« La « mayonnaise » a vraiment bien pris entre les « vieux briscards » et les jeunes recrues arrivées l’an passé. Ces derniers ont peu a peu trouvé leur place sur et hors du terrain. J’en profite pour féliciter ce noyau de joueurs qui n’a rien lâché jusqu’à la fin de cette saison. » Ne vous y trompés pas, cette réaction ne date pas du weekend dernier, mais du mois de juin 2018. Lisle-sur-Tarn venait de conclure sa saison en Honneur Occitanie avec un bilan sportif plus que négatif et une dernière place synonyme de descente. Mais le bilan humain lui, est resté positif, grâce à un groupe solidaire, entre anciens grognards et jeunes loups donc. Ce que Régis Sacarrere, co-entraîneur avec William Davant et Sébastien Gimenez, soulignait déjà à l’époque. Les bases de la réussite d’aujourd’hui. Oui, l’ASL a bel et bien officialisé sa remontée en Honneur depuis dimanche dernier…
« Certains pensaient que l’ASL déposerait les armes, il n’en est rien, bien loin de là. On dit en sport qu’on ne perd jamais : on gagne ou on apprend. Nous avons appris, et dès septembre, les vestiaires de la Noyère chanteront de nouveau.” Ce discours offensif et positif de Régis Sacarrere remonte lui aussi à juin 2018. On peut y trouver les bases d’un renouveau, d’une reconstruction, sur des fondations solides. Preuve aussi que le groupe a continué à bien vivre malgré les défaites, ce voyage de fin de saison à Madrid, où chaque joueur est rentré avec une moustache tatouée sur une partie de son corps. Joli symbole d’une bande de copains qui a l’ASL dans la peau.
Dimanche dernier, quelques heures après la victoire dans le derby contre Rabastens, synonyme de montée officielle en Honneur, nous avons naturellement demandé au coach son sentiment : « Je me souviens très bien de ce que l’on s’était dit à l’époque oui. Aujourd’hui, comme hier, c’est avant tout la réussite d’un groupe de joueurs, d’entraîneurs, de dirigeants, une histoire d’hommes en fait. On partait de loin il y a deux ans quand nous sommes descendus, tout le monde nous voyait alors comme un club moribond, mais nous y sommes arrivés, et j’en suis très fier. »
Et il y a de quoi l’être au regard des résultats. Invaincus à la fin des matchs aller, les Tarnais vont connaître un léger trou d’air avec trois défaites concédées à Souillac, à l’Aviron Castrais, et à domicile contre Rodez. Preuve aussi que cette poule 4 de promotion était solide, avec en plus des formations comme Luzech, dauphin vaincu 18-17 dans la douleur certes, mais qui ouvrait en grand les portes de l’Honneur.
Restait à finir le travail, ce qui a été fait dimanche donc, pour la plus grande joie des anciens et des derniers arrivés. Julien Tichit est l’un d’eux, homme charnière au propre comme au figuré, et confirmait : « C’est top, on valide la première place sur un derby, avec du monde au stade, une belle ambiance, idem après le match, avec tout le groupe séniors, Une et réserve unies. Dans le jeu, il reste beaucoup de choses à régler pour viser plus. » Un discours raccord avec celui de Régis Sacarrere : « La montée, c’est bien oui, mais la saison n’est pas finie, il reste encore de belles choses à vivre. ce n’est que le début de la fin de saison (rires). Nous voulons vivre la fin de cette saison sans rien galvauder, histoire de ne pas avoir de regrets. On a appris à faire les choses les unes après les autres, et si possible, dans le bon ordre. »
« Quand je vois la mobilisation de notre B et de nos dirigeants ainsi que l’école de rugby pour notre retour au vestiaire après l’échauffement, ainsi que pour la rentrée sur le terrain, ça te donne les frissons et c’est pour ce genre d’émotions qu’on joue au rugby ! »
Une finale de terroir à Pierre Fabre en ligne de mire, des phases finales régionales et nationales ensuite, le menu semble copieux. Mais les Lislois ont de l’appétit, et veulent se mettre à la table des grands de cette saison. Ils viennent certainement de retrouver leur Honneur déjà, une belle mise en bouche. Et quand on demande au coach comment il voit la saison prochaine, sa réponse fuse : « Il est bien trop tôt pour répondre à cette question, on se grattera la tête un peu plus tard, maintenant, on veut profiter. Le terrain parlera bien assez tôt ».
Un qui se devait de parler également, c’est la capitaine, Damien Greffier, pilier de l’équipe, même s’il joue en seconde ou troisième ligne : « On savait exactement à quoi s’attendre face à cette jeune et bonne équipe de Rabastens. On avait vu sur les réseaux sociaux qu’ils voulaient battre le premier, ils avaient bien mobilisé leurs supporters, et leur entraîneur avait annoncé que leur saison serait réussie s’ils gagnaient à Lisle. C’est de bonne guerre et c’est ce qui fait le charme d’un derby. Ce n’était pas évident, « Rabas » nous a bien contré sur toutes les phases de conquête, mais la deuxième mi-temps a été globalement à notre avantage où nous avons pu alterner le jeu grâce à une conquête enfin retrouvée, et trois beaux essais inscrits à la clé. La blessure de leur excellent numéro huit en tout début de seconde mi-temps a sans doute déstabilisé notre adversaire, mais nous avons su remettre les choses dans l’ordre au sein de notre jeu, ce qui nous a permis de nous imposer avec un bonus mérité ! Couplée à la défaite de Rodez, cette victoire nous offre la première place avec certitude avant la dernière journée, et un périlleux déplacement à Espalion ! Le premier objectif de la saison est donc rempli : se qualifier pour le championnat de France, qui pour moi, est la plus belle des compétitions. Maintenant on va prendre les compétitions les unes après les autres, Terroir, Occitanie et le France et tâcher de faire mieux que l’an dernier. Quand je vois la mobilisation de notre B et de nos dirigeants ainsi que l’école de rugby pour notre retour au vestiaire après l’échauffement ainsi que pour la rentrée sur le terrain, ça te donne les frissons et c’est pour ce genre d’émotions qu’on joue au rugby. La fête a été belle, très belle même dimanche soir à La Noyère pour célébrer cette montée. Mention spéciale à Johnathan Jeantout qui nous a fait apprécié ses talents de Showman. »
Pour fêter le centenaire du club, avouez qu’un planchot aurait de l’allure dans le club house non ?