Sa plus belle victoire, il l’a remportée la saison dernière. Nicolas Hasler a tenu tête à un cancer diagnostiqué il y a deux ans. En bon talonneur qu’il est, il n’a jamais baissé les bras, bien au contraire. A force de courage et d’une volonté exemplaire, le jeune homme de 20 ans, a rejoué officiellement en septembre, avec les espoirs de Blagnac. Un retour qui avait forcément un goût de revanche, de victoire, et d’exemple… (par David Campese)
En juin 2017, nous avions échangé avec Nicolas, qui nous apprenait qu’il avait vaincu la maladie . « Il ne faut jamais lâcher, le plus beau reste à venir », nous avait-il proclamé avec la force de ses 20 ans. Il a donc vécu ce retour avec beaucoup d’émotions : » Dans le vestiaire, le regard de mes partenaires, les odeurs, les bruits des crampons, ce sont des choses simples, je le sais, mais qui font un bien fou à revivre, à ressentir. Quand tu es de ce milieu ovale et que tu en sors brutalement, tu les apprécies doublement. Le rugby m’a manqué. Après, le match en lui même s’est bien passé, j’avais de bonnes sensations, en plus dans mon jardin de Blagnac. C’est que du bonheur (large sourire). La communion était géniale, tant avec le public, qu’avec mon entraîneur que j’avais laissé il y a deux ans et demi. La boucle est bouclée, je ne remercierai jamais mes coéquipiers qui m’on soutenu pendant ces deux années. J’avais fini sur une victoire, je suis revenu sur une victoire, je suis forcément heureux et ravi. Que cela continue et que la saison soit belle ! »
Les remerciements sportifs passés, après ce retour à la compétition officielle, Nicolas s’est ensuite fendu d’un bel hommage pour celle qui fait battre son coeur à bien des égards : « Il y avait une personne spéciale dans les gradins pour mon retour oui, celle avec qui je partage mon quotidien maintenant. Elle a été importante dans toutes les étapes de cette épreuve, avant, pendant et surtout après. Pour que je puisse arriver à mes fins, et que je puisse rejouer sur un terrain. Elle m’a tendu la main, m’a constamment tiré vers le haut, m’a aidé à transformer cette expérience en force et non en poids à porter. Je lui dois énormément, ce retour, cet accomplissement, c’est à elle que je le dois oui. Et c’est une fierté d’avoir pu fouler la pelouse devant elle ! »
« Une immense fierté pour nous tous, ses parents, mais aussi pour ses frères et sœurs… »
Elle, c’est Charlyne, que nous saluons également pour son courage et sa présence. Nous souhaitons aux deux amoureux une longue, heureuse et belle route ensemble. Mais nous ne pouvions pas évoquer l’histoire de Nicolas sans donner la parole à ses parents qui ont bien voulu nous accorder un témoignage à une voix : « Au départ on y croyait plus, on pensait même qu’il resterait en Lorraine pour prendre du recul et mettre tout ça entre parenthèses. Mais c’était plus fort que lui, il se devait de reprendre sa vie là où il l’avait laissé, puis tout à été très vite. D’abord ces premiers entraînements qu’il était très fier de nous raconter, puis un mois plus tard son premier match. Ce fut une immense fierté pour nous tous, ses parents, mais aussi pour ses frères et sœurs. Il avait une nouvelle fois arraché une grande victoire. Aujourd’hui c’est reparti, on le voit à nouveau sur les compositions d’équipe et sur les photos de matchs, heureux et souriant, comme si rien ne s’était jamais passé, et tout ça nous aide a oublier l’année pénible qui s’est écoulée ! «
Une année qui restera comme un parcours du combattant, que Nicolas est, et restera, qu’on se le dise !