuration. Nous avons actuellement sur le territoire 27 comités, il faut les faire rentrer dans 13 régions métropolitaines et 1 ultra-marine, le chantier est important ! » Pour ne pas dire colossal, car le temps presse. Les futures Ligues (c’est désormais leur nom officiel) devront être créées au plus tard le 31 décembre de cette année.
AU CŒUR DU PROJET
Pour mener à bien cette mission, Henri Mondino, vice-président de la FFR en charge de la réforme territoriale, a déjà œuvré. « Nous avons eu trois réunions à ce sujet depuis le début de l’année. La dernière en date a eu lieu la veille de France / Ecosse, nous avons réuni tous les présidents de comités départementaux afin de présenter cette réforme dans les grandes lignes. » Parmi les enjeux de ce changement, il y a la formation, placée au cœur du projet. Henri Mondino : « En effet, cette réorganisation va nous permettre de servir le projet phare de la mandature : la formation ! La DTN étant renforcée, elle aura l’opportunité de mettre en place ses propres directeurs techniques ré¬gionaux afin d’appliquer une politique commune à tous et surtout de déployer des nouveaux conseillers techniques au bénéfice des clubs ».
L’objectif de cohérence entre diverses politiques sera respecté, mais « il est impératif de tenir compte des disparités entre les régions, des différences de culture », rappelle Laurent Gabbanini, parfaitement conscient des variantes qui existent entre le rugby basque, breton ou celui du sud-est. Chaque région présente des signes particuliers. Il enchaîne : « voilà pourquoi il y aura un tronc commun de compétences pour toutes les Ligues et des compétences optionnelles pour chacune. Cela maintient un fonctionnement démocratique avec une certaine liberté d’adaptation. »
Voici pour les grandes lignes sportives mais dans ce projet de réforme, il y a également d’autres enjeux transversaux qui touchent les finances, les ressources humaines, le patrimoine ou le juridique. Pour cela, il y a désormais une organisation au service de la réforme.
Le Comité de pilotage fédéral (CPF), présidé par Henri Mondino est composé de sept membres aidés par des ressources internes de la FFR. Ce groupe a pour mission de coordonner les actions et devenir l’interface avec les services fédéraux. « Les salariés de la fédération sont très impliqués et très compétents dans l’accompagnement de ce projet, souligne au passage le président. Ces actions et réflexions seront alors menées par le Haut conseil des territoires (HCT) et le Pôle d’équilibre départemental (PED). »
Là encore, chacun ayant une tâche bien précise. « Le HCT, explique Henri Mondino, suggère une définition du socle commun constitutif des futures Ligues, il mène une réflexion et formule des propositions entre les différents protagonistes comme la Ligue, la FFR, les comités départementaux… » La mission du PED est, elle, comme on l’aura compris, très départementale. « Elle doit permettre de préciser le rôle global des départements dans la future organisation territoriale », reprend le directeur général adjoint.
Il est à noter que ces commissions ont été composées avec des hommes et des femmes ayant des expériences professionnelles diverses et variées dans des domaines aussi vastes que les ressources humaines, le médical, le commerce, l’éducation, etc. « Toutes les compétences seront utiles », assure Henri Mondino.
PAS DE LICENCIEMENT
À l’instar d’autres disciplines qui ont déjà accompli leur mutation comme le judo (septembre 2016) ou le football en ce début d’année 2017, la FFR souhaite mettre à profit cette transformation territoriale pour refondre complète¬ment sa politique sportive et l’harmoniser afin de la rendre performante dans les années à venir. « Certes, c’est un gros dossier, acquiesce le vice-président en charge de la réforme, mais je n’oublie pas qu’il y a d’abord l’humain au centre des débats. Il est essentiel de rappeler à toutes les personnes qui oeuvrent dans les comités actuels qu’il n’y aura aucune suppression d’emploi. Le président Bernard Laporte s’était déjà exprimé à ce sujet. »
POURQUOI RÉFORMER ?
Depuis 2014 et la promulgation de la réforme territoriale qui redessine les régions de France (celles-ci passant de 22 à 13), le mouvement sportif à obligation de se conformer à ce nouveau découpage. Le ministère des Sports, qui délègue lui-même l’organisation de la pratique d’une ou plusieurs disciplines sportives aux fédérations, a rappelé l’échéance par l’intermédiaire d’un courrier daté de l’été dernier. Le ministère a indiqué un calendrier des plus étroits avec une mise en oeuvre au plus tard le 31 décembre 2017.
En cas de non-respect de ce délai, l’institution sportive peut se voir retirer son agrément. La plupart des fédérations compte entre 20 et 30 comités (la FFR en dénombre 27 ainsi que sept comités d’Outre-Mer.) Ces découpages territoriaux datent de 1984 avec la loi du 16 juillet qui permettait aux fédérations de déléguer une partie de leurs compétences à des organismes comme des comités ou des districts. Elles devaient déjà se conformer au découpage des régions mais, en pratique, ce ne fut que rarement le cas, des comités furent créés sur des territoires relevant de deux départements différents, ou parfois, une région voyait deux ligues la représenter. Bref, avec cette réforme, l’état a dit stop à l’anarchie territoriale ! Voilà pourquoi, désormais, le mouvement spor tif doit calquer ses frontières sur celles des nouvelles régions
LES GRANDES DATES
- Janvier : mise en place de l’organisation fédérale dédiée (Comité de Pilotage, Haut Conseil des Territoires, Pôle d’Équilibre Départemental)
- 11 février : rassemblement des Comités départementaux à Paris.
- Mars/avril : consultation des présidents de comité territorial ; premier bilan des Comités de Pilotage, consultations, désignation d’un cabinet-conseil
- 23 et 24 juin : congrès fédéral à Bourges avec compte-rendu des travaux, présentation d’une préfiguration de la nouvelle organisation territoriale, révision des statuts de la FFR.
- Septembre/novembre : préparation et mise en oeuvre des process de création des 14 ligues (avec accompagnement fédéral via les préfigurateurs + cabinet-conseil).
- 31 décembre : 13 ligues métropolitaines + 1 ligue outre-mer
Source www.ffr.fr