Cédric Pujol, 35 ans, 1m96, 100 kg, un physique de deuxième ligne… qu’il a été, dès son adolescence et jusqu’en séniors, à la Tour-du-Crieu, en Ariège. Mais le gaillard, fidèle à la grand messe du dimanche 15h, l’est tout autant, à 11h. Une double licence, en quelque sorte, comme prêtre. Vendredi dernier, avant la diffusion de l’inaugural France – Nouvelle-Zélande, sous la Halle de Mazères, le Père Cédric a tenu une messe ouverte à tous. Symboliquement, il a béni un maillot du XV de France et un celui de l’équipe locale…
Rencontre insolite avec le ballon ovale
C’est lors d’un camp religieux qu’Éric Pujol découvre le rugby : « Il y avait plusieurs gars de l’école de rugby de Pamiers, qui avaient pris un ballon. On a joué, j’ai bien aimé, et ils m’ont dit de venir m’entraîner avec eux. » Le début d’une nouvelle passion qui ne le quittera jamais : « J’ai trouvé un esprit de camaraderie unique, et je n’ai jamais décroché ». Éric a ainsi fait toutes les catégories de l’école de rugby et des équipes de jeunes au SCA Pamiers. Son entrée au séminaire, à 19 ans, coïncidait avec la période de transition entre juniors et séniors « mais c’était difficilement compatible avec un emploi du temps de jeune étudiant. »
Durant ces neufs ans d’études, ses copains tentent de le convaincre : « Chaque été, ils me disaient «Reviens, ça va être sympa» ». Et ce retour sera effectif pour sa dernière année au séminaire : « J’ai vu que j’étais à nouveau libre, aux horaires des entrainements et des matchs. À partir de ce moment-là, c’était fini (rires) J’avais remordu à l’hameçon ».
Le deuxième ligne prend donc une licence au club de La-Tour-du-Crieu, (alors en 2ème série) à dix minutes de Pamiers. Il y joue jusqu’en 2019, en parallèle de ses activités paroissiales. De la messe du dimanche 11h, à celle de 15h, il n’y avait qu’un petit pas : « A la fin de la messe, je disais à toute l’assemblée présente que je jouais à tel endroit, et quand c’était trop loin, je le mentionnais en demandant pardon de ne pas pouvoir dire au revoir à la fin. Je me déshabillais au plus vite et je partais, ça faisait rire ».
Mais en 2019, un problème de santé le contraint d’arrêter la compétition. Il reste cependant proche des terrains, puisqu’il supporte tous les week-ends « les copains de La Tour« , ou le club de Mazères, lieu de sa nouvelle paroisse depuis un an.
« La semaine de mes exams, mes profs m’ont demandé si je m’étais bagarré ? » »
De cette double carrière religieuse et rugbystique durant quatre ans, le Père Cédric a retenu beaucoup de moments mémorables, qu’il raconte le sourire aux lèvres : « Ce qui était assez marrant, c’était le regard des adversaires, en arrivant au club, qui me voyait en habits de prêtre, et ensuite rentrer sur le terrain avec un maillot. »
Au séminaire aussi, certains « collègues » se montrent étonnés de voir le prêtre endosser la tunique de rugbyman : « Après un placage à deux, raté, je me retrouve, la semaine de mes exams, avec un énorme cocard. J’arrive devant mes profs avec un œil au beurre noir monstrueux, et ils m’ont tous demandé si je m’étais bagarré (rires). Dans un milieu de curés, c’était plutôt rigolo. Je leur ai répondu que c’était juste un placage à deux, un peu à la Betsen.» »
Hasard du calendrier, le début de la Coupe du monde coïncidait avec la fête de la nativité de la Vierge Marie. Logiquement, Cédric pense donc rapidement à organiser une prière à « Notre-Dame-du-Rugby, dont la chapelle se situe dans les Landes« . Après réflexion, il se ravise et imagine prévoir ce rendez-vous au sein du club de Mazères. Les dirigeants, qui avaient prévu d’organiser une diffusion du France – All Blacks sur grand écran, sont enthousiastes.
Une triple bénédiction insolite
Vendredi 8 septembre, à 19h, sous la Halle de Mazères, la soirée a donc commencé par la messe consacrée à Notre-Dame-du-Rugby. Ensuite, à défaut d’hostie, c’est le club de rugby local qui a pris le relais pour offrir aux pèlerins ovales de quoi se restaurer, à base de saucisses au mètre. Comme le Père Koffi de Bordères-sur-l’Echez, il y a 15 jours, le père Cédric a été un acteur central de cette soirée.
L’homme d’église aura en effet béni symboliquement le maillot du XV de France et prié pour cette Coupe du Monde : « On ne cherche pas simplement à prier pour la victoire des Bleus, même si on est tous derrière eux, mais surtout pour que l’événement se passe bien et qu’il véhicule vraiment les superbes valeurs du rugby. »
Un ballon et un maillot du RC Mazères XV, auront aussi les honneurs d’une bénédiction officielle. Un club qui, suite à une forte augmentation du nombre de ses licenciés cet été, travaille sur la création d’une équipe B, dès cette saison. Espérons pour eux que les prières de vendredi dernier ont été entendues…
Cédric Pujol, 35 ans, 1m96, 100 kg, un physique de deuxième ligne… qu’il a été, dès son adolescence et jusqu’en séniors, à la Tour-du-Crieu, en Ariège. Mais le gaillard, fidèle à la grand messe du dimanche 15h, l’est tout autant, à 11h. Une double licence, en quelque sorte, comme prêtre. Vendredi dernier, avant la diffusion de l’inaugural France – Nouvelle-Zélande, sous la Halle de Mazères, le Père Cédric a tenu une messe ouverte à tous. Symboliquement, il a béni un maillot du XV de France et un celui de l’équipe locale…
Rencontre insolite avec le ballon ovale
C’est lors d’un camp religieux qu’Éric Pujol découvre le rugby : « Il y avait plusieurs gars de l’école de rugby de Pamiers, qui avaient pris un ballon. On a joué, j’ai bien aimé, et ils m’ont dit de venir m’entraîner avec eux. » Le début d’une nouvelle passion qui ne le quittera jamais : « J’ai trouvé un esprit de camaraderie unique, et je n’ai jamais décroché ». Éric a ainsi fait toutes les catégories de l’école de rugby et des équipes de jeunes au SCA Pamiers. Son entrée au séminaire, à 19 ans, coïncidait avec la période de transition entre juniors et séniors « mais c’était difficilement compatible avec un emploi du temps de jeune étudiant. »
Durant ces neufs ans d’études, ses copains tentent de le convaincre : « Chaque été, ils me disaient «Reviens, ça va être sympa» ». Et ce retour sera effectif pour sa dernière année au séminaire : « J’ai vu que j’étais à nouveau libre, aux horaires des entrainements et des matchs. À partir de ce moment-là, c’était fini (rires) J’avais remordu à l’hameçon ».
Le deuxième ligne prend donc une licence au club de La-Tour-du-Crieu, (alors en 2ème série) à dix minutes de Pamiers. Il y joue jusqu’en 2019, en parallèle de ses activités paroissiales. De la messe du dimanche 11h, à celle de 15h, il n’y avait qu’un petit pas : « A la fin de la messe, je disais à toute l’assemblée présente que je jouais à tel endroit, et quand c’était trop loin, je le mentionnais en demandant pardon de ne pas pouvoir dire au revoir à la fin. Je me déshabillais au plus vite et je partais, ça faisait rire ».
Mais en 2019, un problème de santé le contraint d’arrêter la compétition. Il reste cependant proche des terrains, puisqu’il supporte tous les week-ends « les copains de La Tour« , ou le club de Mazères, lieu de sa nouvelle paroisse depuis un an.
« La semaine de mes exams, mes profs m’ont demandé si je m’étais bagarré ? » »
De cette double carrière religieuse et rugbystique durant quatre ans, le Père Cédric a retenu beaucoup de moments mémorables, qu’il raconte le sourire aux lèvres : « Ce qui était assez marrant, c’était le regard des adversaires, en arrivant au club, qui me voyait en habits de prêtre, et ensuite rentrer sur le terrain avec un maillot. »
Au séminaire aussi, certains « collègues » se montrent étonnés de voir le prêtre endosser la tunique de rugbyman : « Après un placage à deux, raté, je me retrouve, la semaine de mes exams, avec un énorme cocard. J’arrive devant mes profs avec un œil au beurre noir monstrueux, et ils m’ont tous demandé si je m’étais bagarré (rires). Dans un milieu de curés, c’était plutôt rigolo. Je leur ai répondu que c’était juste un placage à deux, un peu à la Betsen.» »
Hasard du calendrier, le début de la Coupe du monde coïncidait avec la fête de la nativité de la Vierge Marie. Logiquement, Cédric pense donc rapidement à organiser une prière à « Notre-Dame-du-Rugby, dont la chapelle se situe dans les Landes« . Après réflexion, il se ravise et imagine prévoir ce rendez-vous au sein du club de Mazères. Les dirigeants, qui avaient prévu d’organiser une diffusion du France – All Blacks sur grand écran, sont enthousiastes.
Une triple bénédiction insolite
Vendredi 8 septembre, à 19h, sous la Halle de Mazères, la soirée a donc commencé par la messe consacrée à Notre-Dame-du-Rugby. Ensuite, à défaut d’hostie, c’est le club de rugby local qui a pris le relais pour offrir aux pèlerins ovales de quoi se restaurer, à base de saucisses au mètre. Comme le Père Koffi de Bordères-sur-l’Echez, il y a 15 jours, le père Cédric a été un acteur central de cette soirée.
L’homme d’église aura en effet béni symboliquement le maillot du XV de France et prié pour cette Coupe du Monde : « On ne cherche pas simplement à prier pour la victoire des Bleus, même si on est tous derrière eux, mais surtout pour que l’événement se passe bien et qu’il véhicule vraiment les superbes valeurs du rugby. »
Un ballon et un maillot du RC Mazères XV, auront aussi les honneurs d’une bénédiction officielle. Un club qui, suite à une forte augmentation du nombre de ses licenciés cet été, travaille sur la création d’une équipe B, dès cette saison. Espérons pour eux que les prières de vendredi dernier ont été entendues…