L’Avenir Monclarais accueillait Carmaux ce dimanche en ouverture de la saison en Régionale 2 Occitanie. Alors que les Tarnais menaient 12-13 en terre tarn-et-garonnaise, match arrêté par M. l’arbitre juste avant la mi-temps…
On se dirigeait vers la fin du premier acte, des tensions puis des accrochages entre plusieurs joueurs ont éclaté. C’est alors qu’une personne portant la chasuble sécurité est entrée sur le terrain. Il s’agissait de Daniel Allasia, président de Monclar qui s’explique : « L’arbitre a sorti un carton jaune, puis un rouge contre Chanel Mailagi, un de nos joueurs, dont je connais le tempérament, tout comme celui de son frère. Je suis alors rentré sur le terrain, ce que je n’aurais pas dû faire, c’est certain, mais dans l’unique intention de séparer et d’éviter que tout s’envenime. L’arbitre est venu vers moi, s’est rapproché à quelques centimètres de mon visage, puis il est tombé, sans que je ne le touche ! Il aurait dit au délégué que je lui avais donné un coup de tête. Ce qui est totalement faux. »
Elodie Durand-Quintard, présidente de Carmaux, présente sur les lieux, nous donne sa version : « Le président de Monclar, avait une chasuble sécurité, mais n’avait a rien à faire sur le terrain au moment des faits. Un de ses joueurs a commencé à s’agacer contre notre demi de mêlée, qui comme tout bon demi de mêlée, l’avait chambré. Mais sans dépasser les limites. Notre pilier a dit au joueur de Monclar de se calmer, de ne pas s’attaquer à plus petit que lui. La tension est montée, il y a eu des mots, l’arbitre a sorti un carton jaune, puis un rouge contre le joueur de Monclar. Il y a eu une échauffourée. Et j’ai vu l’arbitre s’effondrer au sol. Il a dit à notre soigneur, venu lui porter assistance, qu’il avait reçu un coup de tête. »
Au surlendemain de cette fin de match anticipée, Daniel Allasia nous précise un point important : « J’ai essayé de discuter avec l’arbitre, bien après la rencontre, mais en vain. Je pense qu’il a eu peur quand il a vu la bagarre éclater, il a un peu perdu pied, et a pris la direction des vestiaires, tout en sifflant la fin du match. Je n’ai pas lu son rapport mais j’imagine qu’il ne doit pas être en notre faveur. Il aurait affirmé aussi n’avoir entendu aucune parole déplacée, tout comme le délégué, qui avait un certain âge. Alors que moi, je peux vous dire ce que je sais, ce que j’ai entendu : le pilier de Carmaux a tenu des propos racistes à l’encontre de notre joueur wallisien (Chanel Mailagi). »
Une accusation forte, qui pourrait expliquer les accrochages et les cartons jaune et rouge sortis par M. l’arbitre. Mais la présidente carmausine réfute fermement ce accusations : « Je peux vous assurer qu’il n’y a eu aucune insulte raciste. Et je n’apprécie pas que la défense de Monclar repose sur ce point-là. Je n’apprécie pas non plus qu’on accuse notre pilier ainsi, qui est un joueur très doux, très respectueux. Il en était très affecté dans le bus de retour. J’affirme très clairement qu’il n’a rien dit de méchant ou à caractère raciste. Par ailleurs l’arbitre n’a rien entendu, le représentant fédéral non plus. Je pense qu’il s’agit là d’un moyen de se défendre, de se dédouaner, mais ce n’est pas très digne. »
« L’envie de mettre la clé sous la porte est forte… »
Ce premier dossier disciplinaire sera étudié de près dans les prochains jours. Daniel Allasia semblait quelque peu résigné : « On va être convoqués par la Commission de Discipline, et je le sens mal. Les arbitres sont protégés, on aura très certainement une amende et un match perdu. Je suis affecté car j’ai des années de rugby derrière moi, et je ne vais pas mettre un coup de tête à un arbitre, je ne suis pas bête quand même. Et puis croyez-bien que ce n’est pas notre intérêt, on galère déjà assez pour s’en sortir. »
Le président monclarais, véritable cheville ouvrière du club depuis de nombreuses années, précise le fond de sa pensée : « Monclar est mal placé géographiquement, c’est un cul-de-sac, avec quelques commerces. Il faut batailler pour trouver un peu d’argent auprès des quelques commerçants et entreprises locales. Pas pour payer les joueurs, mais pour les rembourser des frais kilométriques. Certains font 50km pour venir s’entraîner et jouer, il est normal de les aider, surtout avec le prix de l’essence. De plus, on a une poule avec beaucoup de déplacements cette année, ce qui signifie environ 700€ le déplacement en moyenne, soit 6 000€ de bus à la saison.
Il n’y a pas de prise en charge par la FFR avant les phases finales du championnat de France. Pour le championnat régional, on ne reçoit rien. Sans compter qu’en plein hiver, vous devez faire manger 40 personnes, et au restaurant, pas au pied du bus comme en été. A 15€ par tête, ça chiffre vite. On se bat pour trouver trois sous, ce n’est pas pour les passer en amendes ! Et puis, on s’est battus pour qu’il y ait une équipe réserve, sans quoi, les entraînements seraient démotivants pour les séniors. Nous avons 45 joueurs, mais déjà des blessés. On sait parfaitement que nous n’avons pas le luxe d’avoir des suspendus. On va bien voir ce que dira la Commission de Discipline, on va se défendre, mais parfois, je l’avoue, l’envie de mettre la clé sous la porte est forte… très forte ! »
Il est évident que le rugby amateur se serait bien passé d’un tel début de saison au vu des difficultés rencontrées par ailleurs. Affaire à suivre donc…
Voilà donc devant des faits concrets qu’on présentent à nos enfants en leur disant le rugby est un sport respecteux et réprésente des valeurs humaines .
Pour ces deux équipes interdiction de jouer jusqu’à la fin de la saison .