La rencontre entre Tarascon et Leguevin dimanche dernier, est restée indécise jusqu’au bout, pour finalement accoucher d’un résultat nul 18-18. Malheureusement de sérieux incidents ont émaillé les dernières instants d’un match, certes tendu, comme il peut y en avoir chaque week-end, mais dont les débordements restent aussi surprenants que condamnables…
Un match peut basculer pour peu de choses. Les joueurs de Léguevin, supérieurs dans le jeu, n’ont pas su scorer sur des nombreux temps forts, et ont laissé une vaillante équipe de Tarascon espérer tout au long de la rencontre. En première mi-temps, les offensives haut-garonnaises n’ont abouti « qu’à » deux reprises, alors que les locaux, inscrivaient un essai transformé ainsi qu’une pénalité, portant le score à la pause à 10-12. Tarascon prenait même l’avantage en début de second acte grâce à un deuxième essai, auquel Léguevin répondait par une pénalité. A 15-15, les esprits s’échauffent et l’arbitre sort un carton jaune pour chaque équipe, histoire de faire retomber l’ambiance. Mais la tension restait palpable. Les Ariégeois passent une pénalité à cinq minutes de la fin, mais Léguevin égalise dans la foulée. 18-18. Avant que la fin du match, électrique, ne devienne le théâtre de coups entre joueurs, toujours regrettables, mêlant aussi les entraîneurs, les dirigeants et pire, le public. Il a fallu de longues minutes pour que tout le monde retrouve son calme. D’autant plus dommageable que la rencontre était, elle, de qualité.
Les réactions
Bertrand Cunnac (pilier Léguevin) : « En fin de match, notre ailier plaque son vis-à-vis en bord de touche. Ils s’embrouillent un peu, leur 15 fait un sprint de 20 mètres en travers pour balancer, et là, c’est parti. Comme l’action se déroulait près des balustrades, des spectateurs en tirent deux ou trois. Leur entraîneur tient les bras de notre ailier soit-disant pour séparer. Mais pendant ce temps, un joueur de Tarascon en a profité pour lui mettre un coup de tête, bilan nez fracturé ! Ça se calme, on tente la pénalité, on la rate, match terminé, on se serre la main. Un père de joueur de chez eux entre sur le terrain parce que son fils saigne, il veut se battre avec tout le monde. Il est plus ou moins maîtrisé pendant ce temps là, leur entraîneur s’en prend au nôtre, Mika Carré. On n’a pas réagi plus que ça ensuite. Que ça se passe entre joueurs, ça fait partie du jeu on le sait, mais que les entraîneurs et surtout, les spectateurs, s’en mêlent, là, non ! »
Morgan Bouysset (ouvreur Léguevin) : Pour ma première fois en Ariège ce fut « tendu ». Pourtant le match en lui-même était propre surtout en première mi-temps où il y a eu beaucoup de jeu malgré la pluie. En deuxième mi-temps il y a eu quelques accrochages mais bon, ça reste du rugby. Sur l’ensemble du match Tarascon manque pas mal de points au pied heureusement pour nous, mais nous aussi nous avons manqué au moins 3 occasions d’essai franches, sur des maladresses, ce qui nous aurait facilité le match. Mais la fin de match était tendue, il y avait de la nervosité avec ce score de 18-18. Et puis dernière action, bagarre générale. Des supporters qui tapent les joueurs c’est moche ! Sur la pénalité qui suit, juste devant le banc de Tarascon, l’entraîneur à un mètre derrière moi me dit : « Petit 10 si tu la passes, t’as intérêt de courir vite parce que ça va arriver de partout, ça va grêler dans tous les sens ». Que ça vienne des tribunes à la limite, on l’entend, mais là… Au final, je la rate. Fin du match, tout se calme, et leur entraîneur qui vient mettre une gifle au notre et ça repart. C’est désolant d’en arriver là ! «
Michel Aubadran (président Tarascon) : On a joué contre une très belle équipe de Léguevin, qui aurait dû, ou pu gagner haut la main, mais n’a pas su concrétiser en première mi-temps. Ensuite, on les a bien contrés devant et on a collé au score. C’est un match nul inespéré, car on aurait pu prendre 20 points d’écart sans qu’il n’y ait rien eu à dire. Leur ligne de 3/4, composée de jeunes de Colomiers est redoutable. Concernant les incidents de fin de match, je trouve tout cela fort regrettable bien sûr. L’échauffourée entre leur ailier et notre joueur, ça peut arriver. Il y avait de la tension, il restait une minute à jouer. Ce qui me dérange, c’est l’intervention de personnes qui n’avaient rien à faire sur le terrain, et là, je parle autant pour Léguevin, que pour Tarascon. J’ai vu un jeune homme de Léguevin, en civil, un joueur blessé ou suspendu sans doute, qui est rentré mettre un coup de poing à notre coach Patrick Rescanières, très surpris, pour ressortir illico. Il est passé devant moi et je lui ai demandé à quoi il jouait. A mon niveau, j’ai préféré me mettre à côté de l’arbitre pour le protéger, au cas où. Il m’a remercié d’ailleurs, même s’il n’était pas du tout inquiet. Il m’a dit qu’il avait tout vu, et qu’il allait faire un rapport. Certains ont dit de lui que son arbitrage n’était pas cohérent. Je voyais les joueurs des deux camps, les avants notamment, râler après lui car ils ne comprenaient pas tout visiblement. Moi, je ne l’ai pas trouvé mauvais. Dans tous les cas, ce qu’il s’est passé est inacceptable. Et puis, pour se battre, il faut être deux a priori. Dans un premier temps, on va prendre des mesures immédiates, à savoir, interdire l’accès à la main courant derrière le banc de touche. On évitera ainsi d’avoir des énergumènes qui crient tout le match, et qui énervent tout le monde. On va attendre les sanctions, car il y en aura je pense, une amende sûrement, voire des suspensions, on verra. Je tiens à dire que les quatre présidents que nous étions des clubs étions assis à côté pendant la première mi-temps. Et nous étions excédés d’entendre les propos de « supporters ». J’ai même quitté la tribune tellement, c’était dérangeant.