Avec quatre victoires, série en cours, dont trois en rendant un « clean-sheet » sans concéder un seul point au tableau d’affichage donc), Saint-Orens se présentait sur la pelouse pelée du Bazacle avec la ferme intention de remporter une victoire de plus qui lui permettrait de recoller aux équipes du milieu de tableau. Tâche loin d’être irréalisable d’autant que les Electrogaziers de Toulouse étaient bons derniers avec dix défaites et un petit match nul en onze rencontres. Restait encore à faire respecter cette hiérarchie… (résumé et photos par Wildon)
A voir Kader Bentaïba gesticuler, gueuler, fulminer et rameuter chacun de ses joueurs, on peut aisément comprendre que le coach toulousain fut le seizième homme de ce TEC qui aura vu la victoire se faire désirer et être longue à se dessiner. A force de piétiner, d’aller et venir, la zone technique toulousaine n’est plus qu’une petite plaine de boue où l’herbe a totalement disparu.
Le temps file trop lentement dans ces cas-là mais le coach sent bien qu’il tient peut être sa première victoire de la saison, obtenue au courage, au forceps, ou les deux en même temps, bien servi aussi, il faut le reconnaître, par des visiteurs qui ont fait respecter la hiérarchie un petit quart d’heure avant de rester aphones tout le reste de la partie. 0-3, 0-6 puis 0-9, au jeu des coups de pieds, dont un drop-goal tout en maîtrise de Peitavi, Saint-Orens prend rapidement le large en quinze minutes seulement. On se dit alors que les joueurs de « Sainto » sont bien partis pour enfoncer un peu plus des « Electro » en manque de jus. Le TEC va pourtant relever la tête grâce au fameux quart d’heure toulousain, le dernier de la première période. Sur un gros temps fort, les avants du Bazacle effectuent un travail de sape sur la défense adverse qui porte ses fruits, donnent un dernier coup de rein sur un maul face à des Saint-Orennais à la limite de la rupture, où chaque homme est envoyé dans la mêlée pour essayer d’enrayer l’avancée toulousaine. Rien n’y fait et Masini, poussé par les siens, aplati dans l’en-but (33e, 5-9)
Sept minutes à peine plus tard, les Toulousains remettent le couvert avec un nouveau monumental travail des « gros ». Saint-Orens se retrouve à nouveau acculé sur sa ligne d’essai. L’élan des hommes de Kader Bentaïba est irrésistible et Thamié peut bien recevoir les deux packs sur l’échine, il ne lâche pas le cuir quand il le dépose en terre promise, à quelques secondes des oranges et des citrons (12-9, 40e).
Le TEC ne lâche rien…
La seconde période va être un engagement permanent des deux équipes au centre du terrain, dans une longue litanie d’attaques et de contre-attaques dans la portion centrale d’un pré boueux. Il faut surtout retenir le nombre important de turn-over de part et d’autre soit que le cuir soit glissant soit que les mains des uns et des autres soit maladroites dans la passe. Le TEC a du gaz à revendre, possède le ballon, occupe le terrain mais n’arrive pas à conclure ce temps fort qui dure depuis plus de vingt minutes. On croit même que la récompense est enfin arrivée quand, sur un regroupement, Gabriel file petit côté, ballon sous le bras, le long de la ligne de touche. Fixant son adversaire, il envoie Furet vers l’en-but saint-orennais pour un essai tout cuit quand… un dernier défenseur des Rouge et Noir, dans un geste désespéré, parvient à claquer le ballon dans les mains de Furet au moment où il va aplatir !(60e)
Ce sera la seule action chaude de la seconde période, le reste passant entre Toulousains désireux d’occuper le terrain pour mieux laisser filer le temps et St Orennais profitant des ballons « donnés » par le TEC, suivies d’énormes colères de Kader Bentaïba sur le bord du terrain, pour revenir dans les « 22 » toulousains, mais sans jamais parvenir à concrétiser un essai, voire un drop-goal, qui leur auraient permis d’arracher un match nul. Au coup de sifflet final de Mr Llopis (à l’autorité impeccable tout au long de la rencontre), les Toulousains peuvent enfin lever les bras et crier leur joie : le TEC vient en effet de remporter sa première victoire de la saison ! Et qui sait, avec un match en plus à disputer contre Andorre, le maintien peut encore rester envisageable…
Réactions
Kader Bentaïba (Entraîneur Toulouse E.C.) : Oui j’ai été très en colère quand on rendait nos ballons à l’adversaire, mais on a globalement maîtrisé le match. Le souci étant qu’on manque de maîtrise dans les possessions de ballon, c’est un peu dommage, mais ça va. On attendait cette une première victoire depuis le début de la saison, on l’a fait. J’espère que cela va en engendrer d’autres, les garçons n’ont jamais lâché, d’autant qu’on a constitué une équipe avec les joueurs qu’on avait, entre les blessés et les absents. Les joueurs n’ont pas démissionné, le groupe est solidaire, c’est bien, ça fait plaisir. Je n’aurais vraiment pas voulu que les joueurs perdent ce match…
Jacques Lanta (entraîneur Saint-Orens) : Dans le premier quart d’heure, on semble maîtrisé, mais on a vite déjoué, on a manqué d’agressivité sur les montées défensives. On n’a jamais retrouvé notre jeu. Les Toulousains ont été très valeureux, motivés et ils nous attendaient. Même si on a le point du bonus défensif, c’est une bien maigre consolation. Il faut relever la tête pour le week-end prochain
Feuille de match
A Toulouse (Stade du Bazacle) – Toulouse E.C. – Saint-Orens 12-9 (Mi-temps : 12-9)
Arbitre : Mr Llopis
Pour le TEC : 2 essais de Masini (33e) et Thamié (40e) et 1 transformation de Duffourg (40e)
Pour Saint-Orens : 2 penalités (9e, 21e) et un drop-goal (16e) de Peitavi
TEC : Perrin, Tubia, Landes, Couturier, Cheron (cap), Thamié, Dumoulin, Valadier, Guérard, Roux, Boyer, Comptour, Gabriel, Masini, Duffourg -Rempl. : Manick, Jolivet, Lagasse, Caldo, Faragina, Furet, Mamin
Saint-Orens : Chaumet, Sisquet, Montoya, Delrieu, Cilo, Chauvet, Jullié (cap), Bescos, Garbin, Cazaux, F. Cauquil, L. Cauquil, M. Authié, Peitavi, Orrière – Rempl. : De Larquier, Duquesne, Vincente, Rolland, Murard, T. Authié, Dutrey