Saint-Orens, à la lutte pour la qualification, se devait de valider son succès à Lavelanet du week-end dernier. Et espérait enchaîner une deuxième victoire consécutive, chose que les hommes du président Minvielle n’ont plus réussi à faire depuis novembre dernier. En face, Cazères, embourbé en queue de peloton, se bat pour garder sa place à ce niveau. Si le sort de Lavelanet semble écrit, l’avant dernière place reste indécise. Le renouveau de Lézat, justement débuté face à Cazères avant les fêtes, et la dégringolade infernale d’Andorre nous offre un mini championnat à trois tendu. Une rencontre sous pression donc et à fort enjeu…
Le spectre de la descente planait au dessus des têtes cazériennes. Les nuages noirs aussi. Ils ont laissé passer l’orage sur le pré, avec deux pénalités ratées par le buteur maison Vincent Catala, et celui des airs (de la grêle au quart d’heure de jeu). Après cette interruption imprévue, le terrain encore praticable mais gorgé d’eau, semblait jouer en faveur des avants visiteurs, qui allaient inscrire deux essais sur ballon porté. Le match venait de basculer. Saint-Orens essaiera bien de revenir, mais n’arrivera pas à franchir la défense adverse, bien organisée, ni à marquer le moindre point. Cazères, avec sa jeune garde, réussit une très belle performance, quelque peu surprenante à première vue, mais est-ce vraiment une surprise ? En effet, le club qui n’avait remporté qu’un seul match sur huit en début de saison, avait touché le fond à Lézat, avant d’arracher un match nul chez le voisin, Mazères. Sûrement un déclic, car depuis, les bleu et noir ont retrouvé de l’allant. Victoires contre Saint-Jory, Lavelanet, Andorre, défaite bonifiée contre le leader de la poule Tarascon (11-17), et une autre défaite de deux petits points au TEC, l’autre équipe en forme. Face à une équipe de Saint-Orens remaniée et diminuée par plusieurs blessures, il ne faut peut être pas s’étonner plus que cela de cette victoire à l’extérieur. La pression est mise sur Lézat et Andorre pour le maintien. Saint-Orens de son côté, se prépare à trois derniers matchs compliqués pour se maintenir dans les qualifiés, et à la meilleure place possible…
Réactions
Francis Jean (Manager Saint-Orens) : Quoi dire de cette rencontre, sauf je pense que l’on s’est piégé tout seuls. Les conditions météo ayant fondamentalement changé la donne. Jusqu’alors, la partie était relativement équilibrée. A la reprise, les conditions s’étant sérieusement dégradées sur un terrain forcément très imbibé, nous n’avons pas pu et pas su trouver de solutions, alors que l’équipe visiteuse, mieux armé dans un jeu d’avants et d’occupation bien mené, a concrétisé rapidement par deux essais. A partir de cet instant, la partie était jouée. Ensuite Cazeres s’est contenté de gérer son avance au score, alors que notre côté, on s’est évertué à jouer tous les ballons et pénalités à la main, contre une équipe bien organisée et contre les éléments…sans jamais réussir à trouver la parade commettant de nombreuses fautes de main, et étant également sanctionné plusieurs fois. C’est forcément, pour nous une énorme déception qui complique la fin du championnat où il va falloir batailler jusqu’au dernier match. Afin de conserver une chance de qualification et de maintien, nous sommes tenus de faire des résultats, alors que se profile dès ce week-end , l’Andorre chez eux, puis Tarascon le 6 mars chez nous et le final au TEC chez les « gaziers ». Pas une tâche des plus faciles. Nous sommes de plus amputés de plusieurs éléments clés, blessés, certains malheureusement pour toute la saison, certains peut-être moins. Le Groupe va se resserrer et trouver les ressources nécessaires pour assurer une fin de saison, des plus acceptables.
Michel Antichan (co-entraîneur Cazères) : Après Lézat, on avait mis les choses à plat, il y avait une crise de confiance logique après un départ raté. Le derby à Mazères est tombé au bon moment, car on est obligé de se sublimer, les gars se sont accrochés et ont vu qu’ils pouvaient rivaliser s’ils le voulaient. L’heure du bilan n’a pas encore sonné, mais on peut avoir des regrets à cause d’une préparation moyenne. Le niveau promotion honneur exige du sérieux, on en a peut être manqué au mois d’août. L’apport des jeunes dans le groupe est aussi un facteur déterminant. Dimanche, ils étaient huit à avoir moins de vingt ans ! Le club a misé sur les jeunes et récolte le fruit de ses efforts. Il faut les encadrer bien sûr, mais c’est une grosse satisfaction pour les éducateurs. Attention, la situation n’est pas acquise pour autant, et loin de là. Dimanche, on s’est mieux adapté aux conditions. On a marqué les premiers, alors que Saint-Orens a eu l’opportunité de la faire avant l’orage de grêle. Dans ces conditions, il est toujours plus facile de faire la course en tête. Il reste trois matchs compliqués à disputer, et là, il sera temps de faire un vrai bilan.
Julien Cenes (joueur Saint-Orens) : Match très compliqué dans des conditions qui ne correspondent pas à notre jeu, mais nous avons pris le pari de jouer, c’était à nous d’assumer. L’interruption après 10min nous a coupé les jambes. On prend des essais car on est pris dans l’envie sur les avants. En seconde mi-temps on réagit en essayant de développer du jeu mais de manière stérile avec ces conditions. On n’a pas su s’adapter, à nous désormais de faire un sans faute pour espérer un barrage à domicile.