Occitanie – Le RC Bretenoux-Biars-Vayrac sauve Gramat du forfait – Que de fluctuations dans les divisions régionales d’Occitanie depuis l’annonce des poules cet été. Entre les quelques sorties de sommeil et les nombreux forfaits généraux, un nouveau mouvement vient d’être officialisé, à une semaine de la reprise, en provenance du Lot, impactant les Régionales 1 et 2… (par Jérémy VdC, et David Campese)
Neuvième de sa poule de Régionale 2 la saison passée, Gramat espérait bien se relancer au sein d’une poule F offrant plusieurs derbys. Malheureusement pour la JSG, plusieurs arrêts et départs ont mis sous pression les dirigeants lotois pour être présents sur la ligne de départ ce dimanche 24 septembre. Afin de ne pas pénaliser ses joueurs et de ne pas se mettre en sommeil, le club récent cinquantenaire, a contacté son voisin à une vingtaine de kilomètres de là : le RC Bretenoux Biars Vayrac. L’union des trois communes limitrophes du nord du Lot, qui évolue en Régionale 1, n’a pas hésité très longtemps pour venir en aide et discuter d’une entente. Un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux l’a confirmé en fin de semaine dernière.
Déjà amputée par le forfait de Finhan, la poule F de Régionale 2 se retrouvera donc avec seulement huit équipes : Capdenac, Espalion, le RC Rougier, l’entente Chataigneraie Célé, Briatexte, l’entente Cagnac/Blaye/Carmaux, l’AS Lisloise et Rabastens. Quant au nouveau « duo » RCBBV/JSG, présent dans la poule D de Régionale 1, le premier match à Souillac ce weekend permettra de se jauger d’entrée.
Les réactions
Mélissa Lacoste (co-présidente Gramat, avec Christian Bacuzzi)
Présidente, comment en êtes-vous arrivés à une telle situation ?
Les séniors semblaient à l’abri d’un éventuel forfait en juin dernier, surtout avec les arrivées de coachs et d’un préparateur physique, une grande première pour nous. Avant l’été, le groupe séniors était composé de 28 joueurs environ, tout le monde était motivé. Et puis, lors de la reprise début août, il n’y avait que 12 joueurs présents. On ne voyait que les mêmes au fur et à mesure que les jours passaient. On a alors appelé les absents, et là, certains nous ont dit qu’ils ne reprendraient pas, pour différentes raisons.
Lesquelles justement ?
Notre bassin est fourni en clubs, et nous sommes celui qui évolue au moins bon niveau. Nous sommes sans doute moins attractifs, le club a souvent changé de dirigeants ces dernières années, difficile de se créer un réseau donc. Et puis, il y a aussi la question de l’argent. Les mentalités ont changé, surtout chez les jeunes. Mais je peux les comprendre, ils sont impactés par le coût de la vie aussi, et sont attentifs quand on leur donne un fixe et qu’on leur rembourse l’essence. De plus, au niveau sportif, il y a des jeunes qui n’ont connu que des saisons galères chez nous. Ils n’ont pas démérité la saison dernière. Je me souviens d’un déplacement à Castelnau-Montratier, à 16, avec un 16ème joueur, blessé, donc pour faire le nombre. On a pris un carton rouge rapidement, mais même à 14, personne n’a baissé les bras. Pour ceux-là, il fallait les soutenir, les aider à continuer le rugby…
L’entente avec un autre club était l’ultime solution ?
Elle s’est imposée à nous en tout cas. Vous savez, la décision de faire une entente est difficile, c’est presque un aveu d’échec. Le bureau l’a voté, mais il y a eu quelques voix contre. Je peux le comprendre là-aussi, car il y a toujours la peur d’être absorbé, de devenir transparent, c’est vraiment un choix difficile. Mais nous ne voulions pas déclarer forfait pour nos séniors, car nous savons très bien qu’il est difficile de repartir ensuite. La solution de l’entente avec Bretenoux nous est apparue comme évidente.
Avec le club de Bretenoux-Biars-Vayrac…
Oui, car nous sommes déjà en entente avec les filles depuis un an (le RRNQ). Tout s’est très bien passé. Il n’y avait aucune raison qu’il en soit autrement pour les garçons. Nous avons donc contacté Bretenoux, et avons organisé un rendez-vous, aussi discret que possible. Même si les rumeurs allaient déjà bon train. Il y avait les présidents, trésoriers et les entraîneurs, eux aussi, concernés directement. Nous avons ravalé notre fierté, Bretenoux a entendu notre demande, en nous disant que nous étions du même bassin, et a donné un avis positif dès la fin de la réunion. Il fallait ensuite faire valider la décision auprès du bureau.
Quel a été votre sentiment quand vous avez appris que l’entente était validée ?
Du soulagement d’abord. Car on arrive à sauver le rugby de cette façon. Certains ont ou auront une autre vision, mais qu’importe, nous avons préservé le rugby à Gramat. Nous avons une centaine de jeunes en école de rugby, nous sommes un club formateur, mais pas pour les autres. Il était important de maintenir en vie une équipe séniors. L’autre sentiment qui domine, c’est la reconnaissance, envers les dirigeants et tout le club du RCBBV, qui nous sauvent. Nous serons toujours reconnaissants de cette main tendue.
Cette entente est donc temporaire ?
C’est l’idée oui. Nos avons 14 joueurs qui ont signé leur licence avec Bretenoux, ils vont découvrir une autre façon de s’entraîner, un autre niveau, et donc progresser. Il faudra recréer une dynamique l’an prochain, avec ces mêmes joueurs, qui en feront revenir d’autres. Il était et il est impossible d’imaginer que le rugby soit fini à Gramat.
Pierre Certes (co président du RC Bretenoux Biars Vayrac, avec Franck Vermande)
Président, il semblerait que votre club n’ait pas réfléchi longtemps pour répondre à l’appel à l’aide de Gramat ?
Gramat est un club historique, avec une belle école de rugby, qui travaille bien. Personne ne se réjouirait de la fin d’un club, encore moins le nôtre, qui est voisin. Après la réunion, en présence du staff sportif, on a interrogé le bureau, pour être certain que tout le monde était d’accord. Il fallait du courage pour les dirigeants de Gramat pour nous solliciter. Comme nous l’avons indiqué dans notre communiqué, il était inconcevable de ne pas répondre favorablement à cette demande.
Comment expliquez-vous que le RCBBV ne soit pas confronté aussi, à ces problèmes d’effectif ?
C’est difficile pour tout le monde, y compris dans le nord du Lot. Le réservoir de joueurs se restreint depuis plusieurs années. L’individualisme prend plus de place, mais ce n’est pas lié au rugby, c’est un problème sociétal. Il y a d’autres sports, d’autres choix possibles, d’autres activités, l’après-covid a mis en lumière ces aspects.
Bretenoux-Biars a été créé en 1974, Vayrac en 1973. Il y a cinq ans, nous avons décidé d’unir nos forces. Nous nous sommes structurés, et diversifiés pour créer une nouvelle dynamique. Nous avons un diplômé du BPJEPS un salarié en interne pour aller dans les écoles, nous avons créé une académie, nous organisons des stages d’été, des animations, nous essayons de dynamiser nos trois sites. La formation est la clé. Rien n’est acquis, rien n’est facile, mais il faut bosser dur, c’est évident.
L’entente avec Gramat ne peut être que provisoire donc ?
Si nous avions pensé que Gramat n’avait pas les capacités de repartir, nous n’aurions pas tendu la main. Le rugby de clocher est encore solidement ancré dans nos campagnes. Les clubs résistent, mais c’est de plus en plus difficile. 1+1 ne fait pas 2 en cas d’entente. Dans notre cas, oui, il s’agit d’une entente provisoire, pour permettre à Gramat de rebondir. En espérant aussi que la Coupe du Monde soit génératrice de nouveaux licenciés. Et de bénévoles, car il en manque aussi.
Occitanie – Le RC Bretenoux-Biars-Vayrac sauve Gramat du forfait – Que de fluctuations dans les divisions régionales d’Occitanie depuis l’annonce des poules cet été. Entre les quelques sorties de sommeil et les nombreux forfaits généraux, un nouveau mouvement vient d’être officialisé, à une semaine de la reprise, en provenance du Lot, impactant les Régionales 1 et 2… (par Jérémy VdC, et David Campese)
Neuvième de sa poule de Régionale 2 la saison passée, Gramat espérait bien se relancer au sein d’une poule F offrant plusieurs derbys. Malheureusement pour la JSG, plusieurs arrêts et départs ont mis sous pression les dirigeants lotois pour être présents sur la ligne de départ ce dimanche 24 septembre. Afin de ne pas pénaliser ses joueurs et de ne pas se mettre en sommeil, le club récent cinquantenaire, a contacté son voisin à une vingtaine de kilomètres de là : le RC Bretenoux Biars Vayrac. L’union des trois communes limitrophes du nord du Lot, qui évolue en Régionale 1, n’a pas hésité très longtemps pour venir en aide et discuter d’une entente. Un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux l’a confirmé en fin de semaine dernière.
Déjà amputée par le forfait de Finhan, la poule F de Régionale 2 se retrouvera donc avec seulement huit équipes : Capdenac, Espalion, le RC Rougier, l’entente Chataigneraie Célé, Briatexte, l’entente Cagnac/Blaye/Carmaux, l’AS Lisloise et Rabastens. Quant au nouveau « duo » RCBBV/JSG, présent dans la poule D de Régionale 1, le premier match à Souillac ce weekend permettra de se jauger d’entrée.
Les réactions
Mélissa Lacoste (co-présidente Gramat, avec Christian Bacuzzi)
Présidente, comment en êtes-vous arrivés à une telle situation ?
Les séniors semblaient à l’abri d’un éventuel forfait en juin dernier, surtout avec les arrivées de coachs et d’un préparateur physique, une grande première pour nous. Avant l’été, le groupe séniors était composé de 28 joueurs environ, tout le monde était motivé. Et puis, lors de la reprise début août, il n’y avait que 12 joueurs présents. On ne voyait que les mêmes au fur et à mesure que les jours passaient. On a alors appelé les absents, et là, certains nous ont dit qu’ils ne reprendraient pas, pour différentes raisons.
Lesquelles justement ?
Notre bassin est fourni en clubs, et nous sommes celui qui évolue au moins bon niveau. Nous sommes sans doute moins attractifs, le club a souvent changé de dirigeants ces dernières années, difficile de se créer un réseau donc. Et puis, il y a aussi la question de l’argent. Les mentalités ont changé, surtout chez les jeunes. Mais je peux les comprendre, ils sont impactés par le coût de la vie aussi, et sont attentifs quand on leur donne un fixe et qu’on leur rembourse l’essence. De plus, au niveau sportif, il y a des jeunes qui n’ont connu que des saisons galères chez nous. Ils n’ont pas démérité la saison dernière. Je me souviens d’un déplacement à Castelnau-Montratier, à 16, avec un 16ème joueur, blessé, donc pour faire le nombre. On a pris un carton rouge rapidement, mais même à 14, personne n’a baissé les bras. Pour ceux-là, il fallait les soutenir, les aider à continuer le rugby…
L’entente avec un autre club était l’ultime solution ?
Elle s’est imposée à nous en tout cas. Vous savez, la décision de faire une entente est difficile, c’est presque un aveu d’échec. Le bureau l’a voté, mais il y a eu quelques voix contre. Je peux le comprendre là-aussi, car il y a toujours la peur d’être absorbé, de devenir transparent, c’est vraiment un choix difficile. Mais nous ne voulions pas déclarer forfait pour nos séniors, car nous savons très bien qu’il est difficile de repartir ensuite. La solution de l’entente avec Bretenoux nous est apparue comme évidente.
Avec le club de Bretenoux-Biars-Vayrac…
Oui, car nous sommes déjà en entente avec les filles depuis un an (le RRNQ). Tout s’est très bien passé. Il n’y avait aucune raison qu’il en soit autrement pour les garçons. Nous avons donc contacté Bretenoux, et avons organisé un rendez-vous, aussi discret que possible. Même si les rumeurs allaient déjà bon train. Il y avait les présidents, trésoriers et les entraîneurs, eux aussi, concernés directement. Nous avons ravalé notre fierté, Bretenoux a entendu notre demande, en nous disant que nous étions du même bassin, et a donné un avis positif dès la fin de la réunion. Il fallait ensuite faire valider la décision auprès du bureau.
Quel a été votre sentiment quand vous avez appris que l’entente était validée ?
Du soulagement d’abord. Car on arrive à sauver le rugby de cette façon. Certains ont ou auront une autre vision, mais qu’importe, nous avons préservé le rugby à Gramat. Nous avons une centaine de jeunes en école de rugby, nous sommes un club formateur, mais pas pour les autres. Il était important de maintenir en vie une équipe séniors. L’autre sentiment qui domine, c’est la reconnaissance, envers les dirigeants et tout le club du RCBBV, qui nous sauvent. Nous serons toujours reconnaissants de cette main tendue.
Cette entente est donc temporaire ?
C’est l’idée oui. Nos avons 14 joueurs qui ont signé leur licence avec Bretenoux, ils vont découvrir une autre façon de s’entraîner, un autre niveau, et donc progresser. Il faudra recréer une dynamique l’an prochain, avec ces mêmes joueurs, qui en feront revenir d’autres. Il était et il est impossible d’imaginer que le rugby soit fini à Gramat.
Pierre Certes (co président du RC Bretenoux Biars Vayrac, avec Franck Vermande)
Président, il semblerait que votre club n’ait pas réfléchi longtemps pour répondre à l’appel à l’aide de Gramat ?
Gramat est un club historique, avec une belle école de rugby, qui travaille bien. Personne ne se réjouirait de la fin d’un club, encore moins le nôtre, qui est voisin. Après la réunion, en présence du staff sportif, on a interrogé le bureau, pour être certain que tout le monde était d’accord. Il fallait du courage pour les dirigeants de Gramat pour nous solliciter. Comme nous l’avons indiqué dans notre communiqué, il était inconcevable de ne pas répondre favorablement à cette demande.
Comment expliquez-vous que le RCBBV ne soit pas confronté aussi, à ces problèmes d’effectif ?
C’est difficile pour tout le monde, y compris dans le nord du Lot. Le réservoir de joueurs se restreint depuis plusieurs années. L’individualisme prend plus de place, mais ce n’est pas lié au rugby, c’est un problème sociétal. Il y a d’autres sports, d’autres choix possibles, d’autres activités, l’après-covid a mis en lumière ces aspects.
Bretenoux-Biars a été créé en 1974, Vayrac en 1973. Il y a cinq ans, nous avons décidé d’unir nos forces. Nous nous sommes structurés, et diversifiés pour créer une nouvelle dynamique. Nous avons un diplômé du BPJEPS un salarié en interne pour aller dans les écoles, nous avons créé une académie, nous organisons des stages d’été, des animations, nous essayons de dynamiser nos trois sites. La formation est la clé. Rien n’est acquis, rien n’est facile, mais il faut bosser dur, c’est évident.
L’entente avec Gramat ne peut être que provisoire donc ?
Si nous avions pensé que Gramat n’avait pas les capacités de repartir, nous n’aurions pas tendu la main. Le rugby de clocher est encore solidement ancré dans nos campagnes. Les clubs résistent, mais c’est de plus en plus difficile. 1+1 ne fait pas 2 en cas d’entente. Dans notre cas, oui, il s’agit d’une entente provisoire, pour permettre à Gramat de rebondir. En espérant aussi que la Coupe du Monde soit génératrice de nouveaux licenciés. Et de bénévoles, car il en manque aussi.
Occitanie – Le RC Bretenoux-Biars-Vayrac sauve Gramat du forfait – Que de fluctuations dans les divisions régionales d’Occitanie depuis l’annonce des poules cet été. Entre les quelques sorties de sommeil et les nombreux forfaits généraux, un nouveau mouvement vient d’être officialisé, à une semaine de la reprise, en provenance du Lot, impactant les Régionales 1 et 2… (par Jérémy VdC, et David Campese)
Neuvième de sa poule de Régionale 2 la saison passée, Gramat espérait bien se relancer au sein d’une poule F offrant plusieurs derbys. Malheureusement pour la JSG, plusieurs arrêts et départs ont mis sous pression les dirigeants lotois pour être présents sur la ligne de départ ce dimanche 24 septembre. Afin de ne pas pénaliser ses joueurs et de ne pas se mettre en sommeil, le club récent cinquantenaire, a contacté son voisin à une vingtaine de kilomètres de là : le RC Bretenoux Biars Vayrac. L’union des trois communes limitrophes du nord du Lot, qui évolue en Régionale 1, n’a pas hésité très longtemps pour venir en aide et discuter d’une entente. Un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux l’a confirmé en fin de semaine dernière.
Déjà amputée par le forfait de Finhan, la poule F de Régionale 2 se retrouvera donc avec seulement huit équipes : Capdenac, Espalion, le RC Rougier, l’entente Chataigneraie Célé, Briatexte, l’entente Cagnac/Blaye/Carmaux, l’AS Lisloise et Rabastens. Quant au nouveau « duo » RCBBV/JSG, présent dans la poule D de Régionale 1, le premier match à Souillac ce weekend permettra de se jauger d’entrée.
Les réactions
Mélissa Lacoste (co-présidente Gramat, avec Christian Bacuzzi)
Présidente, comment en êtes-vous arrivés à une telle situation ?
Les séniors semblaient à l’abri d’un éventuel forfait en juin dernier, surtout avec les arrivées de coachs et d’un préparateur physique, une grande première pour nous. Avant l’été, le groupe séniors était composé de 28 joueurs environ, tout le monde était motivé. Et puis, lors de la reprise début août, il n’y avait que 12 joueurs présents. On ne voyait que les mêmes au fur et à mesure que les jours passaient. On a alors appelé les absents, et là, certains nous ont dit qu’ils ne reprendraient pas, pour différentes raisons.
Lesquelles justement ?
Notre bassin est fourni en clubs, et nous sommes celui qui évolue au moins bon niveau. Nous sommes sans doute moins attractifs, le club a souvent changé de dirigeants ces dernières années, difficile de se créer un réseau donc. Et puis, il y a aussi la question de l’argent. Les mentalités ont changé, surtout chez les jeunes. Mais je peux les comprendre, ils sont impactés par le coût de la vie aussi, et sont attentifs quand on leur donne un fixe et qu’on leur rembourse l’essence. De plus, au niveau sportif, il y a des jeunes qui n’ont connu que des saisons galères chez nous. Ils n’ont pas démérité la saison dernière. Je me souviens d’un déplacement à Castelnau-Montratier, à 16, avec un 16ème joueur, blessé, donc pour faire le nombre. On a pris un carton rouge rapidement, mais même à 14, personne n’a baissé les bras. Pour ceux-là, il fallait les soutenir, les aider à continuer le rugby…
L’entente avec un autre club était l’ultime solution ?
Elle s’est imposée à nous en tout cas. Vous savez, la décision de faire une entente est difficile, c’est presque un aveu d’échec. Le bureau l’a voté, mais il y a eu quelques voix contre. Je peux le comprendre là-aussi, car il y a toujours la peur d’être absorbé, de devenir transparent, c’est vraiment un choix difficile. Mais nous ne voulions pas déclarer forfait pour nos séniors, car nous savons très bien qu’il est difficile de repartir ensuite. La solution de l’entente avec Bretenoux nous est apparue comme évidente.
Avec le club de Bretenoux-Biars-Vayrac…
Oui, car nous sommes déjà en entente avec les filles depuis un an (le RRNQ). Tout s’est très bien passé. Il n’y avait aucune raison qu’il en soit autrement pour les garçons. Nous avons donc contacté Bretenoux, et avons organisé un rendez-vous, aussi discret que possible. Même si les rumeurs allaient déjà bon train. Il y avait les présidents, trésoriers et les entraîneurs, eux aussi, concernés directement. Nous avons ravalé notre fierté, Bretenoux a entendu notre demande, en nous disant que nous étions du même bassin, et a donné un avis positif dès la fin de la réunion. Il fallait ensuite faire valider la décision auprès du bureau.
Quel a été votre sentiment quand vous avez appris que l’entente était validée ?
Du soulagement d’abord. Car on arrive à sauver le rugby de cette façon. Certains ont ou auront une autre vision, mais qu’importe, nous avons préservé le rugby à Gramat. Nous avons une centaine de jeunes en école de rugby, nous sommes un club formateur, mais pas pour les autres. Il était important de maintenir en vie une équipe séniors. L’autre sentiment qui domine, c’est la reconnaissance, envers les dirigeants et tout le club du RCBBV, qui nous sauvent. Nous serons toujours reconnaissants de cette main tendue.
Cette entente est donc temporaire ?
C’est l’idée oui. Nos avons 14 joueurs qui ont signé leur licence avec Bretenoux, ils vont découvrir une autre façon de s’entraîner, un autre niveau, et donc progresser. Il faudra recréer une dynamique l’an prochain, avec ces mêmes joueurs, qui en feront revenir d’autres. Il était et il est impossible d’imaginer que le rugby soit fini à Gramat.
Pierre Certes (co président du RC Bretenoux Biars Vayrac, avec Franck Vermande)
Président, il semblerait que votre club n’ait pas réfléchi longtemps pour répondre à l’appel à l’aide de Gramat ?
Gramat est un club historique, avec une belle école de rugby, qui travaille bien. Personne ne se réjouirait de la fin d’un club, encore moins le nôtre, qui est voisin. Après la réunion, en présence du staff sportif, on a interrogé le bureau, pour être certain que tout le monde était d’accord. Il fallait du courage pour les dirigeants de Gramat pour nous solliciter. Comme nous l’avons indiqué dans notre communiqué, il était inconcevable de ne pas répondre favorablement à cette demande.
Comment expliquez-vous que le RCBBV ne soit pas confronté aussi, à ces problèmes d’effectif ?
C’est difficile pour tout le monde, y compris dans le nord du Lot. Le réservoir de joueurs se restreint depuis plusieurs années. L’individualisme prend plus de place, mais ce n’est pas lié au rugby, c’est un problème sociétal. Il y a d’autres sports, d’autres choix possibles, d’autres activités, l’après-covid a mis en lumière ces aspects.
Bretenoux-Biars a été créé en 1974, Vayrac en 1973. Il y a cinq ans, nous avons décidé d’unir nos forces. Nous nous sommes structurés, et diversifiés pour créer une nouvelle dynamique. Nous avons un diplômé du BPJEPS un salarié en interne pour aller dans les écoles, nous avons créé une académie, nous organisons des stages d’été, des animations, nous essayons de dynamiser nos trois sites. La formation est la clé. Rien n’est acquis, rien n’est facile, mais il faut bosser dur, c’est évident.
L’entente avec Gramat ne peut être que provisoire donc ?
Si nous avions pensé que Gramat n’avait pas les capacités de repartir, nous n’aurions pas tendu la main. Le rugby de clocher est encore solidement ancré dans nos campagnes. Les clubs résistent, mais c’est de plus en plus difficile. 1+1 ne fait pas 2 en cas d’entente. Dans notre cas, oui, il s’agit d’une entente provisoire, pour permettre à Gramat de rebondir. En espérant aussi que la Coupe du Monde soit génératrice de nouveaux licenciés. Et de bénévoles, car il en manque aussi.
Occitanie – Le RC Bretenoux-Biars-Vayrac sauve Gramat du forfait – Que de fluctuations dans les divisions régionales d’Occitanie depuis l’annonce des poules cet été. Entre les quelques sorties de sommeil et les nombreux forfaits généraux, un nouveau mouvement vient d’être officialisé, à une semaine de la reprise, en provenance du Lot, impactant les Régionales 1 et 2… (par Jérémy VdC, et David Campese)
Neuvième de sa poule de Régionale 2 la saison passée, Gramat espérait bien se relancer au sein d’une poule F offrant plusieurs derbys. Malheureusement pour la JSG, plusieurs arrêts et départs ont mis sous pression les dirigeants lotois pour être présents sur la ligne de départ ce dimanche 24 septembre. Afin de ne pas pénaliser ses joueurs et de ne pas se mettre en sommeil, le club récent cinquantenaire, a contacté son voisin à une vingtaine de kilomètres de là : le RC Bretenoux Biars Vayrac. L’union des trois communes limitrophes du nord du Lot, qui évolue en Régionale 1, n’a pas hésité très longtemps pour venir en aide et discuter d’une entente. Un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux l’a confirmé en fin de semaine dernière.
Déjà amputée par le forfait de Finhan, la poule F de Régionale 2 se retrouvera donc avec seulement huit équipes : Capdenac, Espalion, le RC Rougier, l’entente Chataigneraie Célé, Briatexte, l’entente Cagnac/Blaye/Carmaux, l’AS Lisloise et Rabastens. Quant au nouveau « duo » RCBBV/JSG, présent dans la poule D de Régionale 1, le premier match à Souillac ce weekend permettra de se jauger d’entrée.
Les réactions
Mélissa Lacoste (co-présidente Gramat, avec Christian Bacuzzi)
Présidente, comment en êtes-vous arrivés à une telle situation ?
Les séniors semblaient à l’abri d’un éventuel forfait en juin dernier, surtout avec les arrivées de coachs et d’un préparateur physique, une grande première pour nous. Avant l’été, le groupe séniors était composé de 28 joueurs environ, tout le monde était motivé. Et puis, lors de la reprise début août, il n’y avait que 12 joueurs présents. On ne voyait que les mêmes au fur et à mesure que les jours passaient. On a alors appelé les absents, et là, certains nous ont dit qu’ils ne reprendraient pas, pour différentes raisons.
Lesquelles justement ?
Notre bassin est fourni en clubs, et nous sommes celui qui évolue au moins bon niveau. Nous sommes sans doute moins attractifs, le club a souvent changé de dirigeants ces dernières années, difficile de se créer un réseau donc. Et puis, il y a aussi la question de l’argent. Les mentalités ont changé, surtout chez les jeunes. Mais je peux les comprendre, ils sont impactés par le coût de la vie aussi, et sont attentifs quand on leur donne un fixe et qu’on leur rembourse l’essence. De plus, au niveau sportif, il y a des jeunes qui n’ont connu que des saisons galères chez nous. Ils n’ont pas démérité la saison dernière. Je me souviens d’un déplacement à Castelnau-Montratier, à 16, avec un 16ème joueur, blessé, donc pour faire le nombre. On a pris un carton rouge rapidement, mais même à 14, personne n’a baissé les bras. Pour ceux-là, il fallait les soutenir, les aider à continuer le rugby…
L’entente avec un autre club était l’ultime solution ?
Elle s’est imposée à nous en tout cas. Vous savez, la décision de faire une entente est difficile, c’est presque un aveu d’échec. Le bureau l’a voté, mais il y a eu quelques voix contre. Je peux le comprendre là-aussi, car il y a toujours la peur d’être absorbé, de devenir transparent, c’est vraiment un choix difficile. Mais nous ne voulions pas déclarer forfait pour nos séniors, car nous savons très bien qu’il est difficile de repartir ensuite. La solution de l’entente avec Bretenoux nous est apparue comme évidente.
Avec le club de Bretenoux-Biars-Vayrac…
Oui, car nous sommes déjà en entente avec les filles depuis un an (le RRNQ). Tout s’est très bien passé. Il n’y avait aucune raison qu’il en soit autrement pour les garçons. Nous avons donc contacté Bretenoux, et avons organisé un rendez-vous, aussi discret que possible. Même si les rumeurs allaient déjà bon train. Il y avait les présidents, trésoriers et les entraîneurs, eux aussi, concernés directement. Nous avons ravalé notre fierté, Bretenoux a entendu notre demande, en nous disant que nous étions du même bassin, et a donné un avis positif dès la fin de la réunion. Il fallait ensuite faire valider la décision auprès du bureau.
Quel a été votre sentiment quand vous avez appris que l’entente était validée ?
Du soulagement d’abord. Car on arrive à sauver le rugby de cette façon. Certains ont ou auront une autre vision, mais qu’importe, nous avons préservé le rugby à Gramat. Nous avons une centaine de jeunes en école de rugby, nous sommes un club formateur, mais pas pour les autres. Il était important de maintenir en vie une équipe séniors. L’autre sentiment qui domine, c’est la reconnaissance, envers les dirigeants et tout le club du RCBBV, qui nous sauvent. Nous serons toujours reconnaissants de cette main tendue.
Cette entente est donc temporaire ?
C’est l’idée oui. Nos avons 14 joueurs qui ont signé leur licence avec Bretenoux, ils vont découvrir une autre façon de s’entraîner, un autre niveau, et donc progresser. Il faudra recréer une dynamique l’an prochain, avec ces mêmes joueurs, qui en feront revenir d’autres. Il était et il est impossible d’imaginer que le rugby soit fini à Gramat.
Pierre Certes (co président du RC Bretenoux Biars Vayrac, avec Franck Vermande)
Président, il semblerait que votre club n’ait pas réfléchi longtemps pour répondre à l’appel à l’aide de Gramat ?
Gramat est un club historique, avec une belle école de rugby, qui travaille bien. Personne ne se réjouirait de la fin d’un club, encore moins le nôtre, qui est voisin. Après la réunion, en présence du staff sportif, on a interrogé le bureau, pour être certain que tout le monde était d’accord. Il fallait du courage pour les dirigeants de Gramat pour nous solliciter. Comme nous l’avons indiqué dans notre communiqué, il était inconcevable de ne pas répondre favorablement à cette demande.
Comment expliquez-vous que le RCBBV ne soit pas confronté aussi, à ces problèmes d’effectif ?
C’est difficile pour tout le monde, y compris dans le nord du Lot. Le réservoir de joueurs se restreint depuis plusieurs années. L’individualisme prend plus de place, mais ce n’est pas lié au rugby, c’est un problème sociétal. Il y a d’autres sports, d’autres choix possibles, d’autres activités, l’après-covid a mis en lumière ces aspects.
Bretenoux-Biars a été créé en 1974, Vayrac en 1973. Il y a cinq ans, nous avons décidé d’unir nos forces. Nous nous sommes structurés, et diversifiés pour créer une nouvelle dynamique. Nous avons un diplômé du BPJEPS un salarié en interne pour aller dans les écoles, nous avons créé une académie, nous organisons des stages d’été, des animations, nous essayons de dynamiser nos trois sites. La formation est la clé. Rien n’est acquis, rien n’est facile, mais il faut bosser dur, c’est évident.
L’entente avec Gramat ne peut être que provisoire donc ?
Si nous avions pensé que Gramat n’avait pas les capacités de repartir, nous n’aurions pas tendu la main. Le rugby de clocher est encore solidement ancré dans nos campagnes. Les clubs résistent, mais c’est de plus en plus difficile. 1+1 ne fait pas 2 en cas d’entente. Dans notre cas, oui, il s’agit d’une entente provisoire, pour permettre à Gramat de rebondir. En espérant aussi que la Coupe du Monde soit génératrice de nouveaux licenciés. Et de bénévoles, car il en manque aussi.