Occitanie : Finhan, un forfait inévitable finalement
Comme une fin inéluctable, l’US Finhan ne sera pas de la partie cette saison. Et l’on peut se demander ce qu’il en sera pour les prochaines, tant les problèmes d’effectifs, couplés à un voisinage « encombrant », ne datent pas d’hier. En 2014 déjà, le constat était identique, notre article sur l’USF « Dur de maintenir en vie un club dans ces conditions », avait attiré l’attention du média L’équipe, qui avait appelé les Jaune et Rouge, les bras cassés. Et pourtant, avec des hauts et des bas, l’USF est restée en vie. Cette intersaison en revanche, a sonné le glas des derniers espoirs tarn-et-garonnais de figurer en régionale 3 d’Occitanie…
Au mois de juillet, le nouveau coprésident Jean François Bilheran s’inquiétait fortement des nombreux arrêts et de départs, ramenant le groupe de joueurs à… cinq unités ! Autant dire mission impossible pour repartir. Tout du moins seul, dans ce village de 1 500 habitants.
Les appels du pied pour tenter un rapprochement avec les plus proches voisins n’ont pas trouvé preneur. Montech et Bressols étant devenus deux places fortes du rugby occitan, doivent gérer un nombre important de licenciés et leurs ambitions personnelles légitimes. Le néo président n’a pas hésité à pointer du doigt la Ligue Occitanie à cause d’une poule 2022-2023, aux déplacements très (trop) lointains, et sans derbys.
« Le rugby amateur se professionnalise »
Bertrand Molina, coach des sang et or jusqu’en mars dernier dressait quant à lui un constat général tout aussi alarmiste : « C’est dommage et triste, Finhan est un tout petit club, un club de village, entouré d’une dizaine d’autres clubs dans un rayon de 15km, plus attractifs, plus structurés, qui recrutent très tôt. C’est dur ensuite de trouver des joueurs, mais aussi des bénévoles. Quand le train est passé, c’est souvent trop tard…«
Le coach poursuit en rentrant un peu plus dans les détails : « Le plaisir de jouer et de se retrouver existe, mais l’intérêt individuel prime, l’état d’esprit n’est plus propice au rugby des villages, en fait, à sa façon, le rugby amateur se professionnalise. Malheureusement je crains que ça devienne compliqué pour beaucoup. »
Cette situation a donc poussé Bertrand Molina à prendre du recul : « J’ai préféré arrêter oui, car je ressentais un manque de passion, d’intérêt et d’investissement de plusieurs joueurs. Je ne prenais plus aucun plaisir, et je ne retrouvais plus ce que je recherchais dans le rugby. Je sais que beaucoup partagent ce triste constat, c’est inquiétant, et d’un certain côté rassurant. On se sent moins seul. Mais c’est toujours triste de voir un club se mettre en sommeil. » Espérons que pour l’USF, le réveil sonnera très bientôt…