Ghislaine, comment s’est passée cette descente en promotion honneur l’an passé ?
Au vu des impératifs liés au niveau Honneur, d’avoir notamment une équipe réserve, cadets et juniors, que nous n’étions pas sûrs de pouvoir honorer à cause de nombreux départs, nous avons décidé de descendre, alors que nous étions maintenus sportivement. Une décision compliquée à prendre, pénible même, mais qui devait servir d’électrochoc.
Vous n’étiez pas inquiète de repartir ainsi ?
Disons que notre volonté était de rebâtir avec des jeunes, nos jeunes, entourés de quelques anciens. Le bassin du Lot n’est pas très pourvu en jeunes rugbymen, et la proximité avec Gourdon et Cahors n’aide pas trop non plus. Cahors devrait monter en fédérale 2, certains iront tenter leur chance, d’autres reviendront chez nous.
Comment vivez-vous cette saison en promotion Honneur ?
Plutôt bien puisque les résultats sont bons (rires). La moyenne d’âge est de 22 ans, c’est un atout et un inconvénient parfois. Heureusement que certains cadres sont restés ou revenus, car on tombe sur quelques vieux briscards. On est un peu léger en poids aussi, mais on compense par de l’envie. On gagne nos matchs ainsi, le groupe est soudé, il vit bien.
Avec en point de mire la remontée en Honneur. Certaines rumeurs laissaient entendre que vous refuseriez cette montée si elle se présentait ?
On travaille depuis des mois pour monter, les joueurs se donnent sans compter, il reste trois matchs pour y arriver. Je peux vous assurer qu’on ne refusera pas la montée si on peut le faire ! On s’est structuré pour, au niveau des jeunes, l’école de rugby est indépendante et se porte très bien. En cadets et juniors, nous avons une entente avec Caussade et Cahors. Et en séniors le groupe est suffisamment étoffé désormais. On imagine que vous souhaitez pérenniser le club à ce niveau. Comment y parvenir ?
Luzech a sa place en honneur. Au niveau sportif, le niveau augmente, c’est clair. Il faut donc raisonner aussi en bassin de vie, pour créer des unions, des ententes. Cette réflexion est déjà amorcée avec le comité. Il y a et il y aura toujours des grands clubs, plus structurés. Mais à notre niveau, il faut éviter les guéguerres de clocher et avoir une réflexion d’ensemble. Le Lot a 16 clubs, répartis sur deux comités ! Vous imaginez comme il est compliqué de gérer cela pour les sélections, le fonctionnement au quotidien, etc…J’espère que l’on arrivera à trouver des solutions très rapidement, pour le bien de tout le monde.
Luzech se distingue aussi par la création d’une équipe féminine, c’était votre volonté ?
Je connaissais quelques filles qui voulaient créer une équipe à Luzech. En venant voir une présidente, elles imaginaient bien que j’allais les aider quand même (rires). Elles sont hyper-motivées, organisées, et se sont bougées pour créer cette équipe. J’ai appuyé cette création à la seule condition qu’elles fassent partie intégrante du club. Elles apportent leur fraîcheur, leur envie de jouer, et c’est très agréable. Elles savent qu’elles doivent démontrer.
Enfin, une femme présidente d’un club de rugby, ce n’est pas courant. Comment devient-on présidente ?
En étant au club depuis longtemps et en passant par tous les postes possibles. J’étais en co-présidence, puis je suis devenue présidente seule.
Ce n’est pas plus compliqué d’être une femme dans un milieu d’hommes comme le rugby ?
Si (rires). Sur les choix sportifs, le recrutement, je ne suis pas légitime. Chacun a son rôle, moi je gère l’aspect communication, le relationnel, la gestion et je m’assure avec toute une équipe que le club conserve son rang.
Crédit photo – Site internet du club