Ligue Sud : le rugby santé en plein développement –
Après la campagne 2023 d’Octobre Rose, la Fédération Française de Rugby et RugbyAmateur souhaitent mettre en lumière certaines belles initiatives, ainsi que des acteurs du rugby santé. Aujourd’hui, intéressons-nous au développement de cette pratique au sein de la Ligue Sud. Qui de mieux placé pour nous en parler, que son référent rugby santé, Raphaël Avanozian. Principes de cette discipline, patients concernés, espoirs de développement dans la région, initiatives récentes, l’ostéopathe, membre de la Commission médicale, nous explique tout…
En quoi consiste le rugby santé ?
Avant tout, qu’est-ce que le rugby santé exactement ? Il s’agit d’une pratique thérapeutique du rugby à 5, dédiée à des patients atteints d’affections de longue durée (ALD), comme des cancers, diabètes, l’obésité, ou bien des maladies cardio-vasculaires. La FFR le développe depuis 2020, suite à la loi de 2016 sur le sport sur ordonnance. Il n’y a bien évidemment pas de contacts, et le but est surtout d’améliorer sa mobilité, ainsi que son estime de soi. Les séances sont organisées et supervisées par un éducateur diplômé par la FFR, en respectant un cahier des charges strict, que le responsable de la Ligue (ici Raphaël Avanozian), doit faire appliquer.
Quant aux bienfaits concrets de cet exercice pour les patients, Raphaël Avanozian nous les détaille : « Des études ont prouvé que la pratique du sport-santé, en général, améliore significativement le taux de rémission des patients. En plus, pendant la maladie, les doses de traitements peuvent également être réduites, grâce à l’activité physique. Par exemple, les patients atteints de diabètes insulinodépendants régulent naturellement une partie de leur taux de sucre en se dépensant. »
Il s’agit donc réellement d’un processus médical, d’ailleurs souvent initié par les professionnels de santé eux-mêmes, comme il nous l’explique : « Les sections de chaque club sont en partenariat avec au moins un médecin ou un institut de santé. Si une partie des pratiquants vient de son plein gré, le but du ministère est surtout d’accroître le nombre de prescriptions, afin d’attirer davantage les patients sédentaires et ceux qui ont peur de se blesser. Autrement dit, le médecin demande à son patient de faire du sport-santé, dans le cadre de son traitement, et peut lui conseiller plus spécifiquement le rugby. »
Comment la FFR cherche à développer cette pratique ?
Selon Raphaël Avanozian, par son aspect collectif, le rugby est une des déclinaisons les plus efficaces du sport-santé : « La prescription de sport par le corps médical est aujourd’hui répandue, mais les patients le font ensuite plus sous forme individuelle, notamment en salle de fitness. À ma connaissance, le rugby est donc le seul sport collectif à proposer une activité adaptée. Or, bien évidemment, l’aspect social est très important dans les affections de longue durée. En plus des bénéfices physiologiques, les personnes isolées par la maladie trouvent au rugby des bienfaits psychologiques. »
Par rapport à cet aspect social justement, il rappelle la volonté de la FFR de mélanger les gens atteints de pathologies différentes : « Alors que le sport-santé était auparavant plutôt prescrit pour les cancers, la rugby a tenu à réunir tous les types de maladies, sans restrictions. C’est d’ailleurs inscrit dans le cahier des charges, que la Ligue fait respecter aux clubs. Pour autant, le secret médical est conservé, car le club n’a pas l’information de l’ALD du patient. Seul le médecin est au courant, et impose en fonction certaines limitations, pour une pratique encore plus adaptée à chacun. »
Cependant, l’ostéopathe considère que les barrières du manque d’information et du prix des licences freinent encore ce développement : « Nous devons faire en sorte que lorsqu’un médecin prescrit du sport-santé à son patient, il soit au courant que ce type de rugby existe, afin de le lui conseiller. Si c’est le cas, la Ligue se chargera de lui trouver le club le plus proche. Mais les 40 € de la licence peuvent en repousser certains, car en France, nous ne sommes pas habitués à payer pour des frais de santé. Il faudrait donc qu’elle soit prise en charge partiellement ou totalement par la Sécurité Sociale. À ce moment là, on aurait un basculement, car les gens iront chez le médecin, pour demander une ordonnance. Je pense que tout le monde serait gagnant, vu les économies d’échelles possibles pour « la Sécu », sur les traitements de long-terme. »
Une journée d’initiation à la Maison du Rugby du Pradet
Toujours dans le but de développer le rugby santé dans la région, la Ligue Sud a organisé une initiation, durant sa journée des 10 ans de la Maison du Rugby du Pradet, le samedi 7 octobre, pour organiser une initiation. L’endocrinologue Véronique Di Costanzo, chef de Service à l’hôpital Musse de Toulon, y a amené une vingtaine de ses patients, principalement diabétiques. Raphaël Avanozian se réjouit de la réussite de cet événement : « C’était génial. Avec autant de participants, nous avons pu mettre en place deux demi-terrains et mixer des initiés et des novices, afin que chacun découvre vite de quoi il s’agit. Je sais que beaucoup d’entre eux ont vraiment apprécié les activités proposées et souhaitent désormais continuer. »
Surtout, il se réjouit des conséquences concrètes de cet événement, visibles dès la fin de la journée : « Plusieurs clubs ayant une section rugby santé étaient présents, dont Saint-Mandrier, Le Pradet, Brignoles Provence et le Rugby Club Stade Phocéen. Ça montre bien leur implication et leur envie de développer cette pratique. En plus, après les ateliers, de nombreux patients, conquis, ont pris contact avec eux afin de poursuivre l’aventure plus régulièrement. Ensuite, le bouche-à-oreille devrait fonctionner. C’est donc une mission doublement réussie pour nous. »
Ligue Sud : le rugby santé en plein développement –
Après la campagne 2023 d’Octobre Rose, la Fédération Française de Rugby et RugbyAmateur souhaitent mettre en lumière certaines belles initiatives, ainsi que des acteurs du rugby santé. Aujourd’hui, intéressons-nous au développement de cette pratique au sein de la Ligue Sud. Qui de mieux placé pour nous en parler, que son référent rugby santé, Raphaël Avanozian. Principes de cette discipline, patients concernés, espoirs de développement dans la région, initiatives récentes, l’ostéopathe, membre de la Commission médicale, nous explique tout…
En quoi consiste le rugby santé ?
Avant tout, qu’est-ce que le rugby santé exactement ? Il s’agit d’une pratique thérapeutique du rugby à 5, dédiée à des patients atteints d’affections de longue durée (ALD), comme des cancers, diabètes, l’obésité, ou bien des maladies cardio-vasculaires. La FFR le développe depuis 2020, suite à la loi de 2016 sur le sport sur ordonnance. Il n’y a bien évidemment pas de contacts, et le but est surtout d’améliorer sa mobilité, ainsi que son estime de soi. Les séances sont organisées et supervisées par un éducateur diplômé par la FFR, en respectant un cahier des charges strict, que le responsable de la Ligue (ici Raphaël Avanozian), doit faire appliquer.
Quant aux bienfaits concrets de cet exercice pour les patients, Raphaël Avanozian nous les détaille : « Des études ont prouvé que la pratique du sport-santé, en général, améliore significativement le taux de rémission des patients. En plus, pendant la maladie, les doses de traitements peuvent également être réduites, grâce à l’activité physique. Par exemple, les patients atteints de diabètes insulinodépendants régulent naturellement une partie de leur taux de sucre en se dépensant. »
Il s’agit donc réellement d’un processus médical, d’ailleurs souvent initié par les professionnels de santé eux-mêmes, comme il nous l’explique : « Les sections de chaque club sont en partenariat avec au moins un médecin ou un institut de santé. Si une partie des pratiquants vient de son plein gré, le but du ministère est surtout d’accroître le nombre de prescriptions, afin d’attirer davantage les patients sédentaires et ceux qui ont peur de se blesser. Autrement dit, le médecin demande à son patient de faire du sport-santé, dans le cadre de son traitement, et peut lui conseiller plus spécifiquement le rugby. »
Comment la FFR cherche à développer cette pratique ?
Selon Raphaël Avanozian, par son aspect collectif, le rugby est une des déclinaisons les plus efficaces du sport-santé : « La prescription de sport par le corps médical est aujourd’hui répandue, mais les patients le font ensuite plus sous forme individuelle, notamment en salle de fitness. À ma connaissance, le rugby est donc le seul sport collectif à proposer une activité adaptée. Or, bien évidemment, l’aspect social est très important dans les affections de longue durée. En plus des bénéfices physiologiques, les personnes isolées par la maladie trouvent au rugby des bienfaits psychologiques. »
Par rapport à cet aspect social justement, il rappelle la volonté de la FFR de mélanger les gens atteints de pathologies différentes : « Alors que le sport-santé était auparavant plutôt prescrit pour les cancers, la rugby a tenu à réunir tous les types de maladies, sans restrictions. C’est d’ailleurs inscrit dans le cahier des charges, que la Ligue fait respecter aux clubs. Pour autant, le secret médical est conservé, car le club n’a pas l’information de l’ALD du patient. Seul le médecin est au courant, et impose en fonction certaines limitations, pour une pratique encore plus adaptée à chacun. »
Cependant, l’ostéopathe considère que les barrières du manque d’information et du prix des licences freinent encore ce développement : « Nous devons faire en sorte que lorsqu’un médecin prescrit du sport-santé à son patient, il soit au courant que ce type de rugby existe, afin de le lui conseiller. Si c’est le cas, la Ligue se chargera de lui trouver le club le plus proche. Mais les 40 € de la licence peuvent en repousser certains, car en France, nous ne sommes pas habitués à payer pour des frais de santé. Il faudrait donc qu’elle soit prise en charge partiellement ou totalement par la Sécurité Sociale. À ce moment là, on aurait un basculement, car les gens iront chez le médecin, pour demander une ordonnance. Je pense que tout le monde serait gagnant, vu les économies d’échelles possibles pour « la Sécu », sur les traitements de long-terme. »
Une journée d’initiation à la Maison du Rugby du Pradet
Toujours dans le but de développer le rugby santé dans la région, la Ligue Sud a organisé une initiation, durant sa journée des 10 ans de la Maison du Rugby du Pradet, le samedi 7 octobre, pour organiser une initiation. L’endocrinologue Véronique Di Costanzo, chef de Service à l’hôpital Musse de Toulon, y a amené une vingtaine de ses patients, principalement diabétiques. Raphaël Avanozian se réjouit de la réussite de cet événement : « C’était génial. Avec autant de participants, nous avons pu mettre en place deux demi-terrains et mixer des initiés et des novices, afin que chacun découvre vite de quoi il s’agit. Je sais que beaucoup d’entre eux ont vraiment apprécié les activités proposées et souhaitent désormais continuer. »
Surtout, il se réjouit des conséquences concrètes de cet événement, visibles dès la fin de la journée : « Plusieurs clubs ayant une section rugby santé étaient présents, dont Saint-Mandrier, Le Pradet, Brignoles Provence et le Rugby Club Stade Phocéen. Ça montre bien leur implication et leur envie de développer cette pratique. En plus, après les ateliers, de nombreux patients, conquis, ont pris contact avec eux afin de poursuivre l’aventure plus régulièrement. Ensuite, le bouche-à-oreille devrait fonctionner. C’est donc une mission doublement réussie pour nous. »