En marge d’une rencontre de Fédérale 2, nous avons sollicité Laurent Cabrol, président de Mazamet et Monsieur Météo sur la Matinale d’Europe 1. L’occasion d’échanger et de dresser un bilan, sans langue de bois, avec ce passionné de rugby, tant sur son club de cœur, que sur le monde amateur… (par Marco Matabiau).
Rugby Amateur: Laurent Cabrol, pourriez-vous tout d’abord nous expliquer comment vous êtes arrivé à la présidence du SC Mazamet?
Laurent Cabrol: La première explication, c’est que je suis un garçon de Mazamet et que j’adore ma ville. On m’a demandé de venir pour en quelque sorte battre le tambour, parce qu’il y avait une déjà une fabuleuse équipe de dirigeants. Je suis donc venu pour donner un peu de médiatisation à l’équipe, et c’est ce que j’essaie de faire. Mais c’est loin d’être facile : on est en Fédérale 2, il n’y a pas la télévision, il faut essayer de faire parler de soi avec peu de choses.
D’où la venue de Michel Drucker l’an passé ?
LC : J’ai demandé à Michel Drucker d’être parrain de l’équipe oui, et il était venu donner le coup d’envoi d’un match. Là j’ai failli avoir Nikos Aliagas, qui nous soutient magnifiquement. J’espère avoir prochainement Liane Foly. En résumé, des gens du showbiz qui viennent pour mettre en lumière l’équipe. Ce qui me passionne, c’est que quand j’étais gamin, j’étais au bord du stade, je regardais les joueurs de Mazamet. J’étais enthousiaste et complètement obnubilé par cette équipe. Aujourd’hui, savoir que je suis un peu dirigeant, parce qu’on n’est pas dirigeant tout seul, ça m’a beaucoup touché, beaucoup ému, et c’est pour cela que je suis là.
RA: Quel est votre objectif, à terme, pour le club de Mazamet?
LC: Évidemment l’objectif est toujours de monter plus haut. Le problème, dans le rugby amateur, il est simple. Pour monter plus haut, il faut de l’argent. Contrairement à ce qu’on croit parfois, le rugby amateur fonctionne avec des bénévoles et avec de l’argent provenant de dons de mécènes, de donateurs ou de sponsors qui viennent dans les clubs. C’est loin d’être facile. On ne paie pas les joueurs, mais il existe des indemnités, kilométriques ou autres. A Mazamet, il y a environ 10 000 habitants. On ne peut pas trouver 15 joueurs d’enfer dans ces 10 000 habitants, c’est impossible. On est obligés de les faire venir de plus ou moins loin et donc de les indemniser, pour leur trajet par exemple. Ils viennent s’entraîner trois fois par semaine. De plus on a énormément de frais. Moi tout seul, ça ne suffit pas. Si je n’ai pas un gros sponsor, on ne pourra pas bouger. Mais mon but c’est d’accéder à la Fédérale 1. On a misé sur une montée en trois ans, on en est là à la deuxième année du projet. Si je réussis à rassembler quelques sponsors, l’objectif c’est d’être en Fédérale 1 en 2019. J’en profite d’ailleurs pour lancer un appel. J’ai besoin d’un chef d’entreprise qui croit au rugby, aux valeurs véhiculées par ce sport et qui vienne investir dans notre club. Sans ça, on restera en Fédérale 2. Néanmoins, je pense toujours que quelqu’un se dira que le rugby a des valeurs de relations entre les hommes qui sont fabuleuses. J’attends ça.
RA: Vous êtes donc arrivé l’an passé. Est-ce que le rugby que vous avez trouvé correspond à l’image que vous vous en faisiez de l’extérieur?
LC: Au niveau des valeurs, au niveau du club, j’ai trouvé des gens fabuleux. Il y a environ 400 personnes dans le club, des dizaines d’éducateurs qui sont extraordinaires, notamment à l’école de rugby, avec les juniors, les cadets, qui ont été champions des Pyrénées l’an passé. Tout ce côté sportif, côté club, côté ambiance, c’est superbe. S’il n’y avait pas les bénévoles, on ne serait rien. Ces bénévoles, on les a bien sûr, mais pas assez. Si on n’a pas suffisamment de bénévoles, on va mourir. Si on n’a pas suffisamment de sponsors, on va mourir. Il faut savoir que le rugby amateur est en ce moment en train de passer sur une autre tranche, on est sur le fil du rasoir. Si on bascule de l’autre côté… (il soupire) Il suffit qu’il y a ait moins de dirigeants, moins de sponsors, moins de bénévoles, on passe de l’autre côté et on tombe. Il faut donc éviter que le rugby amateur ne sombre.
Vous pensez que le rugby amateur est en danger donc ?
LC :En devenant dirigeant, j’ai découvert un monde précaire. On s’imagine que les entrées au stade font tout. C’est faux. Les entrées, ça sert à payer l’arbitre qui vient pour le match, ça paye le car pour les déplacements, et encore ce n’est pas toujours le cas. Il faut donc éviter que le rugby amateur, ce que j’appelle le « rugby de village » ne meure, car c’est pour moi une grande tradition qui doit perdurer. Il ne faut pas qu’elle disparaisse. Sans ça, ce serait un terrible traumatisme. »
En marge d’une rencontre de Fédérale 2, nous avons sollicité Laurent Cabrol, président de Mazamet et Monsieur Météo sur la Matinale d’Europe 1. L’occasion d’échanger et de dresser un bilan, sans langue de bois, avec ce passionné de rugby, tant sur son club de cœur, que sur le monde amateur… (par Marco Matabiau).
Rugby Amateur: Laurent Cabrol, pourriez-vous tout d’abord nous expliquer comment vous êtes arrivé à la présidence du SC Mazamet?
Laurent Cabrol: La première explication, c’est que je suis un garçon de Mazamet et que j’adore ma ville. On m’a demandé de venir pour en quelque sorte battre le tambour, parce qu’il y avait une déjà une fabuleuse équipe de dirigeants. Je suis donc venu pour donner un peu de médiatisation à l’équipe, et c’est ce que j’essaie de faire. Mais c’est loin d’être facile : on est en Fédérale 2, il n’y a pas la télévision, il faut essayer de faire parler de soi avec peu de choses.
D’où la venue de Michel Drucker l’an passé ?
LC : J’ai demandé à Michel Drucker d’être parrain de l’équipe oui, et il était venu donner le coup d’envoi d’un match. Là j’ai failli avoir Nikos Aliagas, qui nous soutient magnifiquement. J’espère avoir prochainement Liane Foly. En résumé, des gens du showbiz qui viennent pour mettre en lumière l’équipe. Ce qui me passionne, c’est que quand j’étais gamin, j’étais au bord du stade, je regardais les joueurs de Mazamet. J’étais enthousiaste et complètement obnubilé par cette équipe. Aujourd’hui, savoir que je suis un peu dirigeant, parce qu’on n’est pas dirigeant tout seul, ça m’a beaucoup touché, beaucoup ému, et c’est pour cela que je suis là.
RA: Quel est votre objectif, à terme, pour le club de Mazamet?
LC: Évidemment l’objectif est toujours de monter plus haut. Le problème, dans le rugby amateur, il est simple. Pour monter plus haut, il faut de l’argent. Contrairement à ce qu’on croit parfois, le rugby amateur fonctionne avec des bénévoles et avec de l’argent provenant de dons de mécènes, de donateurs ou de sponsors qui viennent dans les clubs. C’est loin d’être facile. On ne paie pas les joueurs, mais il existe des indemnités, kilométriques ou autres. A Mazamet, il y a environ 10 000 habitants. On ne peut pas trouver 15 joueurs d’enfer dans ces 10 000 habitants, c’est impossible. On est obligés de les faire venir de plus ou moins loin et donc de les indemniser, pour leur trajet par exemple. Ils viennent s’entraîner trois fois par semaine. De plus on a énormément de frais. Moi tout seul, ça ne suffit pas. Si je n’ai pas un gros sponsor, on ne pourra pas bouger. Mais mon but c’est d’accéder à la Fédérale 1. On a misé sur une montée en trois ans, on en est là à la deuxième année du projet. Si je réussis à rassembler quelques sponsors, l’objectif c’est d’être en Fédérale 1 en 2019. J’en profite d’ailleurs pour lancer un appel. J’ai besoin d’un chef d’entreprise qui croit au rugby, aux valeurs véhiculées par ce sport et qui vienne investir dans notre club. Sans ça, on restera en Fédérale 2. Néanmoins, je pense toujours que quelqu’un se dira que le rugby a des valeurs de relations entre les hommes qui sont fabuleuses. J’attends ça.
RA: Vous êtes donc arrivé l’an passé. Est-ce que le rugby que vous avez trouvé correspond à l’image que vous vous en faisiez de l’extérieur?
LC: Au niveau des valeurs, au niveau du club, j’ai trouvé des gens fabuleux. Il y a environ 400 personnes dans le club, des dizaines d’éducateurs qui sont extraordinaires, notamment à l’école de rugby, avec les juniors, les cadets, qui ont été champions des Pyrénées l’an passé. Tout ce côté sportif, côté club, côté ambiance, c’est superbe. S’il n’y avait pas les bénévoles, on ne serait rien. Ces bénévoles, on les a bien sûr, mais pas assez. Si on n’a pas suffisamment de bénévoles, on va mourir. Si on n’a pas suffisamment de sponsors, on va mourir. Il faut savoir que le rugby amateur est en ce moment en train de passer sur une autre tranche, on est sur le fil du rasoir. Si on bascule de l’autre côté… (il soupire) Il suffit qu’il y a ait moins de dirigeants, moins de sponsors, moins de bénévoles, on passe de l’autre côté et on tombe. Il faut donc éviter que le rugby amateur ne sombre.
Vous pensez que le rugby amateur est en danger donc ?
LC :En devenant dirigeant, j’ai découvert un monde précaire. On s’imagine que les entrées au stade font tout. C’est faux. Les entrées, ça sert à payer l’arbitre qui vient pour le match, ça paye le car pour les déplacements, et encore ce n’est pas toujours le cas. Il faut donc éviter que le rugby amateur, ce que j’appelle le « rugby de village » ne meure, car c’est pour moi une grande tradition qui doit perdurer. Il ne faut pas qu’elle disparaisse. Sans ça, ce serait un terrible traumatisme. »