Le comité des Hautes-Pyrénées (65) perd un de ses 27 représentants, avec le forfait général de Capvern en Régionale 2. L’Union Sportive Capvernoise, en manque d’effectif, met en sommeil son équipe fanion avec la ferme volonté de revenir dès 2024. Retour sur cet été difficile et les espoirs de relance avec Lionel Cazaux, président et Vincent Boué-Mathou, ancien président devenu secrétaire.
« Sans staff, le serpent se mordait la queue »
Les deux dirigeants sont d’accord sur l’élément déclencheur de ce forfait : le départ inattendu du duo d’entraineurs, annoncé après le dernier match. Lionel Cazaux précise : « Durant la saison, ils avaient bien dit à tout le monde qu’ils resteraient. Mais on a finalement appris qu’ils nous quittaient en catimini pour un autre projet, soit disant mieux organisé. Je pense qu’il y a également une histoire d’argent derrière. Donc forcément, les joueurs l’ont mal pris et les présidents aussi … «
Le club a donc dû chercher dans l’urgence un nouveau staff. Mais selon lui, c’était une mission quasi-impossible à cette période de l’année : « Les entraineurs, et les joueurs sont demandés de plus en plus tôt. Donc en juin, il ne restait plus grand monde de disponible, en tout cas avec des exigences salariales raisonnables. Ceux qui étaient libres nous ont demandé jusqu’à 800 euros par mois. Vous vous rendez compte ? C’est bien évidemment trop élevé pour un club comme nous. . »
Sans certitude sur les coachs, le recrutement est logiquement devenu plus difficile, comme l’explique Vincent Boué-Mathou : « En cherchant un staff et des joueurs, le serpent se mordait la queue. Les recrues ne voulaient pas signer sans connaitre les entraineurs et eux ne voulaient pas s’engager sans assurances sur l’effectif. » Lionel Cazaux ajoute : « On a donc dû se résoudre à acter le forfait fin juillet, pour libérer les joueurs qui attendaient avant de prendre une licence ailleurs. »
Également des raisons structurelles au manque de licenciés
Contrairement à d’autres clubs comme Finhan, Capvern n’a pas souffert de la proximité géographique de ses voisins. Pourtant, les clubs de Lannemezan (Nationale 2), Bagnères-de-Bigorre (Fédérale 1), Montréjeau (Régionale 1) ou Tournay (Régionale 2) sont tous à moins de 25 minutes de route. L’USC n’a en effet pas connu beaucoup de départs, mais plutôt des arrêts, selon Vincent Boué-Mathou : « Durant l’été, je n’ai signé que 5 mutations, donc on ne s’est pas vraiment fait dépouiller. En revanche, une partie de nos joueurs cadres sont devenus papas et ont décidé d’arrêter pour se consacrer à leur famille. »
Lionel Cazaux complète : « Personnellement, j’ai arrêté de jouer à 42 ans et la plupart des joueurs de mon époque arrêtaient vers 36 ou 37 ans. Mais aujourd’hui, les mentalités et les priorités ont changé. En plus de ces fin de carrière prématurées, il y a également un défi démographique sur le plateau de Lannemezan, comme dans beaucoup de départements ruraux. Pour preuve, sur les 6 clubs les plus proches, seul le CA Lannemezan a une équipe cadet et une junior. Ces deux problèmes ne datent pas de cet été, car nous manquions déjà de joueurs la saison passée. » Rappelons que Capvern ne compte que 1250 habitants et que les clubs de Lannemezan et de l’US Ayguette se trouvent à moins de 10 kilomètres.
« On espère réellement que cette mise en sommeil servira d’électro-choc »
Si les dirigeants n’ont pas eu assez de temps pour se structurer cet été, ils sont déjà à pied d’oeuvre pour préparer la saison prochaine. Lionel Cazaux désormais seul président, nous en dit plus sur ses objectifs : « Il faut qu’on s’y prenne le plus tôt possible et que le projet soit finalisé avant les phases finales. Concrètement, on doit avoir trouvé un ou des entraineurs et une base de joueurs solide d’ici là. »
Il dit être bien entouré : « On a la chance que certains joueurs soient restés au club pour préparer la prochaine saison, malgré le forfait. Surtout, on espère réellement que cette mise en sommeil servira d’électro-choc pour le village et tous ceux qui aiment le club. Il faut qu’un maximum de monde se sente touché et vienne nous aider dans notre reconstruction ». Il rappelle ainsi les mots de Céline Soltane, la présidente de Labastide-Saint-Georges, également forfait.
En revanche, la possibilité d’un retour par une entente ou une fusion lui semble pour l’instant difficile à envisager. « L’esprit de clocher est encore très présent et certaines équipes seraient prêtes à disparaitre, plutôt que faire des ententes. C’est en partie compréhensible, car à chaque union, un des deux clubs disparait. Concernant Capvern, je ne suis pas fermé à cette idée, mais ça dépendra de ceux qui se proposent et de leurs conditions. En tout cas, je ne prendrai pas la décision seul, car je ne veut pas me mettre le village à dos. »
Espérons donc que le travail des dirigeants et des joueurs restés porte ses fruits. Qu’ils parviennent à attirer des joueurs et des entraineurs. Et que l’équipe fanion de Capvern-les-Bains rejaillisse dès la saison prochaine…
« Les filles sont devenues la vitrine de Capvern »
Malgré cette mise en sommeil de l’équipe fanion, le club reste actif grâce à une équipe féminine en plein développement. Vincent Boué-Mathou nous en dit plus : « Notre capitaine, Benjamin Agut a beaucoup travaillé pour construire ce groupe depuis plusieurs années. Les filles jouaient jusque là à X et découvriront le XV cette année, en Fédérale 2. Cette section féminine s’inscrit parfaitement dans notre volonté de moderniser le club, depuis que nous l’avons repris. »
S’il existe d’autres clubs, comme Haut-Salat, dans lesquels l’équipe féminine fonctionne mieux que la masculine, le cas de Capvern est particulier. Ici, c’est carrément la survie du club, qui dépend de l’équipe féminine, comme l’affirme Vincent Boué-Mathou : « On compte beaucoup sur l’engouement créé par nos joueuses pour attirer des bénévoles et des joueurs. Sans elles, nous serions invisible sur la carte du rugby. Elles sont clairement devenues la vitrine de l’USC. »
Le comité des Hautes-Pyrénées (65) perd un de ses 27 représentants, avec le forfait général de Capvern en Régionale 2. L’Union Sportive Capvernoise, en manque d’effectif, met en sommeil son équipe fanion avec la ferme volonté de revenir dès 2024. Retour sur cet été difficile et les espoirs de relance avec Lionel Cazaux, président et Vincent Boué-Mathou, ancien président devenu secrétaire.
« Sans staff, le serpent se mordait la queue »
Les deux dirigeants sont d’accord sur l’élément déclencheur de ce forfait : le départ inattendu du duo d’entraineurs, annoncé après le dernier match. Lionel Cazaux précise : « Durant la saison, ils avaient bien dit à tout le monde qu’ils resteraient. Mais on a finalement appris qu’ils nous quittaient en catimini pour un autre projet, soit disant mieux organisé. Je pense qu’il y a également une histoire d’argent derrière. Donc forcément, les joueurs l’ont mal pris et les présidents aussi … «
Le club a donc dû chercher dans l’urgence un nouveau staff. Mais selon lui, c’était une mission quasi-impossible à cette période de l’année : « Les entraineurs, et les joueurs sont demandés de plus en plus tôt. Donc en juin, il ne restait plus grand monde de disponible, en tout cas avec des exigences salariales raisonnables. Ceux qui étaient libres nous ont demandé jusqu’à 800 euros par mois. Vous vous rendez compte ? C’est bien évidemment trop élevé pour un club comme nous. . »
Sans certitude sur les coachs, le recrutement est logiquement devenu plus difficile, comme l’explique Vincent Boué-Mathou : « En cherchant un staff et des joueurs, le serpent se mordait la queue. Les recrues ne voulaient pas signer sans connaitre les entraineurs et eux ne voulaient pas s’engager sans assurances sur l’effectif. » Lionel Cazaux ajoute : « On a donc dû se résoudre à acter le forfait fin juillet, pour libérer les joueurs qui attendaient avant de prendre une licence ailleurs. »
Également des raisons structurelles au manque de licenciés
Contrairement à d’autres clubs comme Finhan, Capvern n’a pas souffert de la proximité géographique de ses voisins. Pourtant, les clubs de Lannemezan (Nationale 2), Bagnères-de-Bigorre (Fédérale 1), Montréjeau (Régionale 1) ou Tournay (Régionale 2) sont tous à moins de 25 minutes de route. L’USC n’a en effet pas connu beaucoup de départs, mais plutôt des arrêts, selon Vincent Boué-Mathou : « Durant l’été, je n’ai signé que 5 mutations, donc on ne s’est pas vraiment fait dépouiller. En revanche, une partie de nos joueurs cadres sont devenus papas et ont décidé d’arrêter pour se consacrer à leur famille. »
Lionel Cazaux complète : « Personnellement, j’ai arrêté de jouer à 42 ans et la plupart des joueurs de mon époque arrêtaient vers 36 ou 37 ans. Mais aujourd’hui, les mentalités et les priorités ont changé. En plus de ces fin de carrière prématurées, il y a également un défi démographique sur le plateau de Lannemezan, comme dans beaucoup de départements ruraux. Pour preuve, sur les 6 clubs les plus proches, seul le CA Lannemezan a une équipe cadet et une junior. Ces deux problèmes ne datent pas de cet été, car nous manquions déjà de joueurs la saison passée. » Rappelons que Capvern ne compte que 1250 habitants et que les clubs de Lannemezan et de l’US Ayguette se trouvent à moins de 10 kilomètres.
« On espère réellement que cette mise en sommeil servira d’électro-choc »
Si les dirigeants n’ont pas eu assez de temps pour se structurer cet été, ils sont déjà à pied d’oeuvre pour préparer la saison prochaine. Lionel Cazaux désormais seul président, nous en dit plus sur ses objectifs : « Il faut qu’on s’y prenne le plus tôt possible et que le projet soit finalisé avant les phases finales. Concrètement, on doit avoir trouvé un ou des entraineurs et une base de joueurs solide d’ici là. »
Il dit être bien entouré : « On a la chance que certains joueurs soient restés au club pour préparer la prochaine saison, malgré le forfait. Surtout, on espère réellement que cette mise en sommeil servira d’électro-choc pour le village et tous ceux qui aiment le club. Il faut qu’un maximum de monde se sente touché et vienne nous aider dans notre reconstruction ». Il rappelle ainsi les mots de Céline Soltane, la présidente de Labastide-Saint-Georges, également forfait.
En revanche, la possibilité d’un retour par une entente ou une fusion lui semble pour l’instant difficile à envisager. « L’esprit de clocher est encore très présent et certaines équipes seraient prêtes à disparaitre, plutôt que faire des ententes. C’est en partie compréhensible, car à chaque union, un des deux clubs disparait. Concernant Capvern, je ne suis pas fermé à cette idée, mais ça dépendra de ceux qui se proposent et de leurs conditions. En tout cas, je ne prendrai pas la décision seul, car je ne veut pas me mettre le village à dos. »
Espérons donc que le travail des dirigeants et des joueurs restés porte ses fruits. Qu’ils parviennent à attirer des joueurs et des entraineurs. Et que l’équipe fanion de Capvern-les-Bains rejaillisse dès la saison prochaine…
« Les filles sont devenues la vitrine de Capvern »
Malgré cette mise en sommeil de l’équipe fanion, le club reste actif grâce à une équipe féminine en plein développement. Vincent Boué-Mathou nous en dit plus : « Notre capitaine, Benjamin Agut a beaucoup travaillé pour construire ce groupe depuis plusieurs années. Les filles jouaient jusque là à X et découvriront le XV cette année, en Fédérale 2. Cette section féminine s’inscrit parfaitement dans notre volonté de moderniser le club, depuis que nous l’avons repris. »
S’il existe d’autres clubs, comme Haut-Salat, dans lesquels l’équipe féminine fonctionne mieux que la masculine, le cas de Capvern est particulier. Ici, c’est carrément la survie du club, qui dépend de l’équipe féminine, comme l’affirme Vincent Boué-Mathou : « On compte beaucoup sur l’engouement créé par nos joueuses pour attirer des bénévoles et des joueurs. Sans elles, nous serions invisible sur la carte du rugby. Elles sont clairement devenues la vitrine de l’USC. »