Belle histoire RC Buxy récit d’une victoire improbable et inoubliable
C’est l’histoire d’un dimanche comme les autres, ou presque. L’histoire d’un groupe séniors qui évolue en fédérale 3, mais qui connait quelques soucis d’effectif cette saison. Alors, il faut savoir jongler, improviser pour pouvoir aligner deux équipes. Dimanche dernier, le défi s’est avéré plus compliqué qu’à l’accoutumée…
Après 6 journées, Pays de Gex est en tête de sa poule 4 de fédérale 3, et encore plus après sa nette victoire contre Buxy, dimanche dernier, lanterne rouge avec une seule victoire au compteur. Mais les Bourguignons, bien qu’en queue de peloton, s’accrochent. Et si l’équipe fanion est en souffrance, imaginez celle de l’équipe réserve, dont les problèmes d’effectif sont plus que préoccupants. Rajoutez-y les traditionnels blessés, plus quelques cas contacts au covid, comme Antoine, le demi de mêlée et captain Benoît, dit poulain, le talon, et vous avez une équipe constituée de seulement 10 présents, qui ne peut rien faire d’autre que de déclarer forfait le vendredi soir.
A moins que. A moins que la mobilisation générale soit décrétée. Après tout, impossible n’est pas français, impossible de déclarer forfait. A grands renforts d’appels, textos et motivation à l’ancienne, la réserve de Buxy parvient à cocher 15 noms sur la feuille de match. De vrais passionnés, amoureux du maillot, car tous ne sont pas à 100%.
Une équipe complètement remaniée…
En première ligne sera composée de Gérald, 45 ans et doyen de l’équipe. Gaspard la fripouille, jeunot de 36 ans, occupera le poste de talon. Pilier droit, Merluche a répondu présent, lui qui voulait arrêter le rugby pour passer son diplôme de pompier professionnel. En deuxième ligne, Raph sera bien là, il formera un attelage inédit avec Quentin, tout jeune papa ! En troisième, Florentin jouera 8, bien encadré par Killian, le dentiste, et Félix, le cuisto qui ne s’entraîne jamais à cause de ses horaires, mais qui ne rate aucun match. A la mêlée, Alex et Hugo, les deux remplaçants de la Une se partageront une mi-temps chacun. Ils apprécieront de jouer en charnière avec la machine de l’équipe, le roi Arthur, et son pied aussi puissant et précis qu’Excalibur.
Au centre, Stevan, talonneur à l’origine, et Nico, ailier normalement, formeront là aussi une paire inédite. Pour composer le triangle d’attaque, il a fallu bricoler épais. A une aile, pas d’autre choix que de mettre Flo, le pilier éleveur de cochons, avec une cheville en vrac. A l’autre aile, Billy, deuxième ligne normalement, et capitaine de touche, qui avec ses 80 kg tout mouillé et ses mollets de kangourou a logiquement été désigné pour manger la ligne blanche. Enfin, à l’arrière, Mathieu, ouvreur et bélier (on ne parle pas ici de son signe astrologique bien sûr), qui dans son registre, pourra largement dépanner en 15.
Un scénario incroyable…
Voilà, l’équipe de bras cassés est constituée et peut partir dans l’Ain…connu. Elle commencera la rencontre, et la finira, de fait, puisque sans véritable remplaçant. Le match commence, il est compliqué, forcément. Buxy encaissera 3 essais en première période. Mais Quentin, le jeune papa fêtera la naissance de bébé par un essai d’anthologie : un premier crochet, un rafut, suivi d’un autre crochet, d’un autre rafut, rafut encore, crochet et… essai !
Florentin, le troisième ligne centre, se distinguera en allant derrière la ligne lui aussi. Le score est serré, les Buxynois colmatent les brèches, distillent les fameux « tampons-Gex », et peuvent compter sur Flo, le sculpteur-pilier, qui évolue à l’aile. A défaut d’avoir une double accélération sur son aile, voire même une première selon nos sources, le « cube » s’est pris pour un « Yonel » Beauxis des grands jours, pour dégager son camp d’un formidable coup de pied de mammouth poilu (toute ressemblance est un pur hasard, la preuve en vidéo ci-dessous).
Le roi Arthur (Degueurce de son nom), accessoirement capitaine également, a du feu dans ses pieds, ses pénalités et transformations feront la différence, comme celle après l’essai d’Alex, le demi de mêlée intérimaire, puisque Buxy s’impose d’un tout petit point au final. 26-27, victoire à quatre points qui rend le souvenir du probable forfait évoqué l’avant veille, tellement lointain. Cerise sur le gâteau, la joyeuse bande qui s’apprêtait à aller prendre une bonne douche, a croisé la route d’un certain Christophe Urios, en visite dans le secteur pour participer à un Salon des Vins. Le manager de l’UBB a donné le coup d’envoi des équipes premières, et posé avec les réservistes de Buxy, rugbymen amateurs… de vin bien sûr, eux qui habitent en plein milieu des vignes de grands châteaux de Bourgogne. Au lendemain de l’effervescence du Stade de France suite à la victoire des Bleus sur les Blacks, voilà un dimanche de rugby amateur qui ressemblait, presque, à un autre.
PS : le RC Buxy cherche des joueurs pour cette saison, et les prochaines. Pour les contacter, allez sur leur page facebook, on vous répondra avec grand plaisir…