Après des années de très bons et très loyaux services, Victor Labat a décidé de ne pas poursuivre l’aventure avec les Rouge et Vert saint-sulpiciens. Une décision qui pourrait surprendre de prime abord, mais qui correspond bien à l’ancien première ligne, qui reste sur celle qu’il s’impose depuis ses débuts d’entraîneur. Il s’en explique sans détour et en exclusivité pour RugbyAmateur… (Par Marco Matabiau/ Photos Alain Montségur)
Trois ans comme joueur, un an entraîneur de la réserve, cinq ans à la tête de l’équipe première (aux côtés de Damien Denechaud, Olivier Argentin et Stéphane Doussain). Arrivé de Saint Jean D’Angély, Victor Labat (41 ans) aura donc passé neuf ans à l’USSS. Neuf, mais pas dix, puisque le technicien ne continuera pas à la tête de l’équipe lors du prochain exercice. Une décision réfléchie et dont il a averti les dirigeants dès ce lundi, puis les joueurs mardi soir.
Le futur ex entraîneur de l’USSS s’explique : « On a eu une intersaison délicate. Le club va entrer la saison prochaine dans un nouveau cycle. Je me suis déjà entretenu avec les joueurs. Quelques « anciens » vont sans doute raccrocher les crampons. A titre personnel, la motivation n’est pas tout à fait la même. Et puis, au bout de 5 ans, il est fort possible que le discours ait besoin d’être renouvelé. »
Peut-être faut-il imaginer que la non-accession à la Nationale 2 (pourtant obtenue sur le terrain face à Issoire lors d’un barrage aller-retour globalement maitrisé) aura-t-elle également pesé dans la balance.
« On a des gars qui s’investissent énormément, d’autres un peu, voire beaucoup moins. »
Ce qui est sûr, c’est que Victor Labat, défenseur ardent de la franchise et de la transparence, sent que le rugby et les mentalités sont en train d’évoluer : « Certains joueurs ont parfois un double discours. Les profils ne sont plus tout à fait les mêmes. On a des gars qui s’investissent énormément, d’autres un peu, voire beaucoup moins. La dimension de l’individu, au détriment du collectif, est de plus en plus importante. Les joueurs ont des doléances et des desiderata. Tout cela n’est que le reflet de ce qu’il se passe au sein de la société. » Un discours qui vient confirmer ses propos en 2018 quand il se disait pessimiste pour le rugby fédéral amateur (voir article).
A titre personnel, l’ancien pilier compte pourtant ne pas s’arrêter là : « Aujourd’hui, je suis à l’écoute de tout projet, que ce soit sur la région toulousaine ou ailleurs. Il s’agit toutefois d’avoir de l’ambition. Avec les diplômes d’état dont je dispose (entraîneur, directeur sportif), je peux également accompagner un club dans sa structuration. »
Dans l’immédiat, il s’agira pourtant de bien terminer la saison et de se qualifier pour les phases finales de Fédérale 1. Cela ne sera pas simple, au vu du calendrier et des nombreux blessés que compte l’effectif de plus ou moins longue date : « Dès la prochaine journée, on reçoit L’Isle Jourdain, une belle écurie qui revient bien, puis on a un difficile déplacement à Mazamet, ce ne sera pas simple du tout. »
Sans parler de la venue à Gaston-Sauret, le 26 mars, du SC Appaméen pour un savoureux derby. Un beau programme afin de quitter les bords de la Lèze sur la meilleure des notes. Et savoir ensuite quel club bénéficiera des compétences de « Totor »…