A 31 ans, il vient de prendre sa retraite rugbystique, plus tôt que prévu. Thibault Renart, catalan ariégeois, est un beau symbole de l’Occitanie à lui tout seul. Ce 3/4 polyvalent aura dérouté bon nombre de défenses, et côtoyer du beau monde pendant sa belle carrière.
Trop peut être tellement l’exercice du XV de Rêve a été compliqué : « Je suis obligé, et j’insiste, de préciser que c’est l’expérience ludique la plus dure et torturante que j’ai connue. J’aurais aimé faire 3 ou 4 XV de rêve, car je tiens à dire que je garde en mémoire chaque visage et chaque moment passé avec l’ensemble des joueurs que j’ai eu la chance de côtoyer. Joueurs, entraîneurs, présidents et bénévoles, m’ont permis de devenir l’homme et le joueur que je suis. Mais voici donc, puisque c’est le jeu, une sélection qui aurait fait fuir tout le monde sur, et en dehors d’un stade ». Un hommage qui en dit long sur le bonhomme, et qui motivait notre choix de lui offrir ce XV de Rêve à la fois drôle et touchant…
Guillaume ALSINA (US Quillan – US Thuir – SELECTION ROUSSILLON ET LANGUEDOC ROUSSILLON) : Un de mes meilleurs amis, avec qui j’ai traversé de nombreuses épreuves, sportives, mais aussi celles de la vie… Issu de la formation quillanaise, moitié homme, moitié couscoussier, c’est un gros talent qui aurait pu très probablement espérer une carrière encore plus dorée. La photo parle d’elle-même, pas besoin de s’étendre.
Michel CUGUILLERE (US Quillan) : Pur produit quillanais, « le Cuq » est un ancien du club que j’admirais déjà lorsque j’avais une dizaine d’années. Et j’ai eu la chance de jouer à ses côtés. Un exemple, un homme, un vrai, qui ne reculait jamais, en toute sérénité. Mon premier capitaine séniors, que j’aurais suivi n’importe où. Il m’a inculqué également qu’il y avait certains avantages à s’enquiller un litron de vin rouge au repas d’avant match…
TALONNEUR
Alain DELPECH (US Quillan / SC Pamiers / SELECTION DU LANGUEDOC) : Lui aussi, made in Quillan. Il fut également l’un de mes capitaines rouge et bleu. Sorti d’une génération surdouée, il fut à l’origine de mon arrivée au Sporting Club Appaméen. C’est un bosseur hors norme, comme son oreille dégueulasse, originaire du Pays de Sault, berceau de la patate française. C’est un peu notre Monsieur Patate à nous !
DEUXIÈMES LIGNE
Sébastien ROUCH (SC Pamiers) : Il a passé l’ensemble de sa carrière rugbystique à Pamiers, ce qui est de plus en plus rare aujourd’hui. Fraîchement retraité, il a conservé sa casquette de papa bienveillant et rassurant dont chacun a besoin. Figure locale, il est persuadé être bilingue mais ses notions d’anglais n’ont d’égal que son strabisme nocturne…
David DOS REIS (SELECTION LANGUEDOC ROUSSILLON) : Je n’ai connu David qu’en tant que coéquipier en sélection fédérale du Languedoc Roussillon, en 2007 et 2009, mais je le voyais déjà éclabousser de tout son talent et sa puissance, les épiques oppositions entre Rivesaltes et Quillan, en Fédérale 2 quand je n’étais qu’en junior… il y a au moins 15 ans. Puis je l’ai affronté. Impressionnant de force et de détermination, David s’est inscrit comme un guerrier portugais indestructible. C’est d’ailleurs plus facile pour assumer une évidente pilosité patrimoniale.
TROISIÈMES LIGNE AILE
Louis Benoît MADAULE (SELECTION LANGUEDOC VII) : Bien avant d’être le valeureux capitaine Bordelais que vous connaissez, Louis Benoit surprenait déjà son monde lorsqu’il évoluait avec les espoirs de Narbonne, tout en honorant quelques feuilles de match en TOP 16. En sélection du Languedoc à VII, à Moscou, je n’ai pu que me lier d’amitié avec un type aussi gentil que compétent. Malheureusement, il fut un peu moins compétent pour apprécier la vodka en entrée, plat…et dessert.
Guillaume BIENVENU (SELECTION LANGUEDOC et LANGUEDOC ROUSSILLON) : Tout juste arrivé de Béziers, et faisant déjà les beaux jours de Carcassonne, Guillaume et moi avons honoré et étrenné notre première sélection avec le Languedoc à Narbonne. Avec cette équipe, nous ne nous sommes plus quittés. Capitaine, il forçait le respect sans ambiguïté aucune. Guillaume est une véritable force de la nature, tout comme son frère jumeau. Sous la douche aussi, « Welcome » forçait très largement le respect…
TROISIEME LIGNE CENTRE
Stéphane HAUW (US Bellegarde Coupy) : Benjamin d’une fratrie d’ours Bellegardiens enfants lunes, Steph (choupinou des îles), est un joueur un peu à l’ancienne, avec un accent mi chtimi, mi suisse, d’une générosité pour le moment jamais égalée à mon humble connaissance, et dans tous les sens du terme.
Lui aussi, j’aurai pu le suivre n’ importe où… sauf à l’apéro. Face à lui et ses frères, j’avoue aujourd’hui que j’ai souvent dû tricher. Oui, je confirme, le Ricard a dépassé nos frontières.
CHARNIERE
Nicolas DUNYACH (US Thuir / SELECTION ROUSSILLON) : « Le Guy » m’a toujours étonné par son humilité, lui qui a tout connu, jusqu’à la reconnaissance nationale. Nonchalant, il était un 9 atypique d’une justesse incontournable. Aujourd’hui reconverti entraîneur, ses résultats avec le Céret Sportif lui confèrent un crédit inéluctable. Son gout de chiotte pour la mode est en revanche l’un de ses points faibles, sans oublier son affection pour les férias, ou encore le Casino… Je le redis, il est atypique !
Nicolas BRUZY (US Thuir / SELECTION ROUSSILLON et LANGUEDOC ROUSSILLON) : Il est le demi d’ouverture que toutes les équipes voulaient ou auraient voulu, y compris à l’échelle professionnelle (à laquelle il goûta d’ailleurs). Il a tout connu, j’ai bien dit tout, et tout gagné avec les clubs qu’il a traversé.
Difficile de trouver les mots. La « bruze » est une référence à lui tout seul, en tant que joueur, mais aussi en tant qu’homme. Je le regardais plus jeune, je l’ai affronté (joueur et entraîneur), j’ai joué avec, et il m’a entraîné. Disons qu’on se connait plutôt bien. Un soir, j’ai dû prendre le 4×4 de Jean Michel Bertrand, (co-entraîneur l’année dernière avec la JO Prades, malheureux finaliste du championnat de Fédérale 3) pour le ramener, de Perpignan à Thuir, et je dois dire que traverser la dizaine de rond-point qui nous séparait de sa maison, par le milieu, nous a rapproché un peu plus…PS : Le 4×4 va bien.
CENTRES
Vincent SABARDEIL (SÉLECTION ROUSSILLON ET LANGUEDOC ROUSSILLON) : Coéquipiers en sélections, et adversaires durant les derbys catalans, Vincent est la personne la plus rassurante sur un terrain que je n’ai jamais rencontré. Calme, serein, apaisé, il étonne par sa capacité à être à la hauteur des plus grands matchs, professionnels comme amateurs.
Le stress ? Il ne connaît pas. L’homme, tout comme le joueur, fait l’unanimité, en toute modestie. Compagnon de table en Sibérie, je lui reproche néanmoins de m’avoir laissé sombrer dans la déchéance communiste comme un débutant. Mais tout va bien Vincent, je ne suis pas rancunier.
Jérome CASENOVE (US Thuir / SELECTION ROUSSILLON et LANGUEDOC ROUSSILLON) : Mon « Coscolls » ! Le plus català de mes amics , il aime sa terre plus que tout, et le montre. Sa rigueur de joueur en fait un super pompier des temps modernes.
C’est bien lui qui me donna la mesure de la F2 à mon arrivée à Thuir. Irréprochable match après match, il me prouva que la calvitie à 25 ans n’était pas un handicap. Nos aventures en sélections, bouclier à la clef, ont peaufiné et pérennisé une amitié évidente.
AILIERS
Florian GARCIA (SC Pamiers) : Florian, pas Sergent Garcia hein ! Non, c’est un pur ailier, excellent finisseur, un vrai poison pour les défenses. Sa pointe de vitesse peut impressionner pour un homme de petite taille. La génde dit que certains l’auraient vu passer entre les jambes de ses adversaires. Son physique mi-figue mi-gitan le rend irrésistible. Gendre idéal, je ne suis pas sûr, mais ami idéal, sûrement.
Jean Baptiste DOMENECH (US Thuir) : Ce type a une aura stratosphérique ! Je ne connais pas une seule personne qui n’aimerait pas avoir une relation sexuelle avec lui. Plus fort que Derrick, il bonifie chaque ballon, et performe depuis des années en F1 et F2. Son imitation d’Enrico Macias (ou d’Henri Selva) peut sauver n’importe quelle soirée ratée.
Ailier, arrière, ou dans la cage, il est une véritable plus-value sportivo-nasale pour chacune des équipes qu’il a fréquentées. Sans déconner, c’est une pépite humaine et un joueur exceptionnel, et l’un de mes meilleurs amis. C’est Doudou quoi !
ARRIERE
Bertrand ARTERO (SELECTION LANGUEDOC / LANGUEDOC ROUSSILLON) : Il découvrit la sélection quelques mois avant moi, mais pour la suite, on se suivit de très près, et on reçut respectivement la Cap du Languedoc des mains expertes de Messieurs Gilles Bourguignon, Didier Cordorniou (le rêve !), et Guy Molveau, Président du Comité, à Quillan, mon berceau ovale.
Sa capacité à dénouer un match en un coup de rein a fait les beaux jours et la renommée moderne de l’US Carcassonne. Beber ne compte plus les titres qu’il a amassé (les maths et lui ça fait 2). Lui aussi aurait pu goûter au professionnalisme sans nul doute. Selon la légende, il préféra les joutes fédérales bourguignonnes, où il vécut d’escargots et de vin chaud.
MES 7 REMPLAÇANTS
Joël SUNE (SELECTION LANGUEDOC / SC Pamiers ) : Un taulier à son poste, calme et posé, à la Michel Cuguillère. Il a soulevé une série inestimable de trophées, notamment sous les couleurs jaune et noir de la cité carcassonnaise. Treiziste ou quinziste, peu importe, tant qu’il y a du pinard pour assouvir sa soif d’avant match (encore un point commun avec Michel Cuguillère). Sa sagesse et ses jamboneaux, sont des atouts indispensables. Il n’y a qu’un seul mot pour le résumer : « Magnac »
Marius NICULAI (SC Pamiers) : Il aime l’entendre dire, mais Marius [prononcez MARIOUS] a le physique d’un gladiateur, et vous ne pouvez que l’avouer. Il s’avère également qu’il en a l’étoffe, du moins sur un stade de rugby. Même à 37 ou 38 ans (on n’a jamais vraiment su en fait), il rayonne sur les performances de notre équipe.
Mais pas que. Son sens de l’humour est foutrement aiguisé, et associé à son accent naturel, ils deviennent, lui et ses pecs, plutôt très drôles. Rejeté du groupe Ozone, qu’il écoute en cachette, cette armoire Roumano-Normande est devenue « oun vérrritable Arriégeoua ».
Roland PLANTIER (US Quillan): « Roro » fait lui aussi parti d’une génération passée, qui a vivement participé à mon éducation. N°8 moderne et précurseur, s’équilibrant entre le muscle, la mobilité et la dextérité (ou presque), il a surclassé son époque d’amateurs de villages. Un être simple et sincère, qui s’essaya à la guitare sèche qu’il eut le malheur d’emporter un jour dans le bus pour la 3eme mi-temps. Je ne l’ai plus jamais entendu jouer depuis.
Flavien VUAGNAT (US Thuir) : Je vous propose de rentrer dans le vif du sujet de suite, Flavien, dit « Chichi », a une matraque plus grosse (et plus noire) qu’une boutifare catalane de chez Alphonse Nouvillas, à Thuir ! Il commença le rugby sur le tard, mais son physique hors norme lui permis de viser plus haut. C’est Laurent Pous, qui le révéla en troisième ligne aile, à l’US Thuir, depuis, il traversa Carcassonne, et les plus belles écuries de la F1. Il est comme un frère, mais recouvert de cuir : la couleur, la texture et l’odeur.
Kevin TRAINI (US Bellegarde Coupy) : Kév est un diamant brut qui aurait certainement mérité d’être dignement taillé et poli, à l’image de son frère jumeau qui goûta au professionnalisme Oyonaxien. Mais « Traîné », en 3ème ligne aile, aurait été encore meilleur, j’en suis sûr.
Une séance de muscu à l’arrache et il gonflait comme un pop-corn. D’une facilité extrêmement déconcertante, et je pèse mes mots, il fut lui et sa famille, un repère vital à mon arrivée (rdv en terre inconnue). Son rire hébété ne me manque absolument pas même si ce n’est pas tout à fait vrai), ni sa passion pour les tacos turques au chien de la casse (ça c’est vrai).
Alexandre PIQUES (US Quillan): Plus âgé, son état d’esprit de guerriero usapiste m’a toujours donné envie de me dépasser à ses côtés. Sa détermination à toute épreuve pouvait le transformer en animal sauvage, sans foi ni loi, bref, une grosse « pu.. » comme on dit. Et c’est bien pour ça que je voulais lui ressembler ! Sauf au niveau capillaire, sa crinière rousse pouvait choquer les plus jeunes et les plus fragiles. Il inspira le célèbre dicton quillanais : « Qui s’y frotte, s’y Piques ! ».
Dorian TOFFOLO (SC Pamiers): Physique de déménageur breton, mais pur ariégeois, ce produit appaméen s’affirme saison après saison en premier centre. Il est assurément surdoué et promet de beaux jours au club. Les plus mauvaises langues diront qu’il s’est chié dans les mollets tellement ils sont gros. Mais c’est bien la nature et sa rigueur qui lui confèrent des capacités supérieures. Il espère en secret qu’il deviendra aussi charismatique que moi, mais le chemin est encore long jeune loup. La vie ce n’est pas se balader dans la voiture d’Iron Man ou épouser Miss Bouzolles…
MON DUO D’ENTRAINEURS
Laurent POUS (US Thuir) : Le meilleur coach que je n’ai jamais eu. Son exigence m’a fait évoluer à vitesse grand V. Toujours à 2 doigts de rentrer sur le terrain tellement l’envie le rongeait, cet aiglon du Vallespir au CV bien rempli m’a prouvé que la rage mentale pouvait se canaliser et s’optimiser. Sauf contre Saint Sulpice, ou son pif s’enroula autour de sa tête…mais « Lule » dirait quand même : « Aixo m’agrada ! »
Fabrice TETARD (US Bellegarde Coupy) : « Le Fab » a été formé à Saint-Claude, dans le Jura, un club riche en histoire, mais c’est bien à Bellegarde qu’il s’est affirmé comme entraîneur. Simple (parfois simplet !) et généreux, il me confia un capitanat que j’ai défendu corps et âme en son honneur. Nous sommes vite devenus amis. Il m’initia aux « Soufflacus », une pseudo féria jurassienne sans vachette, sur fond de carnaval, avec des déguisements incompréhensibles, bref, une religion bordélique locale. A noter qu’il boit du riflon comme de l’eau…et parfois même sans eau.
MON MANAGER
Louis CLOTET (US Thuir): Louis, « Loule », je l’ai vu à 13 ans, battre l’US Quillan, au Stade Balussou à PAMIERS, en phases finales, avant qu’il ne devienne champion de France avec le Céret Sportif en 98… Cet amoureux et pratiquant de la langue catalane est habité par une spiritualité et une philosophie quasi bouddhiste.
Visionnaire, il inspire, motive, entraîne, stimule l’autre, sans même s’en rendre compte parfois. Il créa dans les années 90 le « SHOW BYRRH », référence au ShowBizz de Mesnel et Laguille et au vin cuit thurinois, mais ne fit jamais carrière dans la variété française, et aujourd’hui encore, tout le monde s’en félicite.
MES PRÉSIDENTS
Impossible de choisir tellement j’ai eu de la considération de la part de tous, donc :
Christian Maugard, Pierre Tirezgui, Bruno Ducrozet, Stéphan Novello et Jean Philippe Sannac.
FICHE D’IDENTITÉ :
15/01/1985 (31 ans)
Métier: Agent de la Fonction Publique, Responsable du Service Autorisation des Droits des Sols (Service Urbanisme) à la Mairie de Pamiers
Postes: Centre, Arrière, Ailier
Président de l’association « Les Pris en FLAG », Membre de l’Amicale des Joueurs du SCA
Clubs: US Quillan / US Thuir / US Bellegarde-Coupy / SC Pamiers
Pour comprendre la private joke avec Thibault sur « l’humidité », revoyez notre « Cadrages des bords » : https://rugbyamateur.fr/cadrage-des-bords-video-au-coeur-du-rugby-amateur-episode-1-pamiers-lannemezan/