S’il en est un qui vit le derby entre L’Isle-Jourdain et Lombez-Samatan de manière particulière, c’est bien Paul Aygobere. Natif de L’isle-Jourdain, où il a fait ses classes, il est parti ensuite à Lombez, où il a joué pendant près de 10 ans, pour revenir dans son club formateur en début de saison. L’infatigable troisième ligne aile de 32 ans vit donc ce derby avec gourmandise, et émotion…(par Jonah Lomu)
Paul, ton sentiment sur le match de dimanche dernier pour commencer ?
On a pris un gros coup sur la tête, on était trop crispé. On s’est libéré en deuxième mi-temps avec un contenu plus conforme à notre jeu habituel. Mais on espérait faire mieux. Lombez a été performant en conquête, alors qu’on pensait les dominer à ce niveau là. Ils ont été pragmatiques, avec plus de maîtrise, de par leur expérience sûrement.
Comment vois-tu le match retour maintenant ?
On s’est parlé cette semaine. Deux points, ce n’est pas insurmontable (21-23 pour Lombez). Pour un derby, le terrain ne signifie pas grand chose. Il faudra jouer sans round d’observation, et montrer un autre visage.
C’est un derby a une saveur très particulière pour toi…
Bien sûr, j’ai passé dix ans à Lombez. En juniors d’abord, puis 7 saisons en séniors dont 4 ans comme capitaine. J’y ai vécu de grand moments, ce sont des souvenirs énormes. J’y ai tous mes amis aussi, ont Renaud Pérez, qui joue en face de moi, et très proche, puisqu’il est troisième ligne aile aussi.
Que ressent-on dans ce cas ? Est-ce qu’on y pense au moment de plaquer ?
Le rugby demande de l’engagement, donc on ne peut pas se retenir. Même quand il s’agit d’un ami en face. Pour preuve, on s’est accroché sur le terrain avec Renaud. Mais ça s’est réglé à la buvette avec une bonne bière (rires). Mais j’avoue que c’est très particulier à vivre.
Ce retour à L’isle-Jourdain, c’est un retour aux sources. Comment s’est-il passé ?
C’est mon club formateur oui. J’y ai grandi, j’y ai mon entreprise, le terrain est à 800m de ma maison, donc revenir, c’était naturel. Même si je ne savais pas trop comment j’allais être accueilli. Et l’accueil a été formidable, vraiment. Il est clair que j’y finirai ma carrière. Ce club est composé de personnes simples, de grande qualité, meurtris par les résultats passés. Donc je suis content pour eux aussi qu’ils vivent ces grands moments présents
C’est une saison riche en rebondissements en plus…
Début février, quand on perdait de 9 points à Marmande à quelques minutes de la fin, on se voyait jouer le maintien. Et puis, on égalise, et on a enchaîné 7 matchs sans défaite derrière. Et nous voilà à jouer un 8ème. C’est une belle réaction sportive, mais aussi une belle histoire d’hommes. l’un ne va pas sans l’autre de toute façon. On se souviendra de cette saison, c’est certain.
Un pronostic pour dimanche ?
Je suis sûr d’une chose, ce sera dur (rires)