Le feuilleton qui a débuté il y a trois semaines a sans doute pris fin en cette fin d’après-midi. Le cas de Piri Weepu a été étudié de près hier soir au Comité Midi-Pyrénées. L’ancien All Black s’y est même déplacé avec deux dirigeants de Saint-Sulpice-la-Pointe, pour obtenir enfin la validation de sa licence. Mais le néo-zélandais devra se contenter de jouer en équipe réserve…
« S’il est là, il sera dans le groupe, sinon, on fera sans lui, comme on l’a fait toute la saison » nous a déclaré Renaud Gély , l’un des deux entraîneurs de l’équipe première, qui poursuit : « On me parle d’équité sportive, mais je ne pense pas que ce soit la vraie raison. Il y a peut être des clubs qui font pression pour que cette licence ne soit pas autorisée. Ce n’est qu’un avis personnel ». Un avis sans doute partagé par le président Thierry Tonon, dont on connait sa verve et sa manière directe de s’exprimer : « Ces messieurs du Comité refusent de nous donner la licence, sans nous donner de raison valable. L’équité sportive ? Mais alors quoi, on ne peut plus recruter qui on veut ? Piri Weepu s’est déplacé en personne hier soir au Comité, je ne demande pas de traitement de faveur, mais qu’on respecte l’homme tout de même ! Il sort d’une sérieuse blessure au dos, est venu retrouver des amis ici dans le Tarn, il n’a pas demandé un sou pour jouer, loin de là, juste pour le plaisir de jouer. Le Comité aurait dû nous apporter la licence en nous applaudissant tellement ce serait bénéfique pour toute la région ».
Une application stricte du règlement…
Le président va même plus loin quand on évoque le refus définitif du Comité, pour ne laisser le joueur pratiquer qu’en équipe réserve : « Mon avis, pour avoir des contacts avec la fédération de Nouvelle-Zélande, c’est que l’on va vers un incident diplomatique. C’est une décision stalinienne. On avait une occasion de faire plaisir à tous les clubs et mettre en avant notre championnat. D’ailleurs je précise ici que nous avons des attestations de Léguevin, Larroque ou encore la Vallée du Girou pour nous soutenir, et se déclaraient favorables à ce que Piri puisse jouer. C’était une formidable publicité pour tout le monde. j’ai honte aujourd’hui. »
Nous avons pris le temps d’appeler le Comité, dont un des responsables nous a rappelé les points suivants : « Il s’agit d’une application stricte du règlement. La demande de mutation a été déposée dans les délais, puisque avant le 29 février. Mais cela s’applique à un traitement d’un joueur « normal ». Ici, nous sommes en face d’un joueur professionnel, qui fait l’objet d’une mutation contrôlée. Comme sa demande concerne un club évoluant en Honneur, il pourra malgré tout jouer avec l’équipe réserve de Saint-Sulpice ».
Le président Tonon vient de nous annoncer qu’il entendait bien faire appel, ce qui devrait le conduire devant le Tribunal de Toulouse ou de Paris. Mais les délais seront tellement longs que l’on voit mal le champion du monde 2011 porter les couleurs du RCS avant la fin des phases finales régionales. Alors peut être que la vision de Renaud Gély, un brin ironique, se confirmera : « On aura Piri avec nous pour le championnat de France, là, ça gênera moins de monde sans doute ». Ce à quoi le président Tonon a répondu fermement : « Ce sera tout , ou rien ».
Le feuilleton continue, mais cette fois, il semblerait que la fin soit connue…
Quel gâchis !!! S’entrainer avec ou jouer contre aurait pu mettre beaucoup de N° 9 dans une situation de progresser ne serait ce que par constat du chemin qui mène à l’excellence.
Et ne me parlez pas d’application strict du règlement. Passes droits, traitements de faveur, désignation d’arbitres calculée…. et application strict du règlement? N’importe quoi. Toutes les saisons, tous les dimanches, joueurs, entraineurs, clubs sont victimes d’entorses au règlement. Notre comité semble soucieux de rester sur la ligne de conduite qu’il s’est fixé il y a quelques années : réduire, confiner le rugby territorial à un rugby type loisir. Un joueur pro dans un championnat loisir? Vous n’y pensez pas.
Je terminerai en pensant fortement à ce qu’envisageait, sur le coup de l’écœurement, le président d’un club « victime » du comité midip. : grève du championnat, création d’une ligue et organisation d’une compétition parallèle et autonome… qui aurait qualifié PIRI
C’est juste dommage pour le « rugby. » Encore une fois un comité, une fédération qui s éloigné encore un peu plus de l’esprit du rugby.