Laurent Jalabert a quitté Tournefeuille il y a deux ans pour co-entraîner L’Isle-Jourdain, dont il avait déjà porté les couleurs comme joueur. Avec Yannick Idrac, ils forment un duo qui fait bouger tout un groupe, meurtri par le décès d’Anthony Colin en début saison. Le prochain déplacement à Casteljaloux le 14 décembre prochain est certainement un tournant dans la saison des Gersois, l’occasion pour nous d’en savoir un peu plus sur le club et ses ambitions… (par Jonah Lomu)
Laurent, c’est votre deuxième année à L’Isle-Jourdain, parlez-nous du club tout d’abord…
Il y a une ambiance très village, ce club mérite vraiment le détour. L’équipe Réserve a été deux fois championne de France, sous les ordres de Yannick (Idrac). Beaucoup de joueurs se retrouvent en équipe Une maintenant. Il y a beaucoup de monde qui nous suit, avec un à deux bus de supporters quand on joue à l’extérieur, tous les clubs ne peuvent pas en dire autant.
Le club joue le maintien pourtant…
Oui, et les gens s’y sont habitués. Mais cette année on peut prétendre à mieux. L’an dernier déjà, on manque la qualif de très peu. Là, on fait un début de saison correct, il faut juste arriver à être performant à l’extérieur, ce que l’on a pas réussi à faire encore.
Comment l’expliquez-vous ?
On manque de discipline parfois. On a le potentiel pour aller chercher des points, mais on est timide par moment. L’équipe a été remaniée, avec quelques espoirs de Colomiers, plus quelques bonnes recrues, malgré une grosse ossature du cru, qui n’a pas changé. On a progressé collectivement, il y a notamment une meilleure liaison avants-arrières. La culture des avants est forte ici, mais on essaye d’envoyer du jeu. On avance match après match.
L’objectif reste la qualification ?
Bien sûr ! On a reçu tous les gros, à qui on a passé quelques points avec des victoires probantes. Reste à aller chercher des points à l’extérieur donc, en espérant que ce soit le plus tôt possible. J’ai bon espoir.
Peut-on envisager de voir L’Isle-Jourdain monter en Fédérale 1 ?
La Fédérale 2 d’aujourd’hui vaut largement la fédérale 1 d’il y a trois ans. Sportivement déjà, il faut s’accrocher. La Fédérale 1 est un niveau quasiment pro. Et puis financièrement, il faut suivre aussi. Et notre budget n’est pas extensible. D’autres clubs ont plus de moyens et vont recruter des gars du niveau au dessus. Nous, on recrute plus ciblé, plus malin aussi, à des niveaux inférieurs ou moins expérimentés. Mais pas moins bons, la preuve cette année.
Une attention particulière est portée sur les jeunes du coin ?
La formation est importante dans tous les clubs. Il y a un gros travail fourni en interne, avec une école de rugby très active, un Pôle Jeunes. Les meilleurs d’entre eux intègrent le groupe séniors. L’occasion pour moi de saluer l’excellent travail de Sébastien Bourdettes et Jean-Pierre Miquel, entraîneurs d’une équipe Réserve très performante. Un petit clin d’oeil aussi à Pierre Gouaze, notre préparateur physique qui lui aussi, fait du très bon boulot. Au niveau des jeunes donc, on paye notre proximité avec des clubs toulousains comme Tournefeuille par exemple. Les jeunes sont plus attirés par ce genre de club, je peux le comprendre. Et puis la rocade qui relie le village à la Haute-Garonne, facilite les déplacements. Mais tous ceux qui ont porté le maillot de l’USL vous diront que ce sont des moments particuliers à vivre, notamment au stade Lapalu.