Exempt lors de la première journée, Marsacq a débuté son championnat de Régionale 2 dimanche dernier, par une victoire à domicile contre le RC Mézinais (47-3). Pour son premier déplacement, au RC Pomarez Amou, prévu ce 7 octobre, le club sud landais n’a trouvé une compagnie de bus que la semaine dernière. Les dirigeants avaient bien contacté de nombreuses sociétés durant l’été, mais toutes ont refusé. Non pas par crainte de débordements ou de dégradations (comme certaines sociétés de transport occitanes, qui sont allées jusqu’à instaurer un état des lieux des cars.), mais par manque de chauffeurs. Le président Franck « Willy » Lévéjac, nous explique cette situation restée longtemps critique…
« Sans cesse la même réponse : nous n’avons pas assez de chauffeurs »
Ce qui semblait être un changement anodin de transporteur entre deux saisons, était devenu un véritable casse-tête pour le président et ses dirigeants : « La compagnie que nous avions l’année dernière (Landes Evasions) a décidé d’arrêter pour des raisons personnelles. Il nous fallait donc en trouver une nouvelle pendant l’été. Nous avons contacté une dizaine de sociétés, mais aucune n’a voulu s’engager, ni même nous faire une devis. »
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le refus n’était pas lié à une méfiance des compagnies envers les équipes de rugby et leurs troisièmes mi-temps ambulantes : « Nous recevions sans cesse la même réponse : nous avons bien les bus nécessaires, mais pas assez de chauffeurs disponibles pour s’engager avec de nouveaux clients, surtout les week-ends. Face à ces refus, nous avons vraiment tout tenté cet été. On avait même lancé un appel sur Facebook. Résultat : 0 réponse. On était donc résolu à devoir trouver un transporteur différent pour chaque dimanche, en fonction de leurs disponibilités. Je vous laisse imaginer les complications que ça aurait engendrées. Mais bon, pas le choix. »
« Le car restait la seule solution »
Qu’en est-il alors des autres moyens de transports ? Le club y avait bien évidemment pensé, mais aucune option ne semblait plus simple que les cars, comme l’explique le président : « Prendre nos voitures aurait impliqué de défrayer chaque joueur. Ça aurait donc demandé un gros travail administratif derrière. Et si un chauffeur se blesse, comment ramène-t-on son véhicule ? On avait donc gardé cette idée uniquement en ultime recours. Autre possibilité : le train, mais c’est encore moins pratique. Premièrement, il faut quand même aller en voiture à la gare de Dax ou de Tyrosse. Deuxièmement, une fois sur le quai d’arrivée, comment se rendre au stade s’il est loin du centre-ville ?
La dernière solution était les minibus, mais là encore, ça aurait été très compliqué. Selon mes calculs, il nous en aurait fallu 9 pour tous se déplacer. Bien évidemment, aucun loueur n’en aurait eu autant au même endroit. Nous aurions donc dû traiter avec plusieurs sociétés chaque week-end. Sans oublier qu’il aurait fallu rapatrier les véhicules depuis plusieurs villages, avant de les ramener le soir. Ça aurait été bien trop compliqué. Le car restait donc la seule solution. »
Marsacq devait jouer dès dimanche 24 septembre à Lesperon (à 50 km), mais par « chance », le match a été reporté en janvier. Malgré ce sursis, le temps commençait à être compté, car le premier déplacement est ce week-end, à Pomarez-Amou (une heure de route).
Une solution à la dernière minute
Ce n’est que la semaine dernière, que Marsacq a reçu la réponse tant espérée. Les Landais auront donc bien un bus pour ce premier match, et sûrement pour toute la saison, comme l’explique Willy Lévéjac : « Avec le premier déplacement qui s’approchait à grands pas, nous avons fait une dernière session d’appels à des compagnies dans la semaine. Heureusement, la compagnie des cars Jarraud, du groupe Verbus, située à Mimizan a accepté de nous transporter. Ils assureront au moins le premier match et, si le trajet se passe bien, toute la saison. »
Mais en contrepartie de cette solution miracle, le club landais a dû accepter certaines conditions. Le président les détaille : « Le chauffeur viendra de Mimizan, ce qui lui rajoute plus d’une heure de route à l’aller comme au retour. Étant donné qu’il assure également des lignes scolaires dès le lundi matin, nous avons accepté de quitter le lieu du match à 18h30 maximum. C’est sûr que ce n’est pas optimal, mais nous prendrons la douche rapidement, puis un tour à la réception d’après-match et on file. »
Les règles de conduite dans le car seront également très strictes, comme il l’explique : « Nous devrons respecter la charte de la compagnie à la lettre. Ça implique de ne pas avoir d’alcool et que tout le monde soit assis et attaché. Ça va faire bizarre, mais c’est très important, car si la compagnie est satisfaite du premier trajet, nous l’aurons pour tous nos match. Nous n’allons donc pas tenter le diable, nous n’amènerons aucune bière, ni quoi que ce soit qui puisse aller contre la charte. Sur ce point, j’ai totalement confiance en mes joueurs et je sais que tout va bien se passer. »
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