Occitanie : la sécheresse contraint Bagnols Marcoule à délocaliser son match – Le premier match de la saison du RC Bagnols Marcoule, le 24 septembre contre le RC Mende Lozère, ne s’est pas joué dans son stade Saint-Exupéry, comme prévu, mais à Orange, à 35 minutes de route. En cause ? La sécheresse de l’été a rendu le terrain beaucoup trop sec et donc dangereux pour les joueurs. Manifestement, le réchauffement climatique semble donc déjà impacter les clubs de rugby. Surtout, au vu des événements récents, notamment de canicules et d’inondations. Quelles mesures prendre alors ? Chloé Vincent, la coordinatrice du club qui s’exprime au nom de tous les dirigeants, apporte quelques éléments de réponse…
Une délocalisation à Orange du premier match nécessaire
Au retour de l’intersaison, les dirigeants et les joueurs ont découvert un terrain extrêmement dur, avec plus de terre que de pelouse. Manque d’entretien ? Conséquences des canicules ? Chloé Vincent nous explique : « Deux événements se sont succédés et ont causé ces dégâts. D’abord, au début de l’été, des travaux autour du stade ont empêché la mairie d’arroser le terrain, il a donc vite été asséché. Ensuite, fin juillet et début août, nous avons connu de très fortes chaleurs et une grosse sécheresse. Comme dans beaucoup d’endroits, l’arrosage a été formellement interdit. Enfin, en septembre, il n’a pas beaucoup plu, donc l’état du terrain se s’est pas amélioré. »
Avant son premier match, à domicile contre le RC Mende Lozère, le club a donc dû se rendre à l’évidence : le terrain n’était pas praticable. La coordinatrice raconte : « Selon les arbitres du club, les officiels de la Ligue n’accepteraient jamais que l’on joue dans ces conditions. Il a alors vite fallu trouver une solution pour délocaliser la rencontre. Le problème, c’est que nous sommes le seul club de rugby dans l’agglomération du Gard Rhodanien. Le terrain le plus pratique que nous ayons trouvé était celui d’Orange (Régionale 2), à 35 minutes de route. » Bagnols Marcoule a finalement perdu 21-25.
« Cette délocalisation doit rester exceptionnelle… »
Cependant, cette solution n’a pas été optimale pour le RCBM, selon Chloé Vincent, et ne pourra donc pas être reconduite : « Le club d’Orange nous a très gentillement accueilli, mais ce n’était pas pratique pour nous. Déjà, en terme d’organisation, une fois les deux clubs d’accord, il a fallu attendre l’aval des deux mairies. Je vous laisse imaginer la longueur de ces démarches. »
Elle ajoute que ce n’est également pas viable financièrement : « Nous avons naturellement dû payer, pour l’entretien du stade et des vestiaires. Surtout, nous n’avons pas eu les recettes de la buvette, car c’est le RC Orangeois qui la tenait. Or, comme vous le savez, ces revenus sont essentiels pour le fonctionnement d’un club. Enfin, sportivement, ce n’était pas avantageux non plus, car beaucoup de nos supporters n’ont pas pu faire le déplacement. Pour toutes ces raisons, cette délocalisation doit rester exceptionnelle. »
« Nous aurons bientôt un terrain tout neuf »
Si la délocalisation à Orange n’est pas une solution pérenne, quelles mesures pendre alors, pour que la qualité de la pelouse s’améliore ? Selon Chloé Vincent, la mairie prend les choses en main : « Les élus ont bien compris la problématique, d’autant plus que nous partageons le terrain avec des écoles et des associations. Ils ont donc décidé de semer une nouvelle pelouse, vers fin octobre. Si tout se passe bien, nous aurons un terrain tout neuf pour la deuxième partie de saison. »
Cette mesure implique forcément une période d’indisponibilité du stade Saint-Exupéry. Le RCBM a donc dû trouver des alternatives pour son équipe sur cette durée, comme nous l’explique la coordinatrice : « Pour les entraînements, certains clubs de football environnants vont nous prêter leurs infrastructures. En ce qui concerne les matchs, nous avons réorganisé complètement notre calendrier. Par chance, la Ligue Occitanie et nos adversaires de la poule 1 ont été très compréhensifs et réactifs. Ils sont d’ailleurs tous plus ou moins confrontés à la même problématique, même si certains ont la chance d’avoir un terrain de match et un autre pour les entrainements.
« Uniquement des matchs à l’extérieur jusqu’à Noël »
La solution trouvée est radicale : « Avec leur accord, nous avons inversé beaucoup de rencontre, pour jouer uniquement à l’extérieur durant la durée d’indisponibilité du terrain, c’est à dire jusqu’à la trêve de Noël. Nous l’avons volontairement estimé large, au cas où. »
Ces changements assez exceptionnels peuvent surprendre et impacteront forcément la saison de l’équipe gardoise. Le directeur sportif du club, Milo Harel, réagit : « Le premier match, à Orange plutôt qu’à la maison, est presque devenu un match à l’extérieur supplémentaire, ce qui n’était clairement pas optimal pour les joueurs. En ce qui concerne le changement de calendrier, nous aurons donc une grand partie de nos matchs à domicile plutôt en fin de saison. Au moins, ça nous permettra de jouer devant notre public avec une équipe plus structurée, et donc de leur proposer de meilleurs matchs. »
« Mieux vaut un terrain synthétique que de la terre… »
Le problème de la sécheresse semble donc être résolu pour cette saison. Mais ce cas pose la question plus globale de l’impact du réchauffement climatique sur le rugby. Dans le Gard, il risque en effet de faire de plus en plus chaud chaque été. Le RCBM réfléchi donc à des solutions de plus long terme, comme l’explique Chloé Vincent : « Sur ce point également, nous avons échangé avec la mairie et elle a été très compréhensive. Elle a décidé d’entretenir davantage la pelouse durant la période hivernale, pour qu’elle soit plus riche et donc plus résistante quand viennent les fortes chaleurs. Espérons que ça fonctionne »
Quand à des changements plus radicaux, comme l’adoption d’un terrain synthétique, elle craint que ça ne devienne un jour nécessaire, bien que ce soit coûteux : « Je sais que la mairie a déjà transformé le terrain de football en synthétique, donc je ne pense pas qu’elle puisse se permettre de faire de même pour nous tout de suite. Pour l’instant, je crois d’ailleurs que nos joueurs préfèrent jouer sur une vraie pelouse. Nous verrons bien comment les conditions évoluent avant de se pencher sur la question. En tout cas, mieux vaut un terrain synthétique que de la terre. »
Le RC Bagnols Marcoule doit recevoir dimanche l’AS Maureilhan Montady, sur ce fameux terrain Saint-Exupéry. Cette troisième journée sera l’occasion pour les Jaune et Noir d’obtenir leur première victoire de la saison. De son côté l’ASMM, qui a gagné son seul match, voudra poursuivre sa série. Espérons pour les Gardois, que l’entretien de la pelouse et les conditions météorologiques le permette.
Occitanie : la sécheresse contraint Bagnols Marcoule à délocaliser son match – Le premier match de la saison du RC Bagnols Marcoule, le 24 septembre contre le RC Mende Lozère, ne s’est pas joué dans son stade Saint-Exupéry, comme prévu, mais à Orange, à 35 minutes de route. En cause ? La sécheresse de l’été a rendu le terrain beaucoup trop sec et donc dangereux pour les joueurs. Manifestement, le réchauffement climatique semble donc déjà impacter les clubs de rugby. Surtout, au vu des événements récents, notamment de canicules et d’inondations. Quelles mesures prendre alors ? Chloé Vincent, la coordinatrice du club qui s’exprime au nom de tous les dirigeants, apporte quelques éléments de réponse…
Une délocalisation à Orange du premier match nécessaire
Au retour de l’intersaison, les dirigeants et les joueurs ont découvert un terrain extrêmement dur, avec plus de terre que de pelouse. Manque d’entretien ? Conséquences des canicules ? Chloé Vincent nous explique : « Deux événements se sont succédés et ont causé ces dégâts. D’abord, au début de l’été, des travaux autour du stade ont empêché la mairie d’arroser le terrain, il a donc vite été asséché. Ensuite, fin juillet et début août, nous avons connu de très fortes chaleurs et une grosse sécheresse. Comme dans beaucoup d’endroits, l’arrosage a été formellement interdit. Enfin, en septembre, il n’a pas beaucoup plu, donc l’état du terrain se s’est pas amélioré. »
Avant son premier match, à domicile contre le RC Mende Lozère, le club a donc dû se rendre à l’évidence : le terrain n’était pas praticable. La coordinatrice raconte : « Selon les arbitres du club, les officiels de la Ligue n’accepteraient jamais que l’on joue dans ces conditions. Il a alors vite fallu trouver une solution pour délocaliser la rencontre. Le problème, c’est que nous sommes le seul club de rugby dans l’agglomération du Gard Rhodanien. Le terrain le plus pratique que nous ayons trouvé était celui d’Orange (Régionale 2), à 35 minutes de route. » Bagnols Marcoule a finalement perdu 21-25.
« Cette délocalisation doit rester exceptionnelle… »
Cependant, cette solution n’a pas été optimale pour le RCBM, selon Chloé Vincent, et ne pourra donc pas être reconduite : « Le club d’Orange nous a très gentillement accueilli, mais ce n’était pas pratique pour nous. Déjà, en terme d’organisation, une fois les deux clubs d’accord, il a fallu attendre l’aval des deux mairies. Je vous laisse imaginer la longueur de ces démarches. »
Elle ajoute que ce n’est également pas viable financièrement : « Nous avons naturellement dû payer, pour l’entretien du stade et des vestiaires. Surtout, nous n’avons pas eu les recettes de la buvette, car c’est le RC Orangeois qui la tenait. Or, comme vous le savez, ces revenus sont essentiels pour le fonctionnement d’un club. Enfin, sportivement, ce n’était pas avantageux non plus, car beaucoup de nos supporters n’ont pas pu faire le déplacement. Pour toutes ces raisons, cette délocalisation doit rester exceptionnelle. »
« Nous aurons bientôt un terrain tout neuf »
Si la délocalisation à Orange n’est pas une solution pérenne, quelles mesures pendre alors, pour que la qualité de la pelouse s’améliore ? Selon Chloé Vincent, la mairie prend les choses en main : « Les élus ont bien compris la problématique, d’autant plus que nous partageons le terrain avec des écoles et des associations. Ils ont donc décidé de semer une nouvelle pelouse, vers fin octobre. Si tout se passe bien, nous aurons un terrain tout neuf pour la deuxième partie de saison. »
Cette mesure implique forcément une période d’indisponibilité du stade Saint-Exupéry. Le RCBM a donc dû trouver des alternatives pour son équipe sur cette durée, comme nous l’explique la coordinatrice : « Pour les entraînements, certains clubs de football environnants vont nous prêter leurs infrastructures. En ce qui concerne les matchs, nous avons réorganisé complètement notre calendrier. Par chance, la Ligue Occitanie et nos adversaires de la poule 1 ont été très compréhensifs et réactifs. Ils sont d’ailleurs tous plus ou moins confrontés à la même problématique, même si certains ont la chance d’avoir un terrain de match et un autre pour les entrainements.
« Uniquement des matchs à l’extérieur jusqu’à Noël »
La solution trouvée est radicale : « Avec leur accord, nous avons inversé beaucoup de rencontre, pour jouer uniquement à l’extérieur durant la durée d’indisponibilité du terrain, c’est à dire jusqu’à la trêve de Noël. Nous l’avons volontairement estimé large, au cas où. »
Ces changements assez exceptionnels peuvent surprendre et impacteront forcément la saison de l’équipe gardoise. Le directeur sportif du club, Milo Harel, réagit : « Le premier match, à Orange plutôt qu’à la maison, est presque devenu un match à l’extérieur supplémentaire, ce qui n’était clairement pas optimal pour les joueurs. En ce qui concerne le changement de calendrier, nous aurons donc une grand partie de nos matchs à domicile plutôt en fin de saison. Au moins, ça nous permettra de jouer devant notre public avec une équipe plus structurée, et donc de leur proposer de meilleurs matchs. »
« Mieux vaut un terrain synthétique que de la terre… »
Le problème de la sécheresse semble donc être résolu pour cette saison. Mais ce cas pose la question plus globale de l’impact du réchauffement climatique sur le rugby. Dans le Gard, il risque en effet de faire de plus en plus chaud chaque été. Le RCBM réfléchi donc à des solutions de plus long terme, comme l’explique Chloé Vincent : « Sur ce point également, nous avons échangé avec la mairie et elle a été très compréhensive. Elle a décidé d’entretenir davantage la pelouse durant la période hivernale, pour qu’elle soit plus riche et donc plus résistante quand viennent les fortes chaleurs. Espérons que ça fonctionne »
Quand à des changements plus radicaux, comme l’adoption d’un terrain synthétique, elle craint que ça ne devienne un jour nécessaire, bien que ce soit coûteux : « Je sais que la mairie a déjà transformé le terrain de football en synthétique, donc je ne pense pas qu’elle puisse se permettre de faire de même pour nous tout de suite. Pour l’instant, je crois d’ailleurs que nos joueurs préfèrent jouer sur une vraie pelouse. Nous verrons bien comment les conditions évoluent avant de se pencher sur la question. En tout cas, mieux vaut un terrain synthétique que de la terre. »
Le RC Bagnols Marcoule doit recevoir dimanche l’AS Maureilhan Montady, sur ce fameux terrain Saint-Exupéry. Cette troisième journée sera l’occasion pour les Jaune et Noir d’obtenir leur première victoire de la saison. De son côté l’ASMM, qui a gagné son seul match, voudra poursuivre sa série. Espérons pour les Gardois, que l’entretien de la pelouse et les conditions météorologiques le permette.