Grand ciel bleu, soleil au zénith, des installations de qualité, des klaxons et trompettes, c’est officiel, on attaquait les phases finales. Si dans les tribunes le match des supporters était remporté aisément par Lézat sur leurs homologues de Portet, il en sera autrement sur le terrain… (par Txori – Photos Jennifer Gressier)
On n’attendra pas longtemps avant de voir la première tentative de pénalité de ce match. Dès la 2ème minute en fait, Gonzales l’ouvreur portésien tente sa chance mais jour de TFC/OM oblige, il nous gratifie d’une belle lucarne. Cela réveille les Lézatois qui commencent à enchaîner les temps de jeu, mais on comprend vite la teneur de l’après midi. Lézat essaie de conserver le ballon et Portet se fait spécialité de gratter les ballons dans les rucks. Sur l’un d’entre eux, Lézat se retrouve à la faute. Fini l’hommage au TFC, 3-0 pour Portet. Lézat a le ballon et obtient une pénalité que David Boy (bientôt sosie capillaire officiel de Marouane FELLAINI) convertit. Puis le schéma de la journée reprend, Lézat porte le ballon, Portet contre sur les rucks. Pénalité, mais échec de Gonzales.
L’équipe portesienne, au fort tonnage devant, commence à installer son jeu fait de ballons portés et de lancements propres derrière. Malheureusement pour eux après plusieurs sièges des 22 lézatois, une faute de main ou un mauvais choix viennent annihiler toutes ces bonnes intentions. Lézat se dit qu’il y a un coup à faire, et après un déboulé de Lavignac (l’un des 2 frères Kardashian de l’équipe), passe devant au score pour la 1ère fois du match (6-3). Ce qui pique les banlieusards toulousains qui réinvestissent les 22 lézatois. Ils choisissent une touche plutôt que de tenter une pénalité, mais le ballon humide contrarie le dernier geste. On croit enfin à l’essai quand plusieurs temps de jeu offrent un décalage en bout de ligne, mais le pied mordra la ligne de touche. On entend un grand ouf dans les rangs des supporters rouge et jaune.
Mais le portésien est obstiné, pour ne pas dire têtu, et arrivera à marquer par l’intermédiaire de son numéro 9 très actif depuis le début du match. Essai transformé, 10 – 6. Un dernier contre ruck permettra même de creuser l’écart 13-6 avant la pause.
Portet par la foule…
On repart pour 40 minutes, les trompettes reprennent de plus belle, et l’on se dit que tout reste à faire. Et toujours la même sensation, Lézat tente de tenir le ballon, Portet défend patiemment, intelligemment même, et récupère des munitions.
Alors que les blancs se rapprochent des 22, les hommes aux maillots moule à gaufres enclenchent un contre. L’arriere de poche lézatois Lagarde, mais pas longtemps, et poursuit au pied. S’en suit un dribbling de 60mètres et Boy coiffe tout le monde pour aller aplatir. Poteau sur la transformation, les 80 ans du TFC sont toujours à l’honneur (13-11)
Arrive un moment de flottement général, Kiki à la buvette est celui qui a le plus de boulot, le jeu se cantonne au milieu de terrain entre touches, mêlées, fautes de mains, bref ça tangue, et la chaleur commence à faire rougir tout le monde. Portet lâche la cavalerie, le centre traverse mais il est stoppé dans les 22. Sur la mêlée qui suit, les hommes de Thierry saint-Romas et Eric Lacrampe jouent les extérieurs et se retrouvent derrière la ligne… mais en avant. Deuxième ouf lézatois, on se dit qu’il y a quand même des signes qui pourraient dire que ça va tourner en leur faveur.
La domination portésienne reste stérile donc, et coup côté « moule à gaufres » rouge et jaune, on repart de l’avant, on entre dans les 22 blancs et verts et on enclenche une tortue digne des grandes années béglaises, ça avance, ça progresse (ce qui est un peu la même chose, mais ça fait quelques mots de plus) et il semble que quelques portésiens font les bordures. Mais l’arbitre ne dit rien au grand dam du peuple rouge et jaune. Ouf portésien pour le coup. De courte durée, car sur le renvoi aux 22, Lézat récupère une pénalité aux 50, soit dans les cordes de l’artilleur lézatois mais… on décide de jouer vite et…contre ruck. Touche, maul, et Gonzales claque le drop, 16 – 11. Ça tousse côté lézatois mais c’est reparti comme en quarante (expression vintage pour les moins de 20 ou 30 ans). Une obstruction portésienne empêche l’ailier lézatois de mettre la pression sur son vis-à-vis. Cela fait déjà 75min que le soleil tape et on décide donc, de se faire quelques amabilités et d’échanger les points de vue sur différents sujets. Carton jaune de chaque côté.
Fin d’un match plaisant, Portet avait l’équipe au jeu le plus complet mais a manqué de réalisme. Au contraire de Lézatois qui auraient pu se qualifier sans qu’il y n’ait eu à crier au scandale et qui vont penser au championnat de France désormais. Portet garde en point de mire une finale à Ernest Wallon, et une demi contre Lauzerte, une vieille connaissance. Ah oui, et puis aussi, Portet va retrouver le niveau Honneur.
Réactions
Eric Carteaux (entraîneur Lézat) : Quelques regrets bien sûr, match très serré avec 2 équipes proches l’une de l’autre. Portet a maîtrisé le jeu au pied mieux que nous, une partie de la différence s’est faite là. On savait qu’ils partiraient fort d’entrée, et malgré un arbitrage très sévère à notre encontre, 10 pénalités contre nous et 2 contre eux en 1ère mi-temps), nous avons su nous accrocher et ne jamais rien lâcher pour rester dans le coup. Nous savions que nous aurions notre chance en 2eme mi temps, malheureusement quelques ratés en conquête et quelques mauvais choix en fin de match ne nous ont pas permis de réussir dans notre entreprise. Félicitations et bonne chance aux portésiens qui n’ont rien volé. Je suis très fier du travail accompli et de la prestation de ce groupe qui, malgre quelques absences prejudiciables, a su élever son niveau de jeu et montrer aux scéptiques que nous avions toute notre place dans le tableau final. Enfin merci au peuple lézatois et au delà par la vallée de la leze, dirigeants, parents, amis du club qui ont su se mobiliser derrière l’équipe, leur soutien a été très apprécié. On leur donne rendez-vous le 7 mai.
Thierry Saint-Romas (co-entraîneur Portet) : C’est une grosse satisfaction pour l’ensemble du club, nous redoutions cette opposition face à une belle équipe de LEZAT que je félicite pour son parcours. L’affrontement a été rude mais globalement en respectant les consignes nous nous en sortons bien, malgré le déficit en conquête qui est habituellement notre point fort, l’enjeu sûrement. C’était le match le plus important de notre saison, une place en demi, une montée directe et un billet pour le championnat de France, c’était donc la validation d’une saison bien remplie, il faut se souvenir d’où l’on vient, il y a 2 ans le club descendait en 1ère série, 2 saisons plus tard nous remontons en honneur, la véritable place de l’USP. A nous maintenant de ne prendre que du plaisir pour cette fin de saison, très heureux de retrouver mes amis de Lauzerte, grand favori de cette compétition, et puis de voyager un peu en championnat de France pour voir d’autres équipes, vraiment que du plaisir.