La cité blanquetière a bien son club de XV à la reprise 2023-2024. Si le rugby à XIII y est bien connu et reconnu, le XV aussi a son histoire et sa place. Les plus anciens se souviendront de l’entente entre Belvèze Razès et Limoux, et plus récemment bien sûr, celle avec Quillan, initiée en 2014. Preuve de cette passerelle quinziste et treiziste, avec Henri Pech, l’un des trois co-présidents du nouveau Racing Club de Limoux XV, lui-même ancien treiziste, que nous avons interrogé sur cette renaissance…
« Les joueurs sont très motivés de débuter cette aventure »
Président, tout d’abord, pourquoi cette fin d’entente avec Quillan ?
« Nous n’avions plus la même vision rugbystique. Il y avait trop d’emprise de Quillan depuis l’entente en 2014. Nous avons donc souhaité recréer un club indépendant pour le clocher de Limoux. »
Dans une ville où le rugby à XIII est roi, comment est perçu le retour d’un club de XV, indépendant ?
« De manière très positive. Nous avons reçu un accueil très favorable de la part de la Mairie et des partenaires, fidèles aux couleurs jaunes et vertes. Il y a de place pour tout le monde, et chacun se soutient, nous entretenons de très bonnes relations avec Les Grizzlys de Limoux XIII. J’en suis moi-même une preuve vivante, car j’ai pratiqué le XIII aussi. »
Certaines équipes de régionale 3 souffrent d’un manque d’effectif. Et vous ?
« À ce jour, nous avons un effectif de 40 licences. C’est amplement suffisant pour tenir toute une saison, mais il pourra encore s’étoffer un peu. Depuis 15 jours et la fin des vendanges, nous avons au moins 25 joueurs à chaque entraînement. Par leur assiduité, ils nous montrent bien leur sérieux et leur motivation à l’idée de débuter cette aventure. »
« On n’aurait pas pu imaginer meilleurs débuts »
Comment a débuté votre première saison ?
« On a vécu une première semaine de rêve. Lundi, nous avons reçu tous nos sponsors lors d’une soirée. C’était l’occasion de leur présenter les joueurs et de les inclure davantage dans le projet. D’ailleurs, je tiens à tous les remercier de nous avoir suivi aussi rapidement. Nous sommes encore en septembre et nous n’avons déjà plus de place sur nos maillots, pour d’autres sponsors. Ce mardi encore, une entreprise m’a demandé à avoir son logo sur les tenues de match, mais j’ai dû lui expliquer que c’était trop tard. En plus, cette belle semaine s’est clôturée sur un superbe dimanche… »
Justement, racontez-nous ce premier match à domicile et cette victoire.
« Là encore, tout était parfait. Le public était clairement au rendez-vous, et ce, dès le repas d’avant-match. Sur toute l’après-midi, nous avons enregistré plus de 300 entrées payantes, c’est énorme. On a réellement pu sentir le soutien de tout Limoux pour notre projet. Ça fait chaud au coeur. Même le maire était agréablement surpris de voir autant de supporters. On n’aurait pas pu imaginer meilleurs débuts. Sur l’aspect sportif, la victoire 21 à 16 contre Cabestany laisse espérer de bonnes choses pour cette saison. »
« Le RC Limoux n’est pas un club de bistrot, mais bien un projet ambitieux »
Et quels sont les objectifs sportifs de cette saison ?
« Au moins se qualifier. Et pourquoi pas, tutoyer la Régionale 2 dès septembre prochain. C’est envisageable, car 80% de nos joueurs ont déjà évolué aux niveaux fédéraux et connaissent donc bien le rugby. Surtout, on a la chance que beaucoup se connaissent depuis les petites catégories. Nous devons simplement attendre que la mayonnaise prenne.
Pour cela, nous pouvons faire confiance à Philippe Pinquié, notre entraîneur des arrières, diplômé pour coacher jusqu’en Top 14 et Alexandre Jobe, en charge des avants. Nous sommes assez rassurés, car tous les voyants sont déjà au vert : il y a une super ambiance durant les entraînement et on sent que les garçons se régalent chez nous. Ça fait plaisir à voir. »
Plus globalement, jusqu’où pensez vous que cette aventure peut vous mener ?
« Le plus loin possible (sourire). L’objectif premier est de créer un véritable pôle quinziste sur Limoux et donc de développer le club. On veut créer une école de rugby, une équipe 2 et une section féminine. Soyons clairs, le RCL n’est pas un club de bistrot, mais bien un projet ambitieux. L’objectif ultime est donc de ramener Limoux tout en haut, sans trahir les valeurs essentielles de notre sport : la convivialité, la camaraderie et le bien vivre ensemble. »
Ce beau début de saison pour vous contraste avec le forfait de l’US Chalabre Kercorb-Bastide-Le Peyrat dont certains dirigeants et supporters vous ont rendu responsable. Votre avis ?
« Nous ne sommes absolument pas responsables du forfait de Chalabre. Effectivement, certains de leurs joueurs habitent à Limoux, et nous ont donc logiquement rejoint, pour ne pas avoir à faire 30 minutes de route. Mais Kercorb-Chalabre était déjà en effectif réduit la saison passée. Il ne faut pas non plus oublier le RC COES, qui n’a pas pu repartir et reste en rassemblement avec Quillan-Limoux. Heureusement, il n’y a pas que des forfaits dans le coin. L’US Plateau de Sault XV a d’ailleurs fait son retour, après un an d’absence. Voyons le positif. »
Dimanche dernier, après cette interview, Limoux a gagné son deuxième match 37 à 22, contre le Rugby Athletic Cerdagne Capcir XV. Avec cette victoire, le RCL occupe seul la première place du classement. De quoi justifier les fortes ambitions affichées par son président.