Le 20 octobre dernier, dans la poule 6 de Fédérale 3, Marseille Rugby Méditerranée s’est imposé 27 à 26 face à l’Entente Vendres Lespignan Sauvian XV. Mais l’issue de cette rencontre aurait pu être tout autre, puisque, sur la dernière action, une pénalité des visiteurs jugée bonne par ces derniers, n’a pas été validée par Jonathan Derivaz, l’arbitre du jour. L’Entente a donc porté réclamation avec vidéos et photos à l’appui. La commission d’appel de la FFR a néanmoins jugé cette demande irrecevable. Retour sur cet imbroglio sportif, dont le dossier est toujours en cours, raconté par François Laden, le manager du club héraultais…
François Laden, pouvez-vous nous relater les faits qui ont conduit l’Entente de Vendres Lespignan Sauvian XV à porter réclamation ?
« On concède un essai en toute fin de match, et Marseille repasse devant d’un point. Derrière l’engagement, on récupère la possession et après quelques temps de jeu, l’arbitre nous accorde une pénalité, à environ 25 mètres, très légèrement excentrée sur le côté droit. Notre ouvreur s’apprête à taper la pénalité, c’est la dernière action. Le ballon passe entre les poteaux, notre arbitre de touche lève son drapeau, mais pas celui de Marseille. Certains joueurs adverses s’écroulent et se montrent abattus, persuadés d’avoir perdu la rencontre, tandis que les nôtres lèvent les bras. Mais l’arbitre signale que la pénalité n’est pas passée et siffle la fin du match. »
Quels sentiments, vous et votre équipe, ressentiez-vous après la rencontre ?
« On avait la possibilité de remporter ce match bien avant, puisque l’on s’est fait remonter 14 points d’avance. Mais il y avait forcément de la frustration et de la déception dans nos rangs. Les joueurs se sont bien comportés malgré ce contexte particulier. Pour le moment, on est toujours deuxième avec un peu de marge sur les concurrents, donc on ne ressent pas vraiment les préjudices que ça pourrait apporter en fin de saison. Mais j’ai une petite pensée pour les autres équipes de la poule, qui voient Marseille à l’inverse, prendre ces 4 points. »
Vous avez porté réclamation, sans effet ?
« On a déposé une réclamation de suite après la rencontre sur la feuille de match dématérialisée. Et deux jours après, on a reçu un message du Conseil Fédéral des litiges, qui nous dit que notre réclamation était irrecevable, car selon un article du règlement, un arbitre peut se tromper. Toutefois, on pouvait faire appel envers la Commission Fédérale, ce que l’on a fait. On a monté un dossier solide avec photos et vidéos à l’appui. Notre démarche n’est pas d’accabler l’arbitre, loin de là, ni d’accabler le club de Marseille, avec qui tout s’est bien passé. On n’est pas du tout dans le conflit. »
« On a l’impression de ne pas être écouté »
Que reprochiez vous dans ce dossier ?
« L’arbitre de touche de Marseille, qui était un joueur de l’équipe, a pris le drapeau à la mi-temps du côté opposé à la tribune et au banc. Il a commis trois points litigieux que nous avons relevés : sur un essai que l’on marque, l’arbitre accorde une transformation bien que ce dernier ne lève pas son drapeau. Ensuite, sur un essai qui permet à Marseille de revenir, il ne signale pas un pied en touche juste devant lui. Et enfin, cette ultime pénalité où, une nouvelle fois, il ne lève pas son drapeau. Ce sont des joueurs, donc forcément, ils ne sont pas partiaux, mais l’arbitre s’appuie tout de même sur leurs décisions qui peuvent l’influencer.
On est passé en commission d’appel avec notamment une capture d’écran de la vidéo où l’on voit le ballon passer entre les poteaux. Nous n’avons pas encore eu de réponse sur le fond, mais juste eu la confirmation que la réclamation était jugée irrecevable. Le dossier n’est pas clos pour autant, on attend la décision motivée par courrier. On nous a précisé que l’on avait la possibilité d’aller au Comité National Olympique pour porter notre cause. Dans ce cas, ce n’est plus la Fédération qui est compétente. »
Qu’espérez-vous en communiquant publiquement sur ce dossier ?
« Ce que l’on trouve dommageable, c’est que la commission de discipline puisse revenir sur des faits de match pour sanctionner un joueur ou autre, mais pas sur un résultat sportif, malgré des preuves irréfutables. On a l’impression de ne pas être écouté. Les matchs sont souvent filmées, encore plus avec le développement des caméras automatisées, on prêche pour que la Fédération puisse se saisir de ces images pour pouvoir sanctionner, mais aussi pour revenir sur des décisions sportives, comme c’est notre cas aujourd’hui. »